Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Mandy Minella s’est qualifiée vendredi pour le tableau final du tournoi de Wimbledon. C’est la première fois qu’elle arrive à sortir des qualifs d’un Grand Chelem depuis 2010. Retour avec la joueuse eschoise sur son petit exploit.
Sa qualification: «C’est incroyable»
Grâce à cette victoire 4-6, 6-4, 6-2 sur la jeune Tchèque Barbora Stefkova (21 ans, WTA 188), Mandy Minella (WTA 128) s’est qualifiée pour ce Wimbledon 2016. Ce n’est que la deuxième fois que la joueuse du Spora parvient à atteindre le tableau final d’un Grand Chelem en passant par les qualifications. La première, c’était à l’US Open en 2010. Cette année-là, elle avait d’ailleurs réussi à atteindre le troisième tour, n’étant éliminée que par Venus Williams.
« C’est vrai que ces derniers temps, j’avais souvent échoué dans ces qualifs, notamment quelquefois au troisième tour. Mais ce qu’il m’arrive aujourd’hui est incroyable », souriait la joueuse eschoise de 30 ans. « Le plus fou, c’est que je me qualifie à Wimbledon, sur gazon. Et ça, alors que l’an passé, je ne me pensais pas faite pour l’herbe. » Il est vrai qu’avant 2015, son bilan sur cette surface était de 8 défaites pour 0 victoire. Depuis, elle a enchaîné 9 succès pour seulement 4 revers. Une vraie transformation.
Son match: «On était tendues »
Après avoir perdu le premier set 4-6 en se faisant breaker lors du dernier jeu, Mandy Minella a réussi à renverser la vapeur. Elle a arraché les deux manches suivantes 6-4, 6-2.
« Ce ne fut pas une très belle rencontre. On sentait bien que nous étions toutes les deux assez tendues », expliquait la joueuse eschoise. « Son jeu ne me convenait pas trop, elle joue à plat, long de ligne. Elle ne construit pas ses points, alors que moi, au contraire, j’aime ça, les points qui ne se limitent pas à un ou deux coups. Heureusement, j’ai réussi à tourner tout cela positivement .»
Minella a eu besoin de cinq balles de match pour l’emporter. « Si j’étais stressée à l’idée de me qualifier? Non, c’est plutôt mon adversaire qui n’avait plus rien à perdre à ce moment-là. Je me suis alors dit « Non, ce n’est pas possible. Le match ne va pas tourner… » Heureusement, j’ai conclu juste derrière. »
Son mental : «Je suis très solide»
Aux premier et deuxième tours des qualifications, Minella avait réussi à retourner une situation périlleuse. À chaque fois, son adversaire avait servi à deux reprises pour gagner le match, sans y parvenir. Vendredi, l’Eschoise a encore été impressionnante dans les moments importants, sauvant quelques balles de break qui auraient pu donner une tout autre allure au match. Mentalement, la Luxembourgeoise est très forte en ce moment.
« Tim (NDLR : Sommer, son coach et mari) m’a dit la même chose après la rencontre. Depuis ma victoire au tournoi de Bol fin mai, je vais plus chercher les matches. Je suis de plus en plus solide. Apparemment, j’ai remporté mes dix derniers matches qui se sont joués en trois sets (NDLR : onze pour être exact, voir ci-contre) . J’arrive à rester calme dans les troisièmes manches alors qu’à l’intérieur, je ne suis pas forcément très sereine. »
Sa blessure : «L’adrénaline aide »
Avec tout ça, on en arriverait presque à oublier que Mandy est actuellement amoindrie par une blessure au biceps. « Bizarrement, en match, cela va. L’adrénaline aide sans doute un peu. Et puis, je joue avec un tape qui aide à amortir les choses lorsque mon bras part en extension. Mais après les matches, quand mon corps a refroidi, cela chauffe, tire et pique. Et ça, malgré le fait que je mets de la glace et que j’effectue un traitement journalier. »
Mais malgré ces douleurs, pas question de s’arrêter là. « Je prends le risque, c’est un rendez-vous important. S’il le faut, je prendrai un peu de repos après Wimbledon. J’espère juste que rien ne va s’aggraver.. .»
Son 1er tour : «Une bataille»
Au premier tour, elle affrontera l’Américaine de 26 ans Anna Tatishvili (WTA 104). « Pour un Grand Chelem, c’est un bon tirage. Nous avons déjà livré de grandes batailles l’une contre l’autre ces dernières années. Celle-ci s’annonce à nouveau très dure. »
Julien Carette
