Mandy Minella dispute à partir de ce mercredi son dixième Wimbledon. Un tournoi dont elle apprécie l’atmosphère. Moins la surface.
Des pleurs continus que rien ne parvient à stopper. Pas même une petite balade dans les vastes couloirs du Park Plaza Westminster. La vue sur Big Ben a de quoi pourtant laissé sans voix, mais à six mois, on ne connaît que : «Attendez, ne raccrochez pas, je vais la prendre dans mes bras. Ça devrait la calmer.» L’effet est immédiat.
Maya dans une main, la poussette dans l’autre et les écouteurs aux oreilles, Mandy Minella se prête de bon cœur au jeu des questions-réponses. Et à la première – «N’est-ce pas compliqué de préparer Wimbledon dans ces conditions ?» – la Luxembourgeoise s’amuse : «C’est sûr que ce n’est pas le plus simple, mais je ne suis pas la seule. On voit de plus en plus de joueuses avec leur bébé sur les tournois.» De quoi faire de nouvelles rencontres ou établir de nouveaux contacts. «J’ai croisé Varvara Flink qui est dans la même situation», sourit Mandy Minella sur le pont jour et… nuit. «Je me lève deux fois. D’abord vers 2h30-3h puis une autre vers 5h30. Normalement, elle se rendort assez vite. Normalement…», dit-elle avec le sourire tout en reconnaissant que cela ne facilite pas la récupération. «Si je dois enchaîner les rencontres, je sens la différence», dit-elle avec une certaine légèreté. «Ma priorité, c’est ma famille. Et donc il est normal que je m’occupe de Maya.»
Heureusement qu’on n’y joue pas toute l’année
Pour ce Wimbledon, Emma n’a pas fait le déplacement. L’aînée est restée chez les grands-parents maternels. «Vu le contexte, ça n’aurait été très drôle pour elle», estime Mandy Minella arrivée vendredi à Londres en raison des mesures sanitaires anti-Covid mises en place pour l’occasion. «Depuis notre arrivée, nous avons déjà été testés à deux reprises. Et on n’a pas le droit de sortir de l’hôtel. Nous sommes dans une vraie bulle.» C’est dans ce contexte que la Luxembourgeoise a découvert lundi en fin d’après-midi l’identité de son adversaire lors du 1er tour des qualifications. Il s’agit de Kateryna Bondarenko. Minella connaît bien l’Ukrainienne pour l’avoir battue lors de leur unique confrontation. C’était en 2017, en quart de finale d’un tournoi de Bol. «C’était sur terre battue…» Une terre sur laquelle, qui plus est, elle décrocha l’année précédente le premier de ses deux titres sur le premier tournoi WTA.
Cette fois, ce sera donc sur gazon. Cette surface n’est pas la préférée de l’Eschoise. «Heureusement qu’on n’y joue pas toute l’année», soupire celle qui n’a jamais dépassé le 2e tour sur le gazon londonien (2016). Après s’être extirpée des qualifications, elle écarta de sa route Anna Tatishvili avant de chuter face à Sloane Stephens lors d’un superbe combat lors duquel elle fit plus que chanceler la talentueuse américaine (6-3, 6-7, 6-8). Si elle s’entraîne «toujours pour obtenir le meilleur résultat possible», pas sûr qu’elle puisse rééditer pareille performance cette année. En guise de préparation, elle s’est rendue à Berlin où son parcours s’arrêta au 2e tour des qualifications face à la Russe Anna Blinkova, tête de série n°2 (7-5, 6-2). «Le score est un peu sévère. Et je suis même assez satisfaite de ma prestation», explique une Mandy Minella qui ne s’est pas encore quand elle pourra entrer en lice.
En effet, une pluie discontinue est venue interrompre rapidement la journée de lundi lors de laquelle le 1er tour de qualification messieurs devait se dérouler. Les rencontres reportées à ce mardi, Minella pourrait, au mieux, faire son entrée en lice ce mercredi dans un tournoi à part : «C’est vrai, le gazon n’est pas ma surface préférée mais, malgré tout, Wimbledon reste un tournoi à part où les traditions sont partout.»
Charles Michel