Mandy Minella dispute à partir de ce mardi les qualifications de Roland-Garros. L’Eschoise se montre très positive.
Mandy Minella a effectué son retour sur les courts après avoir mis au monde une petite Maya au mois de décembre dernier. À 35 ans, celle qui est déjà la maman d’Emma Lina, aujourd’hui âgée de 3 ans et demi a clairement décidé de prendre la vie du bon côté et de donner la priorité à sa famille. Ça ne l’empêche pas d’être ambitieuse et de vouloir terminer sa carrière en beauté. Une épopée qu’elle n’est d’ailleurs plus très sûre de vouloir voir s’achever cette saison.
Si on s’en tient aux simples résultats, à savoir deux victoires et cinq défaites en simple, celle qui est désormais 203e à la WTA n’as pas brillé outre mesure. Mais Mandy Minella ne s’arrête pas à ça : «Je suis dans un état d’esprit positif. Je suis heureuse de jouer. On verra bien ce qui va se passer.» Elle regarde au-delà des chiffres : «J’ai quand même bien travaillé. Je ne suis pas dans ma meilleure forme même si ce n’est pas évident après avoir eu deux enfants mais on fait du mieux qu’on peut. On a fait de très bons entraînements. On va profiter au maximum.»
Si elle n’est pas au top physiquement, elle constate en tout cas une évolution positive : «Je suis très satisfaite de ma progression. Physiquement, ça va de mieux en mieux semaine après semaine. Bien sûr, j’aurais aimé gagner plus de matches mais j’en ai joués beaucoup qui dépassaient les deux heures, c’est un super entraînement.» Elle se dit donc prête pour : «rentrer dans cet été de Grands Chelems et de gros tournois».
Une adversaire en pleine confiance
Au vu de son classement, elle doit donc passer par l’épreuve des qualifications. Pour son premier Grand Chelem de l’année, Mandy Minella sera opposée aujourd’hui à la Hongroise Reka Luca Jani (WTA 184), qui file sur ses 30 ans. Les deux jeunes femmes se sont affrontées une fois en simple en 2015. À l’époque, la Magyare s’était imposée en deux manches du côté de Caserta : «C’est une joueuse super solide du fond du court. Elle ne donnera rien. Je dois aller chercher ce match pour le gagner. Ce sera un match assez physique pour moi mais si je réussis à jouer mon jeu, à atteindre le niveau que j’ai d’habitude et que je tiens physiquement, j’ai de très bonnes chances de passer. Maintenant, ce ne sera pas facile, elle sort d’un quart de finale sur un tournoi WTA (NDLR : à Belgrade) elle est en confiance.»
Mais quoi qu’il se passe, Mandy Minella sera gagnante. Soit elle passe et poursuit sa route. Soit elle s’arrête d’entrée mais retrouvera rapidement ses enfants, qu’elle a dû laisser à la maison : «Les enfants étaient avec moi sur les tournois ITF où les restrictions sont moins importantes. Mais on a décidé de venir à Paris sans les enfants. La bulle, la grande ville, c’est trop pour eux.»
La joueuse luxembourgeoise ne sait pas encore si elle pourra s’aligner sur le double, discipline où elle a atteint la finale du tournoi espagnol de La Bisbal d’Emporda (W60+H) en compagnie de l’Allemande Mona Barthel. En effet, elle et sa compère sont sur liste d’attente : «Il faut que trois paires déclarent forfait pour que j’entre.» Quoi qu’il en soit, ces quelques succès en double sont un plus : «Le double m’a montré dans le passé qu’il peut m’aider pour le simple. On peut travailler plein de choses, la pression, le retour, les volées, les enchaînements.»
Une fois la période sur terre achevée, pas le temps de souffler pour Mandy Minella, qui s’est fixé un objectif clair pour sa fin de carrière : «Je veux faire les quatre Grands Chelems. C’est pourquoi je vais aller directement sur gazon pour préparer Wimbledon.»
Alors qu’elle pensait arrêter sa superbe carrière en 2020 à Kockelscheuer, la pandémie a changé la donne. Et désormais, elle ne s’interdit pas de continuer encore un peu : «J’ai dit que je voulais m’arrêter à Kockelscheuer mais cette année, c’est en septembre. C’est un peu tôt pour s’arrêter alors qu’on a consenti des sacrifices pour revenir. Donc, je veux jouer les quatre Grands Chelems Chelems et si jamais j’explose tout et que je joue bien, il n’y a aucune raison d’arrêter.» Pourquoi ne pas la voir pousser jusqu’à Kockelscheuer en 2022… en tout cas, la bonne nouvelle, c’est que Mandy Minella va continuer encore quelque temps.
Romain Haas