Mandy Minella dispute cette semaine le dernier tournoi de sa saison. Elle y affrontera ce mardi une (très) grande promesse du tennis mondial, tout en pensant à l’Australie.
Ce n’est pas trop dur de trouver la motivation en cette fin de saison ?
Mandy Minella : Si, c’est un peu compliqué, je l’avoue. Et le fait de jouer en indoor n’arrange rien. Ne pas voir la lumière (naturelle) provoque encore plus de fatigue. Mais d’un autre côté, j’ai la chance de pouvoir disputer un beau et grand tournoi, ici à Limoges.
Comment avez-vous occupé votre temps depuis le tournoi de Poitiers, qui avait succédé à celui de Luxembourg fin octobre ?
J’ai pris un peu de repos en partant quelques jours en vacances, avant de recommencer l’entraînement. Et ce week-end, j’ai disputé un match par équipes avec mon club du TC Paris. On l’a emporté face à l’US Colomiers et pour ma part, j’ai affronté l’Espagnole Silvia Soler-Espinosa la 127e joueuse mondiale. C’était donc un match de haut niveau.
Limoges est un tournoi de la catégorie WTA 125. Cela doit vous rappeler de beaux souvenirs…
Oui, il s’agit de la même catégorie que le tournoi de Bol (Croatie) que j’avais remporté en juin dernier. Après, ils ne sont pas tout à fait similaires. Les deux premières têtes de série (NDLR : les Françaises Caroline Garcia [WTA 24] et Alizé Cornet [WTA 45], qui bénéficient d’une invitation) sont plus fortes que les joueuses qui étaient présentes en Croatie, mais l’ensemble du plateau est à mon sens un peu plus faible qu’en juin dernier. Le « cut » y était, je pense, plus haut.
Vous êtes tête de série numéro 7 et vous affrontez ce mardi au premier tour l’Ukrainienne Dayana Yastremska…
Oui, une (très) jeune fille à qui on a attribué une wild card. Une junior très forte qu’on semble pousser vers le haut. Elle joue très bien et commence à rentrer dans les tableaux WTA. Il faudra que je sois à mon meilleur niveau pour l’emporter.
Limoges est donc votre dernier tournoi de l’année ?
De l’année, non, puisque je jouerai à Dubai (ITF 100 000 dollars), aux Émirats arabes unis, à partir du 12 décembre. Mais je considère ce tournoi comme le début de ma préparation pour 2017. Donc, Limoges est le dernier rendez-vous de l’actuelle saison.
Et vous comptez revenir après ou bien continuer votre route pour l’Australie, en vue des rendez-vous de janvier ?
Je vous avoue qu’on y réfléchit encore. J’aimerais bien me rendre directement aux Antipodes. Jouer en extérieur, c’est tellement différent de ce que je peux faire en salle à Esch. Mais pour l’heure, il n’y a rien de sûr. C’est juste une idée. En 2015, j’étais partie avec 14 jours d’avance en Australie et cela m’avait bien plu. Alors que l’an passé, j’avais effectué cinq semaines de préparation au Luxembourg, pour finir avec une bronchite, n’être pas bien en Australie et au final, manquer mon début de saison.
Votre grand objectif de cette fin de saison était d’être suffisamment bien classée pour figurer directement dans le tableau final de l’Open d’Australie. Pour l’heure, c’est le cas…
Oui, mais c’est encore loin d’être une certitude. Il reste encore deux semaines de compétition… Il est donc important que je joue bien cette semaine, car cela risque d’être serré. D’après ce que j’ai vu, il faudra être dans les 107 premières mondiales (NDLR : et elle était classée, lundi, au 105e rang avec assez peu d’avance sur ses poursuivantes.)
Rentrer directement dans le tableau final de ce Grand Chelem changerait quand même vos perspectives…
Oui. Surtout au niveau financier puisque si je dois passer par les qualifs, je ne pourrai pas disputer de tournoi durant la semaine qui précédera ce premier grand rendez-vous de l’année.
Petite question « bilan » pour terminer : 2016 est-elle votre meilleure saison ou bien 2012 (NDLR : où elle a atteint la 66e place mondiale et le 3e tour à l’US Open) est-elle devant ?
À mes yeux, 2016 est la meilleure. J’y ai connu des moments très bas, mais aussi des très hauts. Cependant j’ai atteint, par moments, un niveau exceptionnel. J’ai aussi remporté mes deux plus beaux tournois (NDLR : le WTA 125 de Bol et l’ITF 75 000 dollars d’Albuquerque), livré mon plus beau Wimbledon (NDLR : éliminée au 2e tour par la 18e joueuse mondiale après avoir obtenu une balle de match et surtout être sortie des qualifs) et aidé l’équipe de Fed Cup à monter de division pour atteindre le Groupe 2 de la zone Europe/Afrique…
Est-ce possible de faire encore mieux en 2017 ?
Oui, je le pense, si je reste avant tout positive. Je n’ai pas envie de me frustrer en comparant une saison sur l’autre. Je veux juste jouer match après match, tournoi après tournoi, sans me mettre de pression.
Entretien avec Julien Carette