Mandy Minella ne cache pas sa joie d’avoir atteint, pour la seconde fois de sa carrière, le tableau final de l’US Open en passant par les qualifications.
Elle a passé sans encombre le dernier obstacle des qualifications : un succès aisé sur la Japonaise Hozumi, dominée, comme les autres adversaires de la Luxembourgeoise, en deux petits sets (6-3, 6-1). L’Eschoise est bien sûr aux anges.
Vous attendiez-vous à ce que ces qualifications se passent aussi bien ?
Mandy Minella : Non. J’ai déjà joué beaucoup de qualifications tout au long de ma carrière et je sais que c’est toujours très dur. Parfois même plus dur que le tableau final. Car les filles savent jouer et sont très motivées. Mais dès le début, j’ai senti que je tenais la super forme. J’étais bien, mon jeu était bien en place.
Pour ce dernier tour de qualifications, vous affrontiez Hozumi, que vous aviez battue en qualifications à Roland Garros.
Oui, c’était un avantage car à Roland, je ne la connaissais pas. Là, je savais qu’elle avait une balle lourde et qu’elle allait être agressive dès le début. Mais heureusement, j’ai à chaque fois réussi à égaliser derrière son service. Je ne l’ai pas laissée partir au score, sinon ça aurait pu être compliqué. Mais finalement, c’est elle qui a craqué. Et d’une certaine manière, c’est ce qui s’est passé lors de chaque match. Tous ont été serrés à un moment ou un autre, mais au final j’en suis sortie vainqueur car j’étais plus forte mentalement.
Vous êtes adepte des préparations mentales avec des coaches ?
Non, je n’ai jamais vraiment travaillé avec un coach mental. Mais c’est vrai que le tennis, c’est beaucoup dans la tête. Mais maintenant, j’essaie de ne pas me poser autant de questions qu’avant. Après tout, ce n’est qu’un sport. Je joue au tennis et j’aime ça. Le simple fait de me dire cela m’a beaucoup aidée.
Le déclic est venu de votre victoire à Bol ?
Non, avant. J’ai arrêté de me mettre trop de pression. J’avais juste envie de jouer au tennis. J’étais bien à Bol, mais également dans des petits tournois, dans les tournois avec l’équipe nationale. Petit à petit, j’ai retrouvé ma force. J’aime être dans les moments importants. Avant, j’avais tendance à paniquer quand j’y arrivais. Mais plus maintenant.
Et vous voilà donc à nouveau sortie des qualifications à l’US Open. Ce sont de bons souvenirs pour vous ?
Bien sûr. Les conditions sont vraiment adaptées à mon jeu. C’est ici que je me suis révélée, en 2010, en sortant des qualifications et en atteignant le troisième tour. En 2012, j’atteins encore le troisième tour, où je perds contre Tatishvili, que j’ai battue au premier tour à Wimbledon cette année. En 2013, je fais un super match contre Stephens, mais je perds 7-6 au troisième.
Dans ce tournoi, y a-t-il un coup donc vous êtes particulièrement satisfaite ?
Dans ces qualifs, mais également à Wimbledon, j’ai vraiment fait de gros progrès au service. Il y a eu une période où il ne fonctionnait plus très bien, à cause de mes problèmes de coude et de hanche. Mais depuis, ça va beaucoup mieux. Et je suis super contente de mon service. J’arrive à gagner des points très facilement grâce à lui. C’est important d’avoir des coups forts. Mon jeu est bien en place. Ça aide.
Qu’allez-vous faire jusqu’à votre premier tour ?
Je suis un peu fatiguée. Ici, il fait chaud et humide. Mais j’ai beaucoup de temps pour récupérer. Ici, on a à notre disposition des masseurs, des kinés, on a tout ce qu’il faut. Je vais un peu taper la balle et puis je vais tranquillement me préparer pour mon adversaire*.
Entretien avec Romain Haas
(*) en tant que qualifiée, Mandy Minella devait attendre que l’ensemble des matches de qualifications soient terminés pour que son adversaire soit désignée, via un tirage au sort.