Le tournoi messin, finalement, ne sera jamais parti. Ce vendredi, si 62% des actionnaires ont vendu leurs parts, leurs partenaires se sont engagés à les racheter. Avec le Mosellan Stéphane Baillly (groupe automobile) en première ligne.
L’affaire est dans le sac. Même s’il reste quelques signatures (vitales) à apposer sur certains documents avant le 31 décembre, le Moselle Open restera à Metz. Le tournoi international a bien été vendu mais ne partira pas… Les actionnaires ont accouché, vendredi, d’un accord de principe en ce sens.
Voilà qui réjouira les fans de sport mais aussi les acteurs économiques, les collectivités locales, la Fédération française et la Ligue de Lorraine. Le conseil des joueurs de l’Association Tennis Professionnel (ATP) également, qui s’était opposé au départ vers Taïwan. Une transaction désirée par Yvon Gérard, l’homme d’affaires et créateur du rendez-vous : « Sincèrement, je suis très content. On a toujours dit que c’était bien pour le territoire. Je suis d’autant plus heureux que celui qui a fait pencher la balance est Stéphane Bailly, un chef d’entreprise hyper intelligent et un ami. »
Ce PDG messin d’un vaste groupe automobile (Peugeot entre autres, marque intimement liée au tennis hexagonal et mondial) sera entouré, dans la nouvelle équipe, de GL Events (n°1 planétaire de l’événementiel sportif), la société Marcotullio (traiteur), DLSI (emploi temporaire, Doudot père et fils), Stéphane Bourguignon (ABC Location), Eric Lucas (assurances), Julien Boutter (ancien directeur de l’épreuve).
Parmi eux, des indécis qui se sont décidés… à pérenniser le Moselle Open à Metz, qui ont fait basculer une vente promise à Robert Han (OEC, Taïwan) ou au Kazakhstan. Les repreneurs ont (presque) atteint les propositions financières de ces acheteurs. Pas évident. Les vendeurs détenaient 62 % des parts exactement.
De nombreux vendeurs
Celles-ci étaient réparties à un groupe historique, composé de fortes personnalités : Yvon Gérard, Fabrice Santoro (tennis), Jacques Bungert (Courrèges), Denis Fritsch (IBP Informatique), Pierre Simon (assurances), Yann Kaysen (ancien directeur commercial du tournoi, FC Metz aujourd’hui), Thierry Ascione (tennis), les frères Zung (cabinet de conseil), Olivier Crespin (DBS Bank), Patrick Ganansia (conseil et gestion), Maurice Blajman (immobilier), Guy Reiss (avocat, FC Metz), Didier Bauer (Asptt Metz). Du beau monde qu’il conviendra de remplacer.
Car le Moselle Open demeure un être fragile au cœur d’une concurrence farouche et au sein d’un sport où l’argent est souvent roi. Ce vent nouveau réveillera peut-être les ardeurs tout en balayant ces derniers atermoiements, qui ont écorné l’image d’un tournoi dont on a un peu oublié qu’il est d’essence sportive et d’audience populaire.
Alain Thiébaut (Le Républicain lorrain)