Deuxième grand tournoi de la saison après l’Open d’Australie, Indian Wells s’ouvre ce mercredi soir. Un rendez-vous à part dans le calendrier.
Masters 1000 chez les hommes et Premier Mandatory chez les femmes, soit les deux classes de tournois les plus élevées en dehors des quatre Grand Chelem, Indian Wells est souvent appelé… le 5e Grand Chelem. Et c’est vrai qu’à bien des égards ce rendez-vous qui existe depuis 1987 vaut ses glorieux aînés. Voici pourquoi :
Des installations plus impressionnantes qu’en Grand Chelem
«Si ce rendez-vous d’Indian Wells vaut sa réputation de 5e Grand Chelem officieux ? Peut-être pas au niveau du charme. Mais au niveau de la taille des installations et des infrastructures, oui ! Et puis, celles-ci sont sans cesse améliorées. C’est toujours extrêmement agréable d’être ici.»
Voilà ce que déclarait Mandy Minella dans notre édition de lundi au moment d’évoquer ce tournoi dont le tableau final féminin débute ce mercredi soir (pour les hommes, ce sera jeudi). S’il n’a donc pas le prestige de l’Open d’Australie, de Roland-Garros, de Wimbledon ou de l’US Open, le BNP Paribas Open (son nom officiel) possède, en effet, beaucoup d’autres atouts. À commencer par le site du «Indian Wells Tennis Garden» où il est organisé. Ce dernier s’étale sur 22 hectares, soit plus que les 17 de Wimbledon et presque trois fois Roland-Garros! Il possède 29 courts, un total supérieur à tous les Grands Chelems. Et une majorité d’entre eux sont équipés d’éclairage et du système «Hawk-Eye», la technologie qui permet de voir si une balle a touché (ou non) la ligne. Sans oublier que son central, baptisé «Stadium 1», peut accueillir 16 100 spectateurs. Soit plus que tous les courts qu’on peut retrouver en Grand Chelem, à l’exception du stade Arthur-Ashe (et ses 23 771 places) de New York.
Un public de spécialistes du tennis
Et il ne faut pas croire que les travées restent désespérément vides. C’est tout le contraire ! Plus de 400 000 personnes s’y pressent chaque année, ce qui place Indian Wells quasi au niveau d’un Roland-Garros ! «Et les gens ici adorent le tennis. Ce sont de vrais fanatiques !», lance encore Mandy Minella. «Et ils vont tout voir. Même les doubles ! Du coup, les organisateurs sont obligés de placer ceux-ci sur les grands courts.»
Bref, les joueurs et joueuses adorent, pour la grande majorité, ce rendez-vous organisé dans la vallée de Coachella (en Californie). D’autant plus que le prize money distribué est un des plus hauts de la saison (près de 15 millions de dollars en tout). Sans tenir compte des quatre Grand Chelem, il n’y a qu’en Asie, chez les nouveaux riches du tennis, lors de la tournée d’automne qu’on peut gagner plus.
Un format de tournoi différent
Masters 1000 chez les hommes, Premier Mandatory chez les femmes, ce tournoi d’Indian Wells fait partie des catégories se trouvant juste en dessous des Grand Chelem. Il est aussi le seul du calendrier, avec celui de Miami (qui le suit directement), à être doté de tableaux de plus de 64 joueurs. Ils sont ici 96, dont 32 têtes de série (un certain Gilles Muller en fait partie cette année) qui sont exemptés du premier tour. Du coup, les 7 tours à passer pour atteindre la finale sont étalés sur 10 jours, et pas sur une semaine comme dans les autres tournois. Ce qui fait d’ailleurs quelques jaloux, notamment sur le continent asiatique.
Julien Carette
Un cinquième Grand Chelem, c’est possible ?
«Où est-il écrit qu’il ne peut y avoir que quatre tournois du Grand Chelem ?», a un jour demandé Ion Tiriac, directeur du Masters 1000 de Madrid. Et effectivement, il n’est gravé nulle part dans le marbre que seuls l’Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open peuvent l’être.
Alors, l’idée revient régulièrement de voir naître un cinquième Grand Chelem. Certes, les calendriers ATP et WTA sont déjà particulièrement chargés, mais qu’importe, certains ont une ambition débordante et les moyens qui vont avec. Le Masters 1000 de Madrid et surtout celui de Shanghai en rêvent, par exemple. Le rendez-vous chinois, point d’orgue de la tournée asiatique de la rentrée, veut grandir et y met les moyens. Que ce soit en termes d’infrastructures, d’accueil des joueurs ou de prize money. De son côté, Indian Wells, en plus de ses incroyables installations, possède un avantage en raison de sa situation dans le calendrier international. Disputé en mars, ce rendez-vous serait l’étape idéale dans le long tunnel qui mène les joueurs de l’Open d’Australie, en janvier, à Roland Garros, organisé fin mai – début juin.
Mais certains ont beau rêver, il reste une barrière a priori infranchissable pour tous les candidats. Un élément bien plus important que les infrastructures ou l’argent : un patrimoine historique. Car ce qui fait avant tout la magie des quatre levées du Grand Chelem, c’est leur histoire. Le plus jeune de ces Grand Chelem, l’Australian Open, est né en 1905.
Raymond Moore, cofondateur du tournoi d’Indian Wells et ancien directeur de celui-ci, l’a compris. «Nous pensons que quatre tournois du Grand Chelem, c’est suffisant», a-t-il ainsi déclaré voici quelques années. «Ils ont tous plus d’un siècle d’histoire, nous ne sommes pas dans cette catégorie(NDLR : Indian Wells est né en 1987). On veut être le meilleur tournoi du monde en dehors des quatre tournois du Grand Chelem.»