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[Tennis] Gilles Muller, un garçon dans le vent


"Il va falloir que j'essaie de beaucoup changer de rythme pour l'ennuyer", expliquait le Reckangeois en parlant de son match face à Berdych. (Photo : AFP)

Après avoir sorti Seppi, «Mulles» se retrouve ce soir face à un beau défi : éliminer le 14e joueur mondial, Tomas Berdych. Le vent qui balaie Key Biscayne ces derniers jours pourrait l’y aider.

La tête de série numéro 24 sur l’île de Key Biscayne, Gilles Muller a parfaitement commencé son tournoi en s’imposant en deux sets et deux tie-breaks face à l’ancien 18e mondial.

Depuis sa première participation en 2004, jamais Gilles Muller n’avait réussi à dépasser le deuxième tour du tournoi de Miami, deuxième Masters 1000 de la saison. Un stade de l’épreuve qu’il avait atteint à deux reprises (en 2012 et 2015). Samedi, le Reckangeois a donc corrigé le tir, en imposant ses vues à Andreas Seppi, l’ancien 18e mondial (en 2013) aujourd’hui retombé au 80e rang. «Un match qui ne fut pas d’un très haut niveau à cause du vent qui soufflait beaucoup. Jusqu’à vendredi, la météo était parfaite sur Key Biscayne (25 °C et peu d’humidité), mais depuis c’est plus compliqué», expliquait Gilles Muller samedi.

Une rencontre qui a été très serrée dans les chiffres, comme à chaque fois que ces deux hommes de la même génération, s’affrontent. «Mulles» a ainsi eu besoin de deux tie-breaks pour s’imposer. «J’ai obtenu pas mal d’occasions de creuser l’écart. Mais je n’ai pas bien joué ces moments-là du match», commentait un Gilles Muller qui a obtenu trois balles de break par set face à l’Italien. Ce dernier a, lui, eu trois possibilités sur la mise en jeu du Luxembourgeois. «À chaque fois dans des jeux où je n’étais pas complètement dedans. Mais j’ai parfaitement su répondre sur ces points décisifs. Et ce fut aussi le cas lors des deux tie-breaks.» On peut même dire qu’il n’a pas laissé la moindre chance à son adversaire lors de ceux-ci, mettant une grosse pression sur le Transalpin et le poussant très souvent à la faute. «J’ai su être très agressif tout au long du match. Et j’en ai été récompensé dans ces jeux décisifs (NDLR : remportés 7-3 et 7-1) où Seppi a un peu « explosé ». Sans doute à cause de la pression que j’ai réussi à lui mettre.»

Au troisième tour, le 29e joueur mondial retrouvera une autre tête de série : Tomas Berdych (14e mondiale et tête de série numéro 10). Deux hommes qui se sont croisés trois fois chez les pros. Les deux premières confrontations, gagnées par le Tchèque, datent, puisque c’était en 2003 et 2004 dans un Futures et un Challenger.

Le dernier top 10 qu’il a battu

La dernière opposition, par contre, s’est disputée à l’automne dernier à Tokyo et «Mulles» l’avait alors emporté (7-6, 6-1) face à un joueur qui évoluait alors dans le top 10 mondial. Un bon souvenir donc? «Oui. Comme pouvait l’être celui de mon dernier match contre Kei Nishikori avant notre partie voici dix jours à Indian Wells. Or on a vu que beaucoup de choses pouvaient changer», glissait Gilles Muller qui avait été battu en deux petits sets 6-2, 6-2 par le Japonais en Californie. «On ne peut donc pas comparer. Beaucoup de choses vont dépendre de moi, mais aussi de lui. Cette année, il semble n’avoir pas encore bien su trouver le rythme. On l’a encore vu avec son élimination au 2e tour à Indian Wells face à Yoshihito Nishioka (NDLR : alors 70e mondial). Il tape tellement fort qu’il peut battre n’importe qui. On l’a déjà vu par le passé. C’est aussi un joueur qui peut prendre beaucoup de risques et donc parfois commettre pas mal de fautes. Et le vent qui règne ici à Key Biscayne n’est peut-être pas idéal pour lui. Il va falloir que j’essaie de beaucoup changer de rythme pour l’ennuyer.»

En attendant, le géant (1,96 m) tchèque s’est sorti samedi en deux sets des pattes d’un adversaire pas si simple, le jeune et surtout talentueux Russe Andrey Rublev (130e mondial à 19 ans).

Julien Carette