Personne n’a gagné plus de matches sur gazon que «Mulles» sur le circuit ces trois dernières années. Pas même les plus grands cadors tels Roger Federer ou Andy Murray, le n° 1 mondial! C’est dire si le titre remporté à ‘s-Hertogenbosch est logique.
Depuis 2014 et la grave blessure au coude qui l’a tenu éloigné des terrains un bon moment, Gilles Muller ne fait pour ainsi dire que monter en puissance. Et cela se voit notamment sur un gazon qui l’a vu remporter son deuxième tournoi ATP ce week-end à ‘s-Hertogenbosch aux Pays-Bas.
La victoire de Gilles Muller face à Ivo Karlovic sur le central de ‘s-Hertogenbosch, dimanche, a été une sorte de couronnement pour le Reckangeois. Une récompense aussi. Car on ose l’écrire : personne plus que lui ne méritait d’enfin remporter un premier titre sur gazon. Imaginez que sur les cinq derniers tournois sur herbe auxquels il avait participé avant la finale disputée à l’Autotron de Rosmalen, «Mulles» avait échoué deux fois en finale (‘s-Hertogenbosch et Newport 2016), une fois en demi-finale (Nottingham 2016) et une fois en quart (Queen’s 2016).
Sa meilleure surface?
Et si on élargit le champ de vision, les chiffres semblent encore plus clairs. C’est ainsi que si on prend les données des trois dernières années, le 26e joueur mondial est tout simplement l’homme qui, sur le circuit, a remporté le plus de matches sur cette surface, à égalité avec le maître absolu de celle-ci, Roger Federer. Ce qui ne veut évidemment pas dire que Muller et le Suisse sont à mettre sur le même plan. Car dans le classement que vous pouvez voir dans la page ci-contre (et au sein duquel on retrouve un mélange de ténors absolus et de spécialistes de l’herbe comme Nicolas Mahut, Feliciano Lopez…), il faut tenir compte du nombre total de matches joués par tous les joueurs mais aussi des tournois auxquels ils ont participé. C’est ainsi que, depuis 2014, un Novak Djokovic n’a remporté «que» 16 matches sur herbe. Ce qui peut paraître un peu faible, mais qui s’explique par le fait que le «Djocker» ne joue chaque saison qu’un seul rendez-vous sur herbe : Wimbledon. Un tournoi qu’il a remporté en 2014 et 2015, avant de succomber au 3e tour l’an passé, battu à la surprise générale par Sam Querrey. Une défaite qui a coïncidé avec une mauvaise passe qui a tendance à durer.
Pour en revenir à Gilles Muller, comment, au vu de ces données, ne pas affirmer que le gazon est la surface qui convient le mieux à son profil d’attaquant, qui tente toujours d’aller de l’avant? «C’est en tout cas là qu’il a réalisé ses meilleurs résultats», souriait hier Alex Lisiecki, son entraîneur. «On peut quand même constater que Gilles a atteint la finale sur trois surfaces différentes cette saison (NDLR : Sydney sur dur, Estoril sur terre battue et donc à Rosmalen sur herbe), mais il me semble que c’est quand même sur herbe qu’il est le plus dangereux. Après, je pense également qu’il est capable de faire mieux sur dur lors des tournées américaines. Il y a déjà brillé par le passé, à Atlanta (NDLR : finale en 2012) ou bien sûr à l’US Open. Et je suis convaincu qu’il peut le refaire.»
Dans un avenir plus proche, c’est au Queen’s (aujourd’hui et jusqu’à dimanche) et à Wimbledon (à partir du 3 juillet) que «Mulles» s’attaquera. Parviendra-t-il enfin à faire de beaux Internationaux de Grande-Bretagne, lui qui n’a jamais réussi à aller loin dans ce tournoi (deux 3e tours, en 2005 et 2011)? On peut se rappeler que l’an passé, il était tombé dès son deuxième match face au peu connu Andrey Kuznetsov (42e mondial à l’époque, 78e aujourd’hui)…
Julien Carette