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[Tennis de table] Sarah De Nutte va se partager en l’Allemagne et le Portugal


Après l'Open de Suède, Sarah De Nutte retrouvera le Tus Bad-Diburg avec qui elle disputera 3 matches de Bundesliga et 2 matches en Ligue des Champions d'ici la fin de l'année. (Photo archives Julien Garroy)

Sarah De Nutte dispute les qualifications de l’Open de Suède, épreuve WorldTour, sa dernière compétition en individuel de l’année 2016. L’occasion d’évoquer son début de saison.

Arrivée lundi soir plus tard que prévu en Suède, la Luxembourgeoise n’a regagné sa chambre d’hôtel que sur le coup de 21h. Ce qui ne l’a pas empêchée de jouer au jeu des questions-réponses et, surtout, de remporter mardi son premier match de qualification contre la Suédoise Huda Mustapha (WR 407) en quatre sets (11-9, 11-3, 11-4, 11-55).

Stokholm est votre dernier tournoi de l’année. Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?

Sarah De Nutte : Oui, c’est le dernier. Jusqu’à présent, ça va bien. En Bundesliga, je compte sept victoires pour deux défaites et encore, l’une d’elle résulte d’un forfait… C’est donc assez correct. Au championnat d’Europe, j’ai gagné ma poule avant de perdre au 1er tour du tableau final face à une fille qui était bien mieux classée que moi. En double, avec Ni Xia Lian, on a atteint les quarts de finale où l’on a perdu de justesse 11-9 au septième set. On a raté la médaille pour pas grand-chose… Pour l’instant, ça va, j’ai toujours fait ce qu’il fallait, mais je n’ai pas encore réussi de perf.

Dorénavant, vous parvenez à assumer votre statut face à des adversaires hiérarchiquement inférieures…

Oui, c’est vrai. Je suis plus stable, plus constante. Ça fait un an que je me sens plus sûre de moi.

Vu de l’extérieur, la sélection nationale dames semble être une bande de copines. Est-ce le cas ?

Oui. Hormis Ni Xia Lian qui est un peu plus âgée, on a toutes à peu près le même âge. Avec Tessy (Gonderinger), on se connaît depuis qu’on a 10 ans. On a vécu plein de moments ensemble. Que ce soit en compétition ou en dehors. Quand je reviens au Luxembourg, on essaie à chaque fois de se voir. Comme avec Danielle (Konsbruck). On s’entend très bien.

Il se dit que vous pourriez quitter l’académie Werner-Schlager et partir au Portugal…

En fait, j’ai appris dimanche que l’académie va fermer en décembre. Du coup, je vais sans doute aller à Düsseldorf, où s’entraîne l’équipe nationale d’Allemagne, mais aussi à Porto dans un centre qui s’est récemment ouvert. Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup de filles. Il n’y en a d’ailleurs que deux, parmi lesquelles la Roumaine Daniella Dodeian (WR 49e).

Concrètement, comment partagerez-vous votre temps entre l’Allemagne et le Portugal ?

Si j’ai deux semaines sans compétition, j’irai à Porto. Mais si j’ai des matches deux week-ends de suite, je resterai en Allemagne. Mon club (NDLR : TuS Bad-Driburg) n’est qu’à deux heures de Düsseldorf.

Rejoindre Porto va vous permettre de concilier vie privée et professionnelle puisque vous êtes en couple avec Marcos Freitas (NDLR : WR 13e)…

Oui, c’est un bon endroit pour concilier les deux. Et même s’il n’y a pas beaucoup de filles, les garçons avec qui je vais m’entraîner sont forts.

Pouvez-vous nous raconter votre quotidien de joueuse professionnelle de tennis de table ?

Je me lève à 8h. Je m’entraîne de 9h30 à 12h. Après le déjeuner, petite sieste et de 15h30 à 18h, deuxième séance d’entraînement. Après, je reste pour travailler mes services ou pour faire un peu de musculation.

Quelle est l’importance, en tennis de table, accordée au physique ?

Si tu n’as pas de condition, tu ne peux pas garder la même constance dans la qualité de ton jeu. Au ping, on utilise tout le corps : jambes, abdominaux, dos, épaules…

Sur le plan financier, est-ce que vos gains acquis sur les tournois vous permettent de vivre ?

Ma principale source de revenus est le salaire que je touche de l’armée, en tant que sportif élite, avec qui je suis sous contrat jusqu’en 2020. Ensuite, vient ce que je touche avec mon club puis, enfin, les gains obtenus sur les tournois internationaux. Mais ce n’est pas une fortune.

Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération luxembourgeoise ?

Chez les garçons, par rapport à leur âge, ils ne sont pas encore au niveau international. Chez les filles, derrière, il n’y en a pas beaucoup… Enfin, je n’en vois pas.

Ça vous inquiète ?

J’ai peur que lorsque Xia Lian arrête, le Luxembourg se retrouve sans équipe nationale. Danielle travaille déjà et Tessy (Gonderinger) va finir ses études l’été prochain. Elles n’auront donc plus le temps de préparer et disputer les grands rendez-vous.

En sélection, vous êtes associée en double avec Ni Xia Lian qui a un jeu très défensif, à l’opposé du vôtre. Est-ce facile de s’accorder?

Oui. Déjà, elle est gauchère et moi droitière, ce qui est important en double. Ensuite, de par son jeu, elle reste proche de la table, ce qui me permet d’être positionnée plus loin. On est très complémentaire dans la mesure où elle prépare le point et moi, je suis là pour le finir. On fonctionne bien.

Quels sont vos objectifs pour cette saison ?

Arriver dans le top 100 le plus vite possible. En Bundesliga, actuellement je joue en position 3 et j’espère qu’après la mi-championnat, je peux jouer en position 2.

Y a-t-il un club dans lequel vous rêveriez d’évoluer ?

Non… Ce n’est pas comme au football avec une équipe composée de onze joueurs et dans laquelle, même s’il y a des changements d’une saison à l’autre, il reste une base. En ping, on est trois ou quatre et ça change souvent. Bien sûr, j’aimerais jouer pour le club le plus fort en France ou en Allemagne, mais contrairement au foot, il n’y a pas cet esprit club. Et c’est normal, on ne s’entraîne jamais ensemble. On ne vit pas ensemble. On ne se voit que pour les matches.

Et au Portugal, il y a de bons clubs ?

Le niveau du tennis féminin au Portugal n’est pas très élevé. Et, hormis l’une ou l’autre chinoise, il n’y a pas autant de professionnels qu’en Allemagne. À Bad-Driburg, sur les quatre joueuses, on est trois pros. La saison dernière, on a terminé troisième du championnat. On ne s’y attendait pas. Derrière Berlin, qui est intouchable, c’est assez ouvert.

Charles Michel

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