[Tennis de table] Mladenovic, prêt à enchaîner

Sacré il y a trois ans, finaliste malheureux ces deux dernières années, Luka Mladenovic espère retrouver son trône à l’occasion des championnats nationaux, ce week-end à la Coque. Mais le chemin sera très, très long.

La plupart des meilleurs pongistes luxembourgeois vont se retrouver ce week-end à la Coque, à l’occasion d’un rendez-vous très apprécié : les championnats nationaux. «Je viens toujours avec beaucoup de plaisir. C’est l’occasion de revoir des gens que je n’ai pas vu depuis longtemps», se réjouit notamment Luka Mladenovic.
Exilé en Allemagne, le grand Ettelbruckois (1,90 m) n’a, en effet, pas souvent l’occasion de revenir au pays. Voilà désormais trois ans qu’il porte les couleurs de Mayence, club qui évolue en deuxième division allemande : «Je viens de signer un contrat pour une année supplémentaire. Cette fois, je ne jouerai pratiquement qu’en première équipe, j’en serai d’ailleurs le capitaine», explique-t-il.
S’il représente Mayence, il s’entraîne en revanche à Sarrebruck : «C’est souvent le cas en tennis de table, on ne s’entraîne pas forcément là où on est licencié. Je réside à Sarrebruck avec un Anglais et on fait partie d’un groupe d’une vingtaine ou trentaine de joueurs à s’entraîner au même endroit.»

15 rencontres en deux jours l’an passé
Mayence aurait déjà pu monter en Bundesliga mais le club, toujours en lice pour rééditer cette performance sur le plan sportif cette saison, n’avait pas souhaité donner suite : «Cela coûte beaucoup d’argent d’évoluer en Bundesliga et la plupart des clubs de deuxième division préfèrent rester à ce niveau. Ça me va bien, car cela me permet de jouer beaucoup de matches. Si on montait, on n’aurait plus que trois joueurs au lieu de cinq et je ne serais pas certain de jouer autant. Mais on verra peut-être d’ici deux ou trois ans, si je continue à progresser.»
Entre ses matches de championnat et les nombreux tournois internationaux auxquels il participe régulièrement, Luka Mladenovic va donc s’offrir une parenthèse grand-ducale, le temps d’un week-end.
Mais on parle de tout sauf d’une sinécure : «Nous avons un système de K.-O. dès le premier tour. L’an passé, comme j’étais engagé dans les trois disciplines, le simple, le double et le double mixte, j’ai joué une quinzaine de rencontres en deux jours. J’aime jouer au tennis de table, mais ça commence à faire beaucoup», sourit-il.
Cette année encore, il devrait être présent sur les trois tableaux. En simple, en double en compagnie d’Eric Thillen, son meilleur pote et en double mixte avec une certaine Sarah de Nutte, dont l’avion doit atterrir ce samedi matin en provenance du Portugal, où elle était engagée.
En finale lors des trois dernières années, vainqueur il y a trois ans, il espère être capable de renouveler pareille performance. Mais il sait que la concurrence sera particulièrement ardue en simple : «Eric Glod est le favori. Mais il y a Gilles Michely qui revient bien, Christian Kill qui est le tenant du titre. Et on ne peut jamais oublier Traian Ciociu. Il joue toujours son meilleur ping aux championnats!» Et de citer également Arlindo de Sousa, Marc Dielissen ou encore Evgeny Dadechin, récemment naturalisé, comme potentiels rivaux.

Hongrie lundi, Corée, Russie puis l’armée
Quel que soit le résultat, il n’aura, de toute façon, pas le temps de s’en soucier bien longtemps. En effet, dès lundi, il s’envole à destination de la Hongrie pour y disputer un tournoi. Il prendra, d’ici quelques semaines, la direction de la Corée du Sud, pour y disputer les championnats du monde par équipes, avant de tenter sa chance sur le tournoi de qualification olympique pour l’Europe, du côté de la Russie juste avant de rejoindre l’armée : «J’ai eu mon bac l’année dernière. Avant de faire l’armée, je voulais voir si la vie de jouer pro pouvait me plaire. Je me suis donné de septembre à février et ça me plaît. Donc je vais faire l’armée et après, je serai pro.» S’il n’a guère d’espoir d’être à Tokyo, Luka Mladenovic est encore très jeune. Et il se donne encore au moins deux autres chances de connaître le graal olympique.

Romain Haas