Vainqueur de Danielle Konsbruck dimanche en finale (4 sets à 1), Sarah De Nutte (23 ans) a décroché son 4e titre de championne nationale de tennis de table. Elle est loin des 14 de Regenwetter, mais son règne est parti pour durer.
Plus les années passent, plus Sarah De Nutte, aidée par son talent et sa fréquence d’entraînement, creuse l’écart avec la concurrence. C’est le constat que dressait dimanche soir Danielle Konsbruck, sa victime en finale qui avait pourtant impressionné en demi-finale face à Egle Sadikovic (4-1).
Pas forcément démonstrative une fois la balle de match convertie, De Nutte garde certainement un peu d’énergie pour la suite de la saison, puisqu’il y a une qualification pour les Jeux olympiques de Rio franchement pas évidente à aller chercher, mais pour laquelle elle est prête à se battre jusqu’au bout de la saison.
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Le Quotidien : Cette finale était à sens unique. Vous y attendiez-vous?
Sarah De Nutte : « Dany » (NDLR : Danielle Konsbruck) n’est jamais vraiment rentrée dans le match. J’ai un peu perdu mes moyens dans le deuxième set, que je perds 11-4. J’ai fait plein de fautes, mais je suis revenue à la table avec une bonne attitude. Je suis restée calme et j’ai mieux bougé. Parfois, c’est mon problème, je bouge mal. J’ai bien réagi à ce niveau-là.
Vous aviez déjà trois titres avant celui-là. Est-ce que ça a pu être un avantage au niveau de la gestion de vos émotions?
Non! À chaque finale, je me mets sous pression. J’avais le souvenir que l’an passé, contre Danielle, j’avais gagné 11-8 à la belle en demi-finale. J’étais prévenue, je savais qu’elle pouvait être dangereuse. J’ai joué à fond du début à la fin, je n’ai aucun cadeau à faire.
« Les JO, ce ne sera pas simple, mais je vais tout faire pour y arriver »
Contre Tessy (Gonderinger), c’était un peu chaud…
Oui, elle a très bien joué, c’était mon match le plus difficile du tournoi.
C’est Sven Hansen qui était votre coach ce week-end. Il a encore été bon dans son rôle en veillant surtout à vous décontracter plus qu’à vous donner des conseils tactiques. Son aide a-t-elle été précieuse?
C’est mieux d’avoir quelqu’un que d’être toute seule entre les sets. Lui, en plus, il fait en sorte que je sois relax quand je reviens à la table. On se connaît depuis très longtemps, il est à l’aise pour me dire ce qu’il veut.
À 23 ans, vous avez déjà quatre titres de championne nationale. Prenez-vous parfois un peu de recul pour mesurer que c’est déjà beaucoup?
C’est bien, mais mon but c’est d’en gagner encore plus. Je vise le record de Peggy Regenwetter, même si ce sera dur. À chaque fois que je viens ici, c’est pour gagner et je ne m’en lasserai jamais.
Maintenant, l’objectif de la fin de saison, c’est les JO…
Oui, ce ne sera pas simple, mais je vais tout faire pour y arriver.
Cela passe forcément par le tournoi de qualification olympique d’Istanbul (du 6 au 10 avril)?
Pas forcément. Je peux aussi me qualifier grâce au ranking. Il faudrait que je finisse la saison dans le top 100 et là, j’en suis loin, je suis n° 151, mais ça peut le faire. On part à la fin du mois à Kuala Lumpur (Malaisie) pour les championnats du monde par équipes. On est en 2 e division, alors je vais jouer des filles un tout petit peu moins bien classées que moi. Mais comme il s’agit des Mondiaux, c’est un meilleur coefficient qu’un Open « classique ». De toute façon, je suis obligée d’y croire jusqu’au bout, et gagner les championnats nationaux, ici, ne peut pas me faire de mal au niveau de la confiance.
Matthieu Pécot