Les hommes de Johny Goudenbour l’ont fait : 9 mois après être descendus, ils remontent dans le Groupe II. «Une montée sur laquelle on ne comptait pas vraiment», sourit le capitaine. Une récompense méritée vu les résultats obtenus à Sozopol, en Bulgarie : 11 matches remportés sur 12 possibles.
La victoire en finale : «Les joueurs ont affiché une grosse motivation»
«On n’a pas d’ambition particulière. On ne peut en avoir avec un groupe aussi jeune. Après, si on commence à gagner nos matches en phase de poule, l’ambition changera peut-être en cours de route.» Voilà ce que nous déclarait Johny Goudenbour, le capitaine luxembourgeois, quelques heures avant de s’envoler pour Sozopol, la cité balnéaire bulgare qui a abrité ce Groupe III de la zone Europe de la Coupe Davis.
Et cela s’est passé exactement comme ça ! Le Luxembourg a remporté un, puis deux, puis ses trois matches de poule avant d’accéder à la finale. «Nous avons tout gagné. Les joueurs ont affiché une grosse motivation. Pourtant, samedi, on a joué un match et demi», glissait Goudenbour. Ses joueurs ont tout d’abord éliminé, tôt le matin, le Liechtenstein avant d’affronter en finale, dans l’après-midi, une Macédoine qui alignait trois joueurs classés à l’ATP. «Ugo (Nastasi, non classé) a livré un très bon match contre Dimitar Grabul (ATP 1 022), confirmant ses bonnes prestations précédentes. Derrière, Christophe (Tholl, ATP 1 644) n’a pas mal joué contre leur numéro 1, Tomislav Jotovski, mais ce dernier était trop fort pour lui. Ce n’est pas pour rien qu’il est classé au 643e rang mondial. Et puis, on remporte en trois sets le double qui nous permet de monter.»
La montée en Groupe II : «La chance qu’on n’avait pas eue la dernière fois»
Une journée du mercredi annulée à cause de la pluie, un deuxième match reporté au lendemain dans la journée de jeudi pour les mêmes raisons et, enfin, une panne d’électricité vendredi soir qui a empêché de terminer les rencontres en cours. Cela fait beaucoup d’aléas sur quatre jours de compétition. «Effectivement, mais c’était pour toutes les équipes la même chose. C’était ch… mais il fallait faire avec», grimaçait un Goudenbour dont les joueurs ont su rester concentrés, pour accrocher, au final, la montée.
«C’est quand même un exploit ce qu’on vient de réaliser», souriait le capitaine. «Et on ne comptait pas vraiment dessus. Il ne faut sans doute pas le crier sur tous les toits, mais nous avons quand même eu un peu de chance au tirage au sort. Le fait que le vainqueur de notre poule, la C, croise celui de la B, cela nous a permis d’éviter l’Irlande et la Bulgarie, qui étaient sans doute les deux meilleures équipes présentes dans ce complexe de Santa Marina. Face à eux en finale, cela aurait été beaucoup plus compliqué. Presque impossible. On va dire que la chance qui nous avait manqué lorsqu’on a été rétrogradés en juillet dernier face à la Norvège a, cette fois, été de notre côté.»
La suite : «Si Gilles pouvait jouer un match l’an prochain pour aider les jeunes…»
La page Gilles Kremer – Mike Scheidweiler étant a priori tournée, le Luxembourg a-t-il trouvé un cadre de joueurs pour les prochaines années ? «J’espère que c’est un groupe qui va rester ensemble un petit moment», lance Goudenbour. «Cette montée en Groupe II est vraiment magnifique, mais cela me fait aussi dire que cela risque d’être dur l’an prochain dans cette Coupe Davis.»
C’est sûr que cette fois, les Luxembourgeois ne croiseront plus de nations sans joueur classé ou alors situé très très loin à l’ATP. «J’espère que Gilles (Muller) pourra jouer au moins un match avec nous, histoire de nous permettre d’assurer le maintien dans ce Groupe II. On sait bien que cela va dépendre de son programme sur le circuit ATP, mais on espère vraiment compter sur lui pour aider nos jeunes à gagner encore en expérience en Coupe Davis.»
Julien Carette
Ugo Nastasi, ce leader
En l’absence de Gilles Muller, le tennisman originaire de Thionville a assuré. Pour résumer la performance d’Ugo Nastasi (23 ans) en terre bulgare, il suffit de jeter un œil aux chiffres. Ceux-ci renseignent six matches et six victoires, dont quatre en simple. Et lors de ces derniers, il n’a perdu aucun set. Après les trois rencontres de la phase de poule, il n’avait même laissé filer que deux petits jeux.
En partant pour la Bulgarie, son capitaine l’avait investi du rôle de leader de ce groupe. «Et il l’a confirmé sur le terrain. Il a vraiment évolué dans ce rôle de n°1. Dans un sens, c’est normal puisqu’il est le seul du groupe à avoir évolué en tant que pro», confiait Goudenbour. En remportant systématiquement le premier simple de chaque match, il a toujours mis le Luxembourg aux commandes, tout au long de cette fin de semaine.
Ainsi, le natif de Thionville a permis à ses équipiers d’évoluer de manière sereine. «Il a vraiment joué une super semaine. Il était bien préparé et cela s’est vu», glissait Alex Knaff. «Il voulait vraiment gagner. Pas que pour lui, pour toute l’équipe.» S’il est vrai qu’il a défié en poule des adversaires qui étaient largement à sa portée, l’ancien 656e mondial a aussi sorti une petite perf dans la finale contre la Macédoine. Il y a battu Dimitar Grabul, un garçon classé aujourd’hui 1 022 à l’ATP, mais qui était, il n’y a pas si longtemps, aux portes du top 500 mondial.