Gilles Muller (33 ans) était forcément déçu lorsque nous l’avons contacté dimanche soir, quelques minutes après sa finale perdue (7-6, 6-7, 6-7) face à Ivo Karlovic à Newport. Sa cinquième finale sur le circuit ATP (après Washington en 2004, Los Angeles en 2005, Atlanta en 2012 et Rosmalen en juin dernier) pour autant de défaites.
Celle-ci est forcément dure à avaler pour le meilleur joueur luxembourgeois de tous les temps puisqu’elle a été concédée au tie-break du troisième et dernier set. Et sur un score très serré de 14-12, après avoir obtenu trois balles de match.
Le Quotidien : Vous n’êtes sans doute jamais passé aussi près de remporter un premier titre ATP. Qu’est-ce qu’il vous a manqué?
Gilles Muller : Très franchement, pas grand-chose. Peut-être un peu de chance, de courage ou de calme. Mais dans l’ensemble, j’ai livré une bonne rencontre.
Je m’en veux juste sur le tie-break de la deuxième manche. J’ai une occasion de réussir un mini-break sur le service de mon adversaire alors qu’on est à égalité.
Et on sait à quel point cela peut être important quand on affronte un garçon comme Ivo Karlovic, vu sa puissance au service. Mais j’ai raté ce coup droit. Mes nerfs ont un peu lâché. J’étais énervé contre moi-même. Et ça, même si ce n’est pas pour autant que j’aurais remporté ce deuxième jeu décisif et donc la partie.
La différence ne s’est pas faite sur grand-chose dans le tie-break décisif…
Je rate une volée à un moment donné mais c’est une seule connerie sur un jeu décisif qui a duré un total de 26 points. Et puis, cela n’a pas vraiment influencé le score final puisque derrière, j’ai sauvé plein de balles de match (NDLR : quatre).
J’ai plutôt l’impression que j’ai eu pas mal de chance ces derniers temps. Et que cette chance, cette fois, a souri à mon adversaire. Comme sur certaines des (NDLR : trois) balles de match que je me suis procurées. Il a une volée qui touche la bande du filet avant de tomber dans ma moitié de terrain, puis une autre qui touche la ligne (NDLR : « Mulles » a d’ailleurs demandé un « challenge » pour faire vérifier la marque de la balle)… Il a sorti le bon coup au bon moment. Et c’est ça qui vous fait gagner ce genre de rencontre…
Sur cette finale, vous n’avez rien à vous reprocher, la pièce est juste tombée du mauvais côté. Est-ce plus décevant qu’à Rosmalen où vous aviez vous-même déclaré être passé à côté de votre rencontre face au Français Nicolas Mahut?
Je ne sais pas trop… La déception est bien là, même si je n’ai pas raté mon match. Ma finale s’est terminée voici une petite heure et je suis encore dans une phase de questionnement. Et ce n’est pas trop bon de vouloir analyser les choses à chaud…
Si on regarde le positif, on peut dire que vous avez commencé d’une très bonne manière une (longue) tournée américaine qui vous tiendra éloigné de l’Europe jusqu’au début du mois de septembre. Et vous allez encore grimper au classement ATP (voir ci-dessous)…
En ce moment, j’avoue que j’ai du mal à voir du positif. C’est la déception qui prédomine. Avoir obtenu des balles de match, être passé si près d’un premier titre sans parvenir à le décrocher, c’est vraiment dur. Maintenant, avec un peu recul, après avoir dormi dessus, je penserai peut-être la même chose que vous.
Julien Carette
36e mondial : Muller n’est plus très loin des places de tête de série pour l’US Open
Grâce à sa finale à Newport, «Mulles» a récolté la bagatelle de 150 points ATP et au passage 48 260 dollars de prize money. Ainsi, il a grimpé au classement mondial publié lundi matin. Le gaucher du Spora pointe désormais en 36e position, juste derrière son «bourreau » Ivo Karlovic. Soit une progression de trois places par rapport à la semaine précédente.
Il n’est plus qu’à quelques points de son meilleur classement : 34e (en février et mars 2016). Mais surtout, il s’est rapproché du top 32, ce qui est important en vue de l’US Open, le dernier majeur de la saison, qui sera disputé à cheval sur août et septembre. Car les 32 meilleurs mondiaux bénéficieront du statut de tête de série, ce qui leur permettra de s’éviter (et donc de ne pas rencontrer un cador du style Djokovic ou Murray) jusqu’au troisième tour.
J. C.