Accueil | Sport national | [Tennis] Après les masters du Luxembourg, la hiérarchie bouleversée ?

[Tennis] Après les masters du Luxembourg, la hiérarchie bouleversée ?


En remportant le Masters, Tom Diederich s'offre peut-être l'espoir de participer à la prochaine campagne de Coupe Davis. (photo Julien Garroy)

Les victoires de Tom Diederich et d’Eléonora Molinaro aux masters du Luxembourg ne devraient pas bouleverser la hiérarchie en Coupe Davis et Fed Cup, mais crédibiliser leur rôle de joueurs de complément.

Le noyau des équipes de Coupe Davis et de Fed Cup est toujours hors de portée pour les deux vainqueurs du Masters.

Il a valeur de test national.» C’est ainsi que Claude Lamberty, le président de la Fédération luxembourgeoise de tennis (FLT), qualifiait ce Masters avant même qu’il ne débute, mercredi dernier. Une petite semaine plus tard, on connaît le nom des vainqueurs : Eléonora Molinaro chez les dames, Tom Diederich chez les messieurs. Elle a 15 ans, lui bientôt 23. Leur victoire dans ce premier Masters peut-elle changer la donne en équipe nationale? C’est ce qu’a laissé entendre Lamberty, lequel a voulu créer cette nouvelle compétition – certes pas tout seul – «afin de (permettre aux joueurs) d’être armés pour la Coupe Davis ou la Fed Cup». Nul doute que les succès de Molinaro et Diederich parviendront jusqu’aux oreilles de Johny Goudenbour, le capitaine des équipes nationales, qui a suivi les matches du Masters à longue distance. Mais on imagine mal ces victoires bouleverser totalement la hiérarchie actuelle.

En Coupe Davis, l’équipe est portée par Gilles Muller (n° 38). Quand celui-ci décline l’invitation, comme cela fut le cas cette année lors du 2 e tour du groupe II face à la Bulgarie (il avait privilégié son calendrier personnel), Ugo Nastasi (9 matches), Gilles Kremer (40 matches) et Mike Scheidweiler (64 matches) semblent toujours constituer le trio de base.

C’est ce que sous-entend Kremer, qui a été battu en demi-finale du Masters par Diederich, en trois sets. «Le capitaine connaît bien ses joueurs. Mike fait partie du groupe. Moi, j’aurais pu faire mieux, mais il (Goudenbour) sait ce qu’on peut faire quand on est à 100 %. Il faut respecter tous les efforts effectués. Mais c’est sûr aussi que ce Masters doit être suivi. Il doit avoir un certain poids pour permettre aux joueurs de se fixer des objectifs. Sinon, ça ne sert à rien de l’organiser.»

Un peu plus de crédit

Un point de vue partagé par Nastasi, qui aurait dû jouer en Tunisie et dont la demande de participation au Masters a finalement été refusée. «Je pense que ma place en Coupe Davis est naturelle. Je suis n° 2. Ce Masters est bien pour les joueurs qui ne sont pas sur le circuit», estime-t-il.

Pour la quatrième place en équipe de Coupe Davis, Goudenbour avait misé sur Alex Knaff face à la Bulgarie. La victoire de Diederich au Masters l’amènera sans doute à trancher entre ces deux garçons. Mais ce choix n’est pas le plus cornélien qui soit, dans la mesure où ce n’est quasiment jamais le 4 e joueur, dans le cas du Luxembourg, qui décide de l’issue d’un match.

Chez les dames, la victoire de Molinaro donnera certainement un peu plus de crédit à la jeune femme, qui a disputé son premier match sur le circuit WTA au Luxembourg Open cette année. Au vu du manque de lisibilité du niveau du tennis féminin au Luxembourg, et notamment de la relève, ce n’est pas une mauvaise chose d’y voir un peu plus clair. Mais ce n’est pas cette victoire qui va tout changer. Pour la simple et bonne raison que Molinaro s’est fait une place dans l’équipe de Fed Cup depuis cette année, avant même le Masters, derrière Claudine Schaul et Anne Kremer. Elle s’est même offert sa première victoire face à l’Irlandaise Julie Byrne en février dernier. D’autres pourraient suivre, le Luxembourg étant tombé dans le groupe III. Avec l’absence présumée de Mandy Minella, la n° 1 luxembourgeoise, qui a manqué les trois dernières années de Fed Cup, on se demande plutôt qui peut prétendre à la place de numéro 4.

Raphaël Ferber