Carlo Poos, le directeur du tournoi ITF M25, dresse le bilan de la compétition avant le week-end final.
Après les cinq premiers jours de compétition, quel bilan dressez-vous avant le week-end final ?
Carlo Poos : Le bilan général du tournoi est très bon, on a vu des matches extraordinaires, à l’image de celui de mercredi entre le Britannique Kyle Edmund et le Belge Raphaël Collignon. C’est vraiment dommage dans ce genre de match qu’il y ait un vainqueur et un perdant, tant les deux joueurs nous ont offert un superbe spectacle. Avec le tableau que l’on avait, on s’attendait à avoir ce genre de matches.
Vous attendiez, je pense, un peu mieux de la part des joueurs luxembourgeois…
C’est une petite déception car, à la base, on fait ce genre de tournois pour eux, pour qu’ils puissent grimper dans la hiérarchie mondiale. Des joueurs comme Alex Knaff et Chris Rodesch ont déjà montré qu’ils peuvent gagner ce genre de tournoi. Avant le début de la compétition, j’ai parlé avec Chris, il était ambitieux en venant ici, il ne s’attendait pas à être sorti dès le premier tour. Mais avec un tableau de ce niveau, on savait que ce serait difficile pour nos joueurs. Je ne vous cache pas que l’on espérait quand même qu’un de nos deux leaders passe ce premier tour.
Une satisfaction quand même avec Louis Van Herck…
Oui, il a été le seul joueur luxembourgeois à passer les qualifications. Le tirage ne lui a pas été favorable ensuite avec le joueur turc, tête de série numéro 1 du tournoi. Ceci dit, il a offert une belle opposition dans le deuxième set, ne s’inclinant qu’au tie-break.
Au niveau de la présence du public, est-ce une petite déception ?
Vous savez, mis à part les grands tournois de l’ATP, on a souvent ce genre d’assistance assez confidentielle sur les premiers matches. Et encore, sur certains grands tournois, si on n’a pas Djokovic ou Nadal, les gradins ne sont pas pleins. C’est vraiment dommage, car je vais souvent à Roland-Garros et à Wimbledon et j’ai vu là-bas des matches moins beaux qu’ici. On ne se rend pas bien compte qu’entre un 500e mondial et un 200e, il n’y a pas une si grande différence. Je vais vous raconter une petite anecdote. Après l’organisation de mon premier 25 000 dollars, on a dû changer cinq filets à cause de la puissance des services.
Que pensent les joueurs de ce tournoi ?
Ils sont très contents et surpris du niveau du tennis pratiqué. Pour beaucoup, c’est du niveau d’un challenger. En ce qui concerne la logistique, les retours sont bons également. Par exemple, Kyle Edmund m’a écrit mercredi à minuit pour savoir s’il pouvait avoir un transfert à l’aéroport le lendemain à huit heures. On n’est pas obligé de le faire, mais on l’a fait. Et les joueurs apprécient.
Il faut savoir qu’un prize money de 25 000 dollars coûte le double en réalité
Quelles sont les étapes pour organiser un tournoi ITF M25 ?
Ce type de tournoi est différent de ceux organisés par un club qui doit chercher des sponsors pour exister. Ici, l’idée est un peu différente, car la fédération veut encourager et aider les joueurs luxembourgeois, elle n’hésite donc pas à investir de l’argent. De notre côté, on recherche des sponsors, mais si on ne les trouve pas, le tournoi a quand même lieu. Il faut savoir qu’un prize money de 25 000 dollars coûte le double en réalité.
Combien de personnes sont impliquées pour le bon déroulement du tournoi ?
Nous sommes cinq personnes au comité d’organisation, on commence à travailler sur le tournoi six mois à l’avance. Pendant la semaine de compétition, on a besoin de quinze arbitres et d’une vingtaine de bénévoles. On est vraiment très fiers de nos bénévoles qui ont accepté de venir le 31 décembre et le 1er janvier. Sans eux, il n’y aurait pas de tournoi.
Avoir dans son tableau des joueurs comme Edmund ou Basilashvili, est-ce difficile ?
On ne va chercher personne. De toute manière, des joueurs comme Edmund et Basilashvili peuvent directement entrer dans le tableau principal grâce à leur classement. Ce sont eux qui choisissent de venir jouer à Esch-sur-Alzette, ce qui est bien pour la renommée de notre tournoi. Pour faire venir certaines têtes d’affiche, il y a les wild cards, mais on les réserve uniquement pour les joueurs luxembourgeois.
Un dernier mot, qui est votre favori pour la victoire finale ?
Le jeune Belge Raphaël Collignon est prometteur, mais je miserais sur le Géorgien Nikoloz Basilashvili.
Entretien avec notre correspondant Gilles Tarral