L’ambiance était électrique. Jamais, de toute la saison, on n’avait autant vibré, senti autant de tensions sur un parquet de basket au Grand-Duché.
Ce match. Pardon, ce combat, a tenu toutes ses promesses. Les deux équipes auraient mérité de l’emporter. Mais il fallait bien un vainqueur. Et comme c’est le cas depuis maintenant trois ans, c’est à chaque fois Dudelange qui parvient à prendre le dessus sur une Amicale qui s’est rapprochée encore un peu plus du graal.
La déception, la détresse même, à l’issue du match, était impressionnante. Le regard noir ou les yeux embués de larmes, tous les Steinselois ont regagné le vestiaire la tête basse, laissant leur adversaire faire la fête sur leur parquet. Dans leur maison.
L’image est forte : l’Amicale n’avait plus été battue sur son parquet depuis… le troisième match de la dernière finale, face à ces mêmes Dudelangeois.
En ce samedi soir, Chris Schartz et ses coéquipiers étaient pourtant bien décidés à profiter à plein de leur avantage du parquet, si chèrement, si durement acquis au terme d’une saison très longue. Dominée de la tête et des épaules par les deux mastodontes de la Nationale 1. Et jusqu’à cinq minutes de la fin, ils semblaient, en tout cas, avoir le match à peu près en main. Ils avaient su résister à un départ canon de Dudelangeois qui espéraient poursuivre sur la lancée de leur démonstration de force, chez eux, deux jours auparavant.
Mais c’était compter sans les capacités de réaction d’une bête blessée. Touchée. Mais pas pour autant abattue par une Amicale qui a loupé l’estocade à plusieurs reprises. Menés jusqu’à 13 points en première période, les hommes de Tim Collins ont fait le dos rond. Plié. Mais pas rompu pour autant.
Et quand ils basculent avec seulement 5 points de retard sur l’Amicale avec encore le dernier quart à jouer, on sait que rien n’est encore fait. Effectivement, le plus beau reste à venir.
Ruffato, exemplaire et décisif
Comme un symbole, c’est l’inévitable «Schumi», auteur d’un horrible 4/21 une semaine plus tôt, qui remettra les siens dans le droit chemin, à la faveur d’un missile dont il a le secret. Dudelange n’a pas connu de saison sans trophée depuis la saison 2008/2009, une habitude que les hommes de la Forge du Sud entendent bien prolonger encore une fois.
Mais ce titre, il va falloir aller le chercher. Gilles Ruffato, capitaine exemplaire, en est parfaitement conscient. Et en l’espace de quelques instants et de deux superbes tirs à trois points, il permet au T71 d’égaliser. Avant que ce même Ruffato ne signe une sublime passe décisive pour Max Schmit, qui redonne l’avantage à Dudelange, dans une salle chauffée à blanc. Le champion est de retour!
Les cinq dernières minutes seront irrespirables. Les points se font rares, les duels encore plus âpres. Nelly Stephens, jusque-là relativement discret et plutôt maladroit avec quelques pertes de balles stupides dont il n’est pourtant pas coutumier, va choisir ce moment pour se mettre en configuration de champion.
Romain Haas
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