Reprise en BGL Ligue (J-4). Le Swift hérite du statut de favori au cœur d’une mêlée incroyable de très gros outsiders. Vincent Hognon, son nouveau coach, n’est pas totalement d’accord.
Le Swift l’a décrété, il joue le titre. C’est son objectif. Ce qui ne veut pas dire, visiblement, qu’il se considère comme au-dessus du lot, comme en témoigne cette interview de son entraîneur, encore en train de façonner son effectif et qui ne cache pas avoir encore énormément de travail. Logique : il voudrait encore quelques départs, accuse encore quelques arrivées, ne peut finalement pas compter sur Hervé Kagé pour un souci administratif alors que c’était l’un des joueurs d’expérience sur lesquels il aurait pu s’appuyer… Tout récemment, ses dirigeants ont encore acquis Anoff Blankson, milieu de terrain ghanéen gaucher de 20 ans qui évoluait récemment à Clermont (Fra) et Lustenau en D2 autrichienne. On sait que ce groupe sera solide mais il nous réservera peut-être des surprises et c’est justement ce que Vincent Hognon cherche à minimiser.
Lors de la dernière interview que vous nous aviez accordée, avant le match européen contre Domzale, vous constatiez qu’il était extrêmement difficile de construire quelque chose de crédible en seulement deux semaines de travail. Aujourd’hui, où en est le Swift ?
On a avancé un petit peu. Mais l’Europe, ça perturbe une préparation pour les nouveaux coaches. Alors… j’ai un groupe qui répond présent et on est dans nos plans, mais il demeure une part d’inconnu. Toujours. C’est excitant, mais on a encore besoin de temps pour être une bonne équipe.
À bien écouter les suiveurs du football luxembourgeois, le Swift reste quand même le favori logique. S’il fallait en extirper un de la mêlée, en tout cas, ce serait vous. Vous êtes d’accord avec ça ?
Oh j’ai lu pas mal d’articles dans lesquels on donnait toujours au moins trois ou quatre équipes. Et moi aussi, je crois que ça va être serré. Être champion, c’est notre ambition mais la saison passée, des équipes ont fini devant le Swift et se sont renforcées. Et d’autres ont fini derrière et se sont renforcées aussi. Il y a beaucoup d’autres favoris même si j’assume totalement la qualité de notre effectif. Pour être champion, il faudra un parcours quasi parfait. On en a la capacité mais il faudra un travail tout au long de la saison. On ne peut pas se contenter de penser que la période de recrutement suffit. Non, ça ne suffit pas. D’ailleurs, ce n’est pas juste affaire de prendre de très bons joueurs : il faut un groupe équilibré.
Cet effectif, il va encore falloir l’affiner, arriver à une dimension comptable cohérente
Est-il envisageable qu’il ne le soit pas avec un effectif de quasiment 35 éléments ?
Nous avons vu arriver de nouveaux éléments, comme vous avez pu le voir ces dernières semaines, d’autres sont partis aussi, peut-être pas assez. Et cela va encore évoluer. Cet effectif, il va encore falloir l’affiner, arriver à une dimension comptable cohérente. Mais vu le nombre de joueurs sous contrat, il va falloir trouver un équilibre. Et cela aussi, cela nécessite de professionnaliser le club.
Une équipe type s’est-elle dégagée dans toute cette somme de problèmes que vous devez traiter ?
Oui, bon, ça va quand même très très vite, malgré l’élimination en Conference League. Ce n’était pas top d’avoir aussi peu de temps. Je le savais, je l’accepte. L’effectif n’est pas encore stable, cela ne m’empêche pas d’avoir des idées et d’y croire. On a une saison intéressante à mener mais il faut voir aussi que moi, je découvre ce championnat. Je sais pourtant qu’il n’y aura pas de match facile.
Y a-t-il de la frustration à évacuer après Domzale ?
On savait bien que Domzale, cela arrivait trop vite pour l’équipe, mais aussi pour le club. C’était trop court. Il faut franchir les paliers un à un, commencer par les fondations. Je voulais passer et avec le tirage le plus difficile de tous les clubs luxembourgeois, on a quand même failli passer, mais c’est quand même encourageant.
Entretien avec Julien Mollereau