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Stade Josy-Barthel : le F91 se sent bien seul…


«Et tout ça alors qu'on a déjà du mal, à notre échelle, à pouvoir tout organiser correctement pour une rencontre d'un niveau comme les poules de l'Europa League...», déplorait lundi Manou Goergen, membre du CA du F91. (photo Julien Carette)

On a commencé lundi à poser les 6 000 mètres carrés de gazon de l’installation de la nouvelle pelouse du stade Barthel. Tout devrait être fini ce mardi soir et le match se tenir jeudi. Mais cela n’empêche pas les Dudelangeois de se sentir bien seuls…

Lundi, en début d’après-midi, le stade Josy-Barthel avait retrouvé un peu de couleur verte. Après avoir retiré l’ancienne pelouse et recouvert toute la surface de jeu de sable, les équipes en charge de l’installation de la nouvelle pelouse du stade national avaient placé les premières rouleaux de gazon. Et avec un couvre-feu fixé à minuit et un retour à l’aurore ce mardi matin, il semblait envisageable que toute la réfection soit terminée dans l’après-midi. Soit près de 6 000 m² de gazon (acheminé jusqu’à Luxembourg par une petite quinzaine de camions) déroulés et posés en quelques heures donc.

«Si on a encore peur de voir le match de jeudi face à Nicosie soit annulé ou même perdu par forfait? Pour l’heure, on n’a toujours aucune certitude à ce niveau-là. Même si on se montre relativement positif vu tout le travail abattu. Mais si des complications venaient à survenir, il y a toujours un risque. Au final, c’est quand même toujours l’arbitre qui décide le matin du match si on peut jouer ou non…», expliquait lundi après-midi Manou Goergen, membre du conseil d’administration dudelangeois. Un arbitre, l’Italien Gianluca Rocchi, qui sera encadré de responsables de l’UEFA qui débarquent, comme à leur habitude, à 48 heures du match, soit ce mardi. Ce seront eux qui effectueront un suivi de l’évolution des travaux au Barthel.

L’UEFA : «Le match se tiendra jeudi comme prévu»

Mais les choses semblent bien engagées. Lundi, lorsque nous avons contacté l’UEFA afin de solliciter leur service médiatique pour répondre à quelques questions, on nous a gentiment répondu par écrit à nos interrogations : «Le terrain est en cours de réaménagement complet et devrait être terminé mercredi en fin de journée. Le match Dudelange – APOEL Nicosie se jouera donc, comme prévu, le jeudi 28 novembre à 21 h. Nous n’avons pas d’autres commentaires à faire.»

Pour l’instance européenne, la tenue du match ne semble donc pas remise en question. Ce qui sera forcément accueilli comme un soulagement dans les rangs dudelangeois. Mais qui n’enlèvera pas le sentiment de devoir se battre tout seul face à cet impitoyable monstre qu’est le foot professionnel.

«Il y a eu beaucoup de pression et tout nous est retombé dessus»

«Cette obligation venant de l’UEFA de devoir changer la pelouse du stade Barthel, cela nous a vraiment mis un coup sur la tête. On a l’impression qu’elle nous a pris un peu de haut, qu’on a payé les pots cassés après notre dernier match face Séville mais aussi celui de la sélection face au Portugal. Ce dernier ayant fait couler beaucoup d’encre… Il y a eu beaucoup de pression et tout est retombé sur nous…», reprenait Manou Goergen. «Et tout ça alors qu’on a déjà du mal, à notre échelle, à pouvoir tout organiser correctement pour une rencontre d’un niveau comme les poules de l’Europa League. On espérait obtenir des supports extérieurs. La commune de Luxembourg, elle, nous aide. Mais les autres protagonistes brillent par leur absence…»

En disant ça, le dirigeant du F91 pense forcément à la FLF («qui, elle, a l’habitude d’organiser de grands rendez-vous et dont on aurait pu espérer qu’elle nous guiderait») mais seulement à elle. «On évoque beaucoup actuellement la politique de « nation branding » (NDLR : qu’on pourrait traduire par « image de marque nationale »). Or il me semble que nous sommes avec Dudelange en plein dedans avec ces rencontres sur la scène européenne qui sont une opportunité de voir le Luxembourg briller. Et l’image qu’on donne n’est pas la meilleure. On aurait pu faire tellement mieux. Mais personne ne nous aide vraiment! Et quand je dis cela, ce n’est pas juste une question d’argent. Je pense aussi notamment à certaines influences sur le plan politique…»

Julien Carette