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Slovaquie-Luxembourg : bienvenue dans le brouillard


Éliminatoires de l’Euro 2016 – Les Roud Léiwen en ont pris une bonne, vendredi, à Zilina, et n’ont quasiment rien montré de rassurant hormis un peu d’orgueil en deuxième période.

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Aurélien Joachim, qui se frotte ici à Nemec (à d.) sous le regard de Skrtel (à g.), s’est vu proposer un sacré défi physique. (Photo AFP)

Ouh que ça pique ! On ne sait pas si la sélection slovaque a mis un point d’honneur à venger l’affront de février 2011 au stade Josy-Barthel, mais le fait est là : il lui est arrivé, durant sa démonstration de Zilina, d’humilier son adversaire luxembourgeois.

Elle y a mis une telle application, une telle intensité, une telle jouissance dans ses enchaînements, qu’on a pu se demander si ce n’était pas prémédité, car elle n’avait clairement pas à en faire autant pour s’imposer. Et encore moins pour se faire aimer de ses supporters.

Le doute n’est plus permis, tant cela fait longtemps que les Roud Léiwen n’ont plus souffert comme ça dans tous les domaines : la Slovaquie semble taillée pour aller chercher sa qualification à l’Euro-2016, voire même, si elle garde ce niveau, la première place du groupe.

Le Grand-Duché aura au moins servi à ça, à crédibiliser encore un peu plus le leader du groupe C.

Bien évidemment, il n’était pas venu pour ça. Mais il pouvait quand même craindre que cela finisse par lui arriver. Paul Philipp, qui concédait par exemple en aparté, la veille du match, trouver « le petit (NDLR : Luc Holtz) courageux dans ses choix » tactiques, avait aussitôt souri en expliquant lui avoir dit « qu’un jour, il en prendrait une bonne ».

Eh bien voilà, c’était pour vendredi. Le « petit » et ses gars, qui avaient choisi de rester en 4-4-2, ont vite eu le tournis devant les coups d’accélérateur et la créativité du leader du groupe C dans les trente derniers mètres.

Pire, sa solidité et sa rigueur défensives ont privé le Grand-Duché de tout ce qui fait l’intérêt de son jeu si culotté : des occasions de but. Bref, si un 3-0 ne ressemble pas, dans les chiffres, à une fessée, cela faisait longtemps que les hommes de Holtz n’avaient pas aussi peu existé. Peut-être depuis Israël en octobre 2012 (0-6). C’est dire…

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Tous les chiffres ont été mauvais, vendredi, dans ce dernier match de la phase aller de la campagne, d’assez loin le pire.

Trois tirs seulement, ce n’était plus arrivé depuis des temps immémoriaux : face à la Bosnie (0-3) en 2010. Le Grand-Duché en avait ainsi tenté onze contre l’Ukraine et même six contre l’Espagne il y a seulement quelques mois de ça, ce qui en dit aussi long sur le peu de latitude que les Slovaques lui ont laissé que sur sa capacité à arriver jusqu’au but de Kozacik.

Vendredi, les Roud Léiwen ont en effet été autorisés (c’est bien le mot) à posséder le ballon de temps à autre, mais jamais à l’utiliser. Et seule une tête piquée de Deville en première période, sur corner, peut être mise au crédit de leurs occasions concrètes.

Bref, il va falloir en évacuer, de la frustration, et accepter que l’apprentissage passe par ce genre de soirs où rien ne va. Le point positif, c’est qu’après le carnage de la première période, Holtz et ses hommes ont su stopper l’hémorragie, mettre le verrou pour éviter que la démonstration tourne à la correction. Pas sûr que ça leur suffise.

Les têtes catastrophées de déterrés qui sont rentrées aux vestiaires au coup de sifflet final en disent suffisamment long sur la déception. Il y a trois ans, dans le brouillard de Luxembourg, les Slovaques avaient à peu près les mêmes…

Rebond exigé mardi soir contre la Turquie. Il y a tellement de bonnes habitudes qu’on aimerait les voir reprendre en 2015, même si cela doit être en amical…

De notre envoyé spécial à Zilina, Julien Mollereau

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