Jeux olympiques, Universiades, Jeux mondiaux militaires… Les grands rendez-vous ne manquent pas pour Matthieu Osch, qui peaufine sa forme sur les glaciers.
On l’avait quitté au mois de février après ce qu’on peut considérer comme deux exploits. En effet, Matthieu Osch, seul skieur luxembourgeois de haut niveau, repartait des Mondiaux de Cortina d’Ampezzo auréolé de deux superbes places, 31e en géant et 28e en slalom. Et depuis ? «J’ai encore un peu suivi le circuit FIS, j’ai réussi à améliorer mes points en slalom, je suis assez content. En revanche, en géant, c’est un peu moins bien», confie le sportif d’élite de l’armée, désormais installé à Innsbruck. «En course, je n’arrive pour le moment pas à traduire ce que je fais à l’entraînement en géant alors que ça marche plutôt bien pour le slalom. Ce sera mon gros chantier pour la saison prochaine.»
Et justement, cette saison arrive à grands pas. Et même si on est à peine au début de l’automne et que les premières épreuves ne se dérouleront pas avant, au mieux, un bon mois, le skieur grand-ducal est reparti à l’entraînement depuis déjà quelque temps. Même si sa préparation a quelque peu été perturbée : «J’ai eu des soucis de dos, une légère hernie, du coup c’était un peu compliqué au niveau de l’entraînement physique. Je ne pouvais pas mettre autant de charge que je le souhaitais alors j’ai dû chercher des alternatives.» Il a, toutefois, pu bénéficier du soutien du Luxembourg Institute for High Performance in Sports (LIHPS) : «Ils m’ont beaucoup aidé, tant au niveau muscu qu’endurance, on a fait tous les tests, j’ai pu aller chez le kiné à la clinique d’Eisch, ça a vraiment bien fonctionné», se réjouit-il.
En revanche, niveau ski, c’était plutôt calme plat cet été : «Hormis un stage de deux jours en juin, je n’ai repris qu’à la mi-septembre avec deux jours en Hollande. Et depuis le 18 septembre, je suis de retour en Autriche, où je m’entraîne sur le glacier. Pour le moment, ça se passe bien, le dos tient. Les sensations sont nettement meilleures que l’an passé.»
Sa structure «Ski and Speed», la solution idéale
Comme c’est le cas depuis désormais trois ans, c’est au sein de la petite structure «Ski and Speed» que Matthieu Osch s’entraîne. Une solution idéale : «Le coach est sur place, la plupart des skieurs également. Il nous prévient la veille pour le lendemain. C’est plus pratique que si on avait réservé un stage plusieurs mois à l’avance et qu’on arrivait sur les lieux sans connaître les conditions météo ni être sûrs de pouvoir bien s’entraîner. Là, on sait qu’on va bien bosser», indique le Luxembourgeois, qui côtoie notamment un Allemand, un Autrichien, deux Hongrois ou encore un Grec au sein de cette structure dirigée par un coach autrichien.
Matthieu Osch est donc dans les meilleures dispositions possibles pour performer. Et cela tombe bien, car la saison qui s’annonce devrait être riche en événements : «En décembre, je vais participer aux championnats universitaires en Suisse. C’est intéressant car le niveau est très fort, les pistes bien préparées. Ce sera une bonne mise en jambes pour la suite.» Le gros morceau, ce sont évidemment les JO de Pékin (4-20 février), pour lesquels il est virtuellement qualifié : «Normalement, j’ai fait les normes mais le COSL veut que je confirme ces performances pour montrer que ce n’était pas un hasard», commente le sportif de 22 ans, qui a déjà connu l’expérience olympique du côté de Pyeongchang en 2018. À son agenda figurent également les Jeux militaires, en mars, en Allemagne. Un programme plutôt chargé dont l’essentiel sera toutefois constitué des traditionnelles courses FIS… et peut-être d’une ou deux Coupes d’Europe : «Il faut voir. J’en ai repérée une qui se déroule pas trop loin de chez moi, en Allemagne, début janvier. Je ne peux pas prendre part aux Coupes du monde, car il faut faire partie du top 150 mondial mais je peux m’aligner au départ des Coupes d’Europe. Maintenant, il faut savoir que le niveau est très élevé. Ceux qui l’emportent font régulièrement partie du top 30 en Coupe du monde. Mais y aller peut être un bon moyen de préparer les grosses échéances.»
En attendant, il lui reste encore quelques bonnes semaines de boulot là-haut, sur le glacier autrichien. Ensuite, il va redescendre plus bas pour disputer ses premières courses. Avec un objectif clair : faire baisser ses points en slalom et surtout en géant, histoire d’avoir toujours de meilleurs dossards lors des gros rendez-vous d’une saison qui promet. Et qu’il attend avec impatience !
Romain Haas