Luxembourg – Portugal le mardi? Progrès – RFCU le mercredi! Vingt-quatre heures de folie pour Aldin Skenderovic, le capitaine du Progrès.
Aldin Skenderovic, tout comme son coéquipier international Ralph Schon, portier du FC Wiltz, a vécu une transition assez dingue. En 24 heures, il est passé de la sélection et d’un match contre Cristiano Ronaldo, à son club du Progrès et un face-à–face avec Yann Mabella, l’attaquant du RFCU. Il n’avait peut-être joué que la bagatelle de cinq minutes la veille, mais tout de même, quel grand écart!
Quand votre coach du Progrès, Stéphane Léoni, vous a dit qu’il comptait sur vous pour le match contre le RFCU, qu’il voulait même que vous le débutiez en tant que titulaire, comment avez-vous réagi?
Aldin Skenderovic : (il rit) J’ai d’abord été un peu surpris, mais il m’a dit qu’il avait besoin de moi.
Pas de négociation possible?
Noooon? (sic) Le coach m’a juste dit que c’était important. On n’en a pas parlé longtemps, je lui ai juste répondu que j’étais prêt.
Quelle est la première personne que vous ayez croisé au stade, mercredi soir?
Le tout premier, je crois que c’était Yannis Dublin. Et la première chose qu’il m’ait demandé, bien évidemment, c’est « et Cristiano Ronaldo, il était comment? C’est vraiment un boss? ». Les autres avaient à peu près les mêmes questions : « est-ce que le Portugal était bien dans le match? », ou « c’était qui le meilleur au Portugal? ».
Et? C’était qui le meilleur au Portugal?
Ben… personnellement, j’ai été impressionné par Diogo Jota et Nuno Mendes (NDLR : l’attaquant de Liverpool et le tout jeune défenseur de 18 ans du Sporting). On avait vu des vidéos avant le match et déjà, Mendes, j’avais remarqué sa puissance. Et pendant le match, on a pu remarquer à quel point il est bon. Quel potentiel! Il va devenir très fort!
Stéphane Leoni aussi, vous a posé ce genre de question?
Non, le coach, lui, il m’a plutôt parlé du Progrès, de là où on en était. Après, il m’a demandé comment je me sentais, ce qu’on avait fait lors des séances en sélection. Bref, il a pris de mes nouvelles. Cela tournait plus autour de moi que du Portugal et c’est bien.
À quel moment avez-vous commencé à penser vraiment au RFCU, dans ces conditions?
Environ une heure avant le match. Comme c’était un match très très important, on ne pouvait pas le rater.
Mais alors… personne ne vous a parlé du succès en Irlande alors?
Pas vraiment. Mes coéquipiers ont juste remarqué qu’on avait joué ces deux rencontres à un niveau très très élevé. Ils sont nombreux à avoir regardé et ils ont tous apprécié.
Votre coéquipier de sélection Ralph Schon soupirait un peu au coup de sifflet final contre le Portugal, en soulignant à quel point il était difficile de revenir à la vie normale après une dizaine de jours comme ceux que vous veniez de vivre. Vous avez le même sentiment?
Ah ça, le « switch »…Quand tu vis des moments comme ceux-là, c’est exceptionnel, mais la BGL Ligue, moi, j’ai des choses à y montrer. Alors me retrouver face au RFCU, à Yann Mabella ou qui que ce soit d’autre, je m’en fous, je dois être performant. Alors j’ai fait attention à être prêt physiquement pour ce rendez-vous. Forcément, si c’est Cristiano Ronaldo en face, c’est beaucoup plus facile de se concentrer parce que tu sais que ce sera plus difficile. Lui, tu ne sais pas ce qu’il va faire quand il a le ballon. Bon, oui, jouer CR7, forcément, c’est beaucoup plus chaud. Donc jouer le RFCU, de la même manière, c’est aussi plus facile. Même si hier (NDLR : mercredi), c’est notre solidarité qui a fait la différence contre le RFCU.
On imagine que vous n’aviez jamais disputé deux matches en deux jours, si?
Non, c’est la première fois. Mais j’imagine que c’est le genre d’expérience qu’il faut vivre une fois dans sa carrière. Et encore, j’ai eu de la chance, je n’ai pas joué trop longtemps contre le Portugal, même si j’aurais préféré quand même passer plus de temps sur la pelouse. Mais au moins, j’étais en forme contre le Racing.
Qu’est-ce qui est le plus gratifiant? Gagner avec le Progrès avec autant de blessés ou perdre contre le Portugal avec la manière?
Très bonne question ça. Je dirais que… je n’ai pas de préférence.
Et si un supporter vous demandait quel était le sentiment le plus agréable au coup de sifflet final?
(Il sourit) Eh bien je ne répondrais pas et je m’éloignerais!
Je veux découvrir d’autres choses et j’ai pas mal d’exemples qui m’intéressent avec mes coéquipiers partis vers l’Est. Les D1 moldave, ukrainienne, russe…
Bien, vous semblez être redevenu défenseur central de métier à Niederkorn, vous qui ne rentrez plus que dans l’entrejeu en sélection.
(Un peu gêné) Ouais… Mais bon, le coach a besoin de moi à cette place en club, pour le moment. On a un peu de problèmes de blessés à Niederkorn hein, vous savez?!
Votre club parle aussi sans grand tabou de votre départ vers le professionnalisme cet été.
Il n’y a encore rien de fixé pour de bon, mais c’est le but, oui. Ce n’est un secret pour personne. À eux de se préparer. Après, j’ai des pistes et des choix à faire. Je dois trouver un truc bien. Avec le coronavirus, je n’ai pas réussi à trouver cet hiver mais cet été, je sais que j’aurai plein d’options. Je suis ouvert à tout. Pas forcément à l’Allemagne, où j’ai déjà essayé. Je veux découvrir d’autres choses et j’ai pas mal d’exemples qui m’intéressent avec mes coéquipiers partis vers l’Est, dans des championnats qui me semblent intéressants, d’autant plus qu’ils permettent aussi d’aller voir au niveau continental. Les D1 moldave, ukrainienne, russe…
Puisqu’on parle de joutes continentales : le Progrès est-il redevenu un favori à l’Europe et à la 4e place?
Cela ne sert à rien de se focaliser sur cette quatrième place. Faisons juste match après match, ne pensons qu’à nous. Si on le mérite, ça viendra tout seul. Si on n’y arrive pas, par contre, c’est qu’on ne le méritait pas.
Justement, avec autant d’absents depuis le début de saison, est-ce que vous n’estimez pas le mériter?
Si. Rien que pour ça, on le mériterait.
Vous affrontez votre ancien club de Pétange ce week-end. Qu’est-ce qu’ils ont raté pour se retrouver dans cette panade?
Mais… ils n’ont rien raté. Cela reste une belle équipe qui peut exploser d’un moment à l’autre. Il faudra être concentrés parce qu’on y va pour les trois points.