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Sextape, corruption… le sport côté vestiaires en 2015


Sepp Blatter paye au prix fort son implication dans le tourbillon Fifa. (Photos AFP)

Plus vite, l’enchaînement des scandales. Plus haut, le niveau de corruption. Plus fort, le scepticisme envers de supposées valeurs. Fifa, dopage en Russie, chantage à la sextape… Une succession inédite d’affaires judiciaires a secoué l’année sportive et toutes rebondiront en 2016.

Vous pensiez connaître le vocabulaire du sport sur le bout des doigts ? Révisez vos lexiques car il a évolué cette année. La feuille de match ? Un mandat d’amener. Le marché des transferts ? Une cascade d’extraditions. Les arbitres ? FBI et juges d’instruction.

Blatter et Platini, duo choc

Blatter et Platini, duo choc

« Footaises ». La Fifa, décapitée par le plus gros scandale qui ait jamais touché une instance sportive. Elle est la plus puissante au monde, quasiment l’égale d’un État, puisque le football est le sport-roi.

Depuis des années, les soupçons de corruption enflaient, enflaient, jusqu’à ce que les coutures finissent par craquer en mai. L’explosion a été dévastatrice.

Des caciques arrêtés au saut du lit dans un palace de Zurich à la demande des États-Unis. Un président, Joseph Blatter, forcé à la démission anticipée puis mis en examen. Avant d’être suspendu pour huit ans juste avant Noël, comme son dauphin tout désigné, Michel Platini, à cause d’une affaire annexe, un versement contesté de 1,8 million d’euros.

Le nouveau patron de la Fifa sera élu le 26 février et aura bien du mal à reconstruire une crédibilité en ruines.

Lamine Diack, les mains sales

Lamine Diack, les mains sales

Dopage à la russe. Cette accusation vise la patrie de Vladimir Poutine, soupçonnée d’avoir mis en place un système de dopage organisé en athlétisme et menacée d’être bannie des JO-2016 dans cette discipline.

La bombe tient en 300 pages, celles d’un rapport publié début novembre par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Avec des anecdotes à peine croyables, comme ce contrôleur qui fuit par la fenêtre en pleine nuit pour éviter que la police ne fasse disparaître des tests positifs.

Le Sénégalais Lamine Diack, président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) jusqu’en août, est mis en examen par la justice française, soupçonné d’avoir couvert les tricheurs russes. L’affaire a même provoqué des remous politiques au Sénégal, avec des interrogations sur un hypothétique financement russe de l’opposition en 2012.

Ce n’est que le début : la deuxième partie du rapport de l’AMA est attendue début 2016 et pourrait mettre en cause d’autres pays (le Kenya ?) et d’autres sports.

Valbuena et Benzema, faux frères

Valbuena et Benzema, faux frères

Video game. Question scandale, l’équipe de France de football a fait très fort.

Sa vedette, Karim Benzema, est mise en examen dans l’affaire de chantage à la sextape contre une autre star des Bleus, Mathieu Valbuena.

Sexe, argent, humiliation, justice… ce cocktail fangeux est inédit dans une sélection nationale.

Et trop amer à avaler pour l’opinion : Benzema a été écarté de l’équipe de France et manquera sans doute l’Euro à domicile.

 

Fond de commerce. Les affaires n’empêchent pas le sport de (bien) se vendre. Il n’y en a jamais eu autant à la télévision et les droits de retransmission du foot explosent : 6,9 milliards pour le championnat anglais et 2,65 milliards pour la Liga espagnole sur leur marché domestique entre 2016 et 2019.

Les Blacks en deuil

Les Blacks en deuil

Car côté terrain, 2015 a aussi été illuminée par des moments de grâce : le deuxième titre mondial d’affilée des All Blacks, qui ont ensuite porté le deuil de Jonah Lomu, star planétaire du rugby fauchée à 40 ans.

Ou les coups de génie du Barça de Messi, Neymar et Suarez.

La vitrine du sport reste donc belle.

Mais difficile désormais de l’admirer sans se demander ce qui se trame dans l’arrière-boutique.