Cette demi-volée de Sébastien Thill contre le Real Madrid, mardi (1-2), qui a fait le tour de l’Europe des télévisions, ne pouvait que rendre son paternel extrêmement heureux.
Vous l’avez regardé où, ce match dont toute l’Europe parle ?
Serge Thill : Chez moi ! On était dix-huit à la maison. Et c’était de la folie, j’ai fini par courir à poil dans Yutz ! Non, je plaisante, façon de parler, mais vous voyez le genre. On a fait une sacrée fête et on n’a pas bu de l’eau pour arroser ça. Je devais commencer le boulot à 6 h, j’ai appelé à 8 pour dire que je serais peut-être un peu en retard.
Vous avez revu combien de fois le but de Sébastien ?
Olivier a marqué ce week-end avec le Vorskla Poltava et j’ai dû revoir son but une cinquantaine de fois. Alors celui-ci, je ne sais pas, mais je vais sans doute le regarder un millier de fois. Quand je le revois, j’ai les larmes aux yeux. Qu’est-ce que je suis fier… Mais tous les papas du monde seraient fiers d’un truc comme ça, non ?
D’autant qu’il y a un an, « Séba » n’était qu’un obscur inconnu…
On n’aurait jamais cru ça, hein ? C’est le foot et le travail. Avant, il jouait au rythme luxembourgeois. Maintenant, il doit se battre pour gagner sa place.
Comment expliquez-vous qu’il gère si bien le passage de la DN à un sommet de C1 ?
Je l’ai eu au téléphone avant le match. Je lui ai dit : « Qu’est-ce que tu en as à faire des Hazard, Modric, Benzema ? Joue ton foot. Ce ne sont pas des extraterrestres. Ils gagnent juste un peu plus d’argent que toi, mais il n’y aura toujours que deux jambes sur le terrain en face de toi ». Lui et son club n’ont rien à perdre, il n’y a donc pas à être nerveux.
Si vous comptez gagner la Champions League, je peux avoir des billets pour la finale ?
Vous avez parlé de son but, après ?
Je lui ai demandé pour rire s’il n’avait que ça à faire, de mettre des buts comme ça au Real. Il m’a répondu que ça avait été relativement facile, qu’il n’avait qu’à reproduire les gestes qu’on lui avait déjà appris. Il m’a dit : « Mais papa, c’est toi qui me l’as appris ! » Et puis on en a rigolé. Je lui ai dit : « Si vous comptez gagner la Champions League, je peux avoir des billets pour la finale ? Genre deux. »
Vous ne voyez pas le Real aller au bout, cette année ?
Non mais pour le Real, quand on voit son budget en comparaison de celui de Tiraspol, c’est honteux ! Je serais un de leurs joueurs, je me cacherais. Ah ça non, je ne voudrais pas être un joueur du Real aujourd’hui.
Recueilli par J. M.