Holtz a annoncé sa liste pour l’Azerbaïdjan et la Serbie : beaucoup de sentinelles performantes et un Vincent Thill qui inquiète.
Avoir des problèmes de riche, cela fait du bien. Et si, avant la venue de l’Azerbaïdjan le 1er septembre et un déplacement en Serbie le 4, Luc Holtz est débraillé en défense centrale avec pas mal d’absences à déplorer (mais qu’il devrait pouvoir compenser), les sentinelles sont, elles, dans une forme continentale! C’était bien évidemment, d’ailleurs, LE sujet le plus sympathique à aborder avec lui, durant la traditionnelle conférence de presse d’annonce de liste : les qualifications en Ligue des champions (voir ci-contre) de deux joueurs de son entrejeu et ce que cela soulève comme questions agréables.
Parce que si Christopher Martins a rejoint mardi la phase de groupe de la C1, du haut de son poste de récupérateur-relanceur avec les Young Boys Berne, Sébastien Thill l’a imité hier avec une position toute neuve de point d’équilibre devant la défense du Sheriff Tiraspol, lui qui évolue d’habitude dans un registre plus haut sur le terrain. Cela modifie-t-il un peu les plans du sélectionneur, alors que Leandro Barreiro est resté incontournable à Mayence en milieu de terrain défensif à haut volume de courses? «Ah mais je ne peux pas jouer avec trois « six », a souri Holtz. « Séba », en Moldavie, est un profil qu’ils n’avaient pas, avec une très grosse qualité sur phases arrêtées et qui leur sert de point d’équilibre tant ils ont de la puissance et de la vitesse devant, des qualités que moi je recherche un peu à l’heure actuelle.»
Une façon de dire que Sébastien Thill, chez les Roud Léiwen, est encore amené à jouer un cran plus haut? Une façon de faire comprendre surtout que quelle que soit sa place, il sera sur le terrain pour une raison bien simple : délesté de quelques kilos, flanqué d’une hygiène de vie revue et corrigée, il a réglé son principal souci, qui était son volume de jeu. «Ça et l’agressivité à la récupération», abonde Holtz.
Vincent suivi par le Vorskla?
Il sera difficile de se passer également de son frère, Olivier, auteur d’un début de saison fulgurant avec le Vorskla Poltava : quatre buts et quatre passes décisives en sept matches officiels et 611 minutes passées sur le terrain. Contre le Portugal, en mars dernier, il avait joué côté gauche. Est-ce vraiment sa place avec de telles statistiques dans l’axe du club ukrainien?
Encore une fois cependant, l’on n’aura pas le luxe de voir les trois frangins, ensemble. Vincent Thill, c’est connu depuis un petit bout de temps, se soigne au pays de cette pubalgie qui l’a écarté des terrains depuis tant de temps et après s’être fait opérer en Allemagne contre l’avis de son club. L’affaire tourne au vinaigre. Selon nos informations, le club de Madère, qui a initié une procédure de licenciement pour faute grave, ne lui verse plus son salaire et lui réclamerait une somme folle afin de couvrir la valeur de ce contrat en cours de résiliation. Les relations entre les deux parties auraient vraiment dérapé quand le Nacional aurait refusé deux offres successives du Vorskla Poltava, le club de son grand frère. L’une de 100 000 euros, l’autre revalorisée à 150 000.
Ce n’est pas tant ce qui préoccupe Luc Holtz, certain que l’un de ses joueurs-vedettes retrouvera vite un point de chute, que de voler à son secours : «Les reproches qu’ils lui font, c’est criminel. Avant de montrer qu’ils n’avaient vraiment aucun intérêt pour lui, ils l’ont régulièrement forcé à jouer sous anti-inflammatoires.» Un soutien qui compte mais qui n’empêche pas le joueur d’être dans une petite impasse momentanée. Et de rater la liste, ce qui ne l’empêchera pas de regarder ses frangins mettre le feu au terrain.
Julien Mollereau