Alors qu’il a enfin trouvé sa place à Sankt Pauli, où il joue plus et s’apprête à affronter le Bayern, Danel Sinani vient de montrer à quel point l’attaque luxembourgeoise dépend de nouveau de lui. Il ressort des deux matches amicaux de mars avec une passe décisive et un but.
Buteur ! Même si c’est un penalty, cela doit lui faire du bien : désormais pointé à quatorze réalisations au niveau international – ce qui en fait l’équivalent d’un Aurélien Joachim –, Danel Sinani n’avait plus marqué depuis quatorze matches avec les Rout Léiwen et c’est une façon plutôt agréable de clore un premier rassemblement de l’année qu’il termine donc en ayant fait de la stat. Une réalisation, une passe décisive.On a connu pire comme rendement.
L’ancien Dudelangeois n’a pas été particulièrement bon, à Saint-Gall, mardi. Sorti d’un coup franc déposé sur la tête de Korac et d’une prise de responsabilité de joueur ramené dans un couloir (après avoir pourtant été si bon en meneur de jeu face à la Suède dans ce rôle qui est le sien en club), il s’est surtout signalé par une perte de balle plein axe qui aurait coûté un quatrième but sans un excellent Moris.
Pas bien grave. Trois jours plus tôt, on avait vu à quel point un Danel Sinani en forme et à la baguette (dans le même rôle qu’à peut avoir une influence majeure sur le rendement offensif des Rout Léiwen. La défense des Blagult en est ressortie ébranlée. Et on jurerait que c’est aussi parce qu’il sait l’influence qu’il a eu dans le succès de prestige de samedi, que Sinani s’est inclus dans son analyse du match raté de Saint-Gall : «Tout ce qu’on avait bien fait contre la Suède et bien on ne l’a pas fait contre la Suisse». À commencer par l’alimenter, lui, en ballons à optimiser : «Nous étions trop passifs, en manque de mouvement. On aurait dit que quand on avait la balle, on cherchait à souffler. Et puis on était faibles dans les duels or il faut les gagner si on veut aller de l’avant».
Face à la paire Goretzka-Kimmich, samedi ?
S’il peut se réinstaller dans le rôle du chef d’orchestre, capable de dire tout haut ce qu’il lui faut pour jouer sa partition, c’est parce qu’avant de rejoindre Lipperscheid, il a commencé à enchaîner un peu plus les titularisations en Bundesliga, avec Sankt-Pauli. Ça pose un joueur sur le fond et sur la forme : Sinani a retrouvé le rythme qui lui a tant manqué en 2024 pour exister, au point que l’on se demandait alors si sa présence sur le terrain devait rester automatique. On ne devrait pas du tout se poser cette question en 2025.
Et lui même s’en réjouit parce qu’il discerne aussi le retour d’un potentiel offensif de premier plan, indépendamment de la présence de Gerson Rodrigues, ou pas : «On a de la qualité. On a vu que Vincent (Thill) nous manquait, Brian (Madjo) sait déjà bien gérer et nous fait du bien, Alessio (Curci) fait de bons choix dans la profondeur. Il nous reste juste à être plus efficace».
Il ramène ces certitudes et pistes de réflexion avec lui, en Allemagne. Où l’attend désormais une fin de saison sous pression et avec un rôle à jouer dans l’opération maintien du promu hambourgeois. Sankt-Pauli, 15e et premier non-barragiste, compte en effet cinq longueurs d’avance sur Bochum, mais aussi 6 et 8 sur les actuels relégables, Heidenheim et Holstein Kiel, à huit journées de la fin. Et il va se déplacer à l’Allianz Arena, samedi, pour y affronter le Bayern. Sinani sera-t-il sur le terrain, les yeux dans les yeux avec la paire Goretzka-Kimmich, qu’il retrouvera en octobre quand le chemin des Rout Léiwen croisera celui de la Mannschaft? Il y trouvera(it) un test encore plus convaincant sur ses capacités à exister à ce niveau et donc à faire de l’attaque de la sélection un outil de conquête. À devenir un patron total, quoi.