Auteur d’un doublé à Vilnius (0-2) alors que tout le monde s’inquiétait de la durée de sa saison très dense à Huddersfield, Danel Sinani a été affolant contre la Lituanie. Le sera-t-il encore mardi à Thorshavn face aux Féroé?
L’ancien joueur du RFCU et du F91 n’est plus le même. Patron du secteur offensif des Roud Léiwen en ce moment, il a envoyé un message à tous les adversaires du groupe 1 de la Ligue C, dans une Nations League qui est en train de devenir son terrain de jeu préféré : après plus de dix mois et demi sans aucune vacance, il reste costaud! Le voilà à huit buts internationaux, tous inscrits en Nations League.
Il se passe quoi, avec vous, dès que vous mettez les pieds sur un terrain de Nations League?
Danel Sinani : Huit buts, oui, c’est pas mal. Je ne sais pas pourquoi elle me va si bien, cette compétition, mais je suis content de mettre des buts.
On s’attendait pourtant à ce que vous rencontriez d’éventuels problèmes physiques après cette saison incroyablement longue et dense.
Mais je me sens bien. On a eu des matches à haute intensité et maintenant je suis un peu habitué. Je gère bien les séances d’entraînement et je fais attention au repos. Quand tu as beaucoup de matches, tu apprends quand tu dois appuyer sur les gaz et quand tu dois te reposer. Après, quand tu disputes une rencontre tous les trois jours, ton corps finit par s’habituer et ça te facilite la tâche.
Il y avait cette saison une grosse différence entre le rythme de la Championship et celui de la saison précédente, avec Beveren, en D1 belge?
C’est incomparable, c’est beaucoup plus dur en Angleterre car tout le monde peut vraiment y perdre contre tout le monde.
Je me suis amélioré en volume de jeu, d’intensité des courses et dans tout ce qui est défense.
Est-ce que vous avez encore dans les jambes trois matches comme celui que vous venez de disputer à Vilnius?
Évidemment car ce sont trois matches importants. Après, combien de temps est-ce que je peux tenir, ça… Mais je me sens bien.
À Wembley, le bruit que les supporters font te rentre dans la tête
On vous a d’ailleurs énormément vu dézoner contre la Lituanie, bougeant vraiment sur tout le terrain. Luc Holtz vous autorise-t-il désormais à être totalement libre de vos mouvements?
J’aime le ballon, j’aime décrocher, je n’aime pas rester en pointe. Le coach le sait et il m’a laissé un rôle libre. Je l’ai montré sur le terrain.
Notamment sur un deuxième but plein de sang froid où vous préférez contrôler que de frapper direct…
Il y avait beaucoup de rebonds sur ce synthétique et il était dur de contrôler, de jouer.
Sûrement moins difficile que d’avoir à jouer un barrage à Wembley, non?
Ah, Wembley, c’est un rêve pour n’importe quel joueur. Tout le monde voudrait y jouer. Émotionnellement, c’est fou de jouer devant 80 000 spectateurs. Au début, il faut trouver tes repères mais la pression et le bruit que les supporters font te rentrent dans la tête. Et puis tu finis quand même pas tout oublier.
Et par perdre une rencontre à la portée folle (NDLR : 0-1 contre Nottingham Forest). Comment gère-t-on la déception de ne pas monter en Premier League?
Tu te rends compte deux ou trois jours après la finale que tu viens de perdre une occasion de jouer dans la plus grande ligue du monde. C’est une grande déception mais tu finis par te dire que tu es content de ta saison.
Et votre carrière, du coup, prend une autre direction, car en cas de victoire, vous seriez resté à Huddersfield alors que désormais…
Tout dépendait de cette finale. Si on l’avait gagnée, il y aurait eu de grandes chances que je reste avec eux. Mais voilà, la situation financière ne le leur permet pas et maintenant, Norwich est ma priorité.
Il me faut des vacances. Je n’en ai pas eu depuis un an
C’est une certitude absolue?
En tout cas je reprends l’entraînement avec eux. J’en saurai plus sur la suite dans quelques semaines. Je pense que s’ils m’ont fait signer il y a deux ans, c’est qu’ils croyaient en mon potentiel et je leur ai prouvé des choses cette saison. Quand j’ai signé à Norwich, c’était pour y jouer alors j’aimerais bien faire une saison quand même. Sinon ce n’est pas la peine…
Revenons à la sélection : que faudra-t-il faire encore mieux aux Féroé, ce mardi, que contre la Lituanie?
Je ne sais pas. On a fait un match plutôt correct, solide derrière, efficace devant. Peut-être éviter quelques pertes de balle.
Et dans une semaine, enfin des vacances?
Évidemment, il faut des vacances. Parce que je n’en ai pas eu depuis un an! Je vais aller profiter un peu du soleil. Normalement, je devrais avoir deux semaines mais tout dépendra de comment les choses bougeront pour moi.
Deux semaines, c’est court non, après plus de soixante matches en dix mois et demi?
(il rit) Oh, on prend tout vous savez!
Entretien avec notre envoyé spécial à Vilnius, Julien Mollereau