Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
En dehors de Ralph Schon, qui a disputé lundi contre l’Irlande du Nord son dernier match avec les Rout Léiwen, aucun trentenaire n’a manifesté à Luc Holtz son désir d’arrêter la sélection à l’issue de la campagne de Nations League. Pour l’instant.
Les lendemains de grandes compétitions ou de campagnes qualificatives sont souvent propices aux départs en retraite. La Ligue des nations n’est ni l’une ni l’autre, mais la clôture de la phase de groupes de sa 4e édition, lundi, à cinq mois du prochain rassemblement, a coïncidé avec la fin de la carrière internationale de Ralph Schon, crédité en fin de match contre l’Irlande du Nord (2-2) de sa 19e et dernière cape avec le Luxembourg. Même s’il en a encore sous la semelle, comme Manou Cardoni et Gordon Braun en leur temps (2008), le désormais ex-gardien n° 2 souhaite se focaliser sur sa vie de famille, son métier d’instituteur et son club du FC Wiltz, ce qui n’a rien de bien délirant à bientôt 35 ans (il les fêtera le 20 janvier).
Un âge qu’auront aussi bientôt Lars Gerson (le 5 février) et Anthony Moris (le 29 avril) et auquel il peut être légitime, aux yeux de Luc Holtz, que «les priorités changent». Au point de renoncer à leur tour à la sélection? La question se pose plus pour le premier, qui évolue en D2 norvégienne (à Kongsvinger) et n’a disputé que deux matches avec le Luxembourg en 2024 (contre six en 2023 et cinq en 2022), son plus faible total annuel depuis 2009 (une sélection), que pour le second, qui a remporté cette année ses deux premiers trophées majeurs* avec l’Union Saint-Gilloise (la Coupe et la Supercoupe de Belgique) et au sommet de sa carrière sur les plans individuel et collectif.
Maxime Chanot, sorti «par la toute petite porte»
Mais Gerson n’est qu’à trois apparitions de rejoindre Laurent Jans (108 sélections), Mario Mutsch (101) et Dan Da Mota (100) dans le club très fermé des «centenaires», et pas plus tard qu’au printemps, Luc Holtz disait de lui qu’il pouvait encore rendre de jolis services s’il affichait le même niveau de performance que face au Kazakhstan (2-1 le 26 mars). Surtout, le n° 7 des Rout Léiwen n’a pour l’heure nullement signifié son intention d’arrêter au sélectionneur, pas plus que Jans (32 ans), désormais «séparé» de son comparse Ralph Schon, Sébastien Thill (31 ans en décembre), moins utilisé sur l’ensemble des années 2023 et 2024 (9 sélections cumulées) que sur la seule année 2022 (10 capes), ou Mica Pinto (31 ans), très enquiquiné par son genou ces derniers mois et apparu particulièrement court, physiquement, en ce mois de novembre.
«Pour l’instant, personne n’est venu me voir», a assuré lundi Luc Holtz, «conscient» toutefois «qu’il y a une trêve de cinq mois» et que «pour certains gamins de 32, 33 ou 34 ans, le jour viendra, automatiquement». Pour Maxime Chanot (35 ans), dont le règlement de comptes avec le sélectionneur a pollué l’avant-rassemblement de novembre, il est plutôt venu douloureusement et le technicien n’a pas manqué de lui adresser une dernière pique en conférence de presse d’après-match : «Certains partent par la grande porte, comme Ralph, d’autres par la toute petite porte.» Fermez le ban.
Simon Butel
* Il n’avait disputé aucun match lors du sacre national du Standard en 2008/2009.
