Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Souriant et détendu à la veille d’affronter les Roud Léiwen, le sélectionneur français de la Géorgie a insisté sur l’importance, pour ses joueurs, de garder la tête froide dans ce duel qui enverra le vainqueur en finale des barrages de l’Euro-2024.
Si l’importance d’un match pour un pays devait se mesurer au nombre de personnes présentes à la conférence de presse de son sélectionneur, alors celle du Géorgie-Luxembourg de jeudi serait maximale pour le pays-hôte. C’est en effet devant un parterre d’une bonne soixantaine de journalistes locaux que Willy Sagnol, le sélectionneur français de la Géorgie a abordé en conférence de presse la demi-finale des barrages de l’Euro-2024 qui opposera son équipe aux Roud Léiwen au stade Boris-Paichadze de Tbilissi. Morceaux choisis.
Le facteur mental, la clé du match
«Le mental est toujours important. Sans mental, on ne peut pas accomplir de grandes choses. La Géorgie a beaucoup de joueurs de qualité, mais l’intelligence sera l’une des plus importantes. Demain, il faudra être intelligents. Si on joue avec notre tête, notre mental, notre motivation, qu’on fait les choses intelligemment, pas de doute : on augmentera nos possibilités de succès.»
Des habitudes inchangées, malgré l’enjeu
«Le match est déjà demain, or certains joueurs ne sont arrivés que tard lundi soir. C’est une très courte période pour le préparer mais on a l’habitude de ça. On n’a rien fait de spécial ou de nouveau, car même si c’est un match spécial, tu ne dois pas changer la façon de le préparer. Les joueurs ont leur routine, au niveau des séances, de la préparation tactique, et il n’y a pas de raison de changer ce qu’on a fait dans le passé.»
Le Luxembourg : «On les connaît par coeur»
«Si je vous dis que je ne connais pas le Luxembourg, vous allez trouver ça étrange. Bien sûr, avec le staff on regarde beaucoup de vidéso d’eux, et on les connaît par coeur désormais. Mais comme je l’ai dit il y a quelques jours, la plus grosse erreur serait de les sous-estimer car c’est une bonne équipe, avec de bons joueurs. Mais plus que leur façon de jouer, l’important est de donner notre maximum. Si on ne le fait pas, on sait ce qui va se passer. Mais mes joueurs sont prêts, et on le sera un peu plus demain pour essayer de contrôler le match et le ballon. Mais les joueurs doivent surtout rester focus sur ce qu’ils ont à faire.»
Le retour de Kankava, deux ans après
«J’ai jugé que Jaba (38 ans, 100 sélections) pouvait être important pour l’équipe, les joueurs, notamment les jeunes car il a énormément d’expérience. (Sur la possibilité de le faire débuter le match) La seule chose que je peux dire, c’est que «Kvara» (le Napolitain Kvicha Kvaratskhelia, suspendu) ne sera pas sur le terrain. Le reste, vous l’apprendrez demain, en même temps que le coach du Luxembourg (il sourit). Avant ce genre de rendez-vous, tout ce qu’on espère en tant qu’entraîneur, c »est de ne pas avoir de blessés. Mais entre le retour de blessure de Kochorashvili (Levante), le fait que Zivzizadze (Kalrsruhe) et Mikautadze (Metz) ont beaucoup plus joué ces dernières semaines, je suis vraiment content de la forme de mes joueurs. Entre ça et le soutien de nos fans, j’espère qu’on livrera de grandes performances sur les plans individuel et collectif.»
L’attente du match : «rester positifs»
«Bien sûr, comme les joueurs, je suis très excité, c’est normal. Mais je ne peux pas demander à mes joueurs de réfléchir, d’utiliser leur tête, de rester calmes et concentrés et être là, à sauter autour d’eux (il sourit). Même si j’aimerais le faire! Joueurs, entraîneurs, on travaille chaque jour pour vivre ce genre de moments. On ne veut pas juste prendre les matches les uns après les autres : on veut avoir ce genre de challenge, d’attentes. Mais la seule chose importante pour moi est de rester positifs, concentrés car pour le reste, je le répète, on a beaucoup de qualités. Comme je le dis toujours aux joueurs : jouons d’abord avec la tête, et ensuite avec le coeur. Pas le contraire.»
La Géorgie, favorite? «Ton statut peut changer très rapidement»
«Il y a souvent des discussions sur qui est l’outsider, qui ne l’est pas… c’est une question qui intéresse la presse mais pas les entraîneurs ni les joueurs, car nous savons tous que si tu ne fais pas ce qu’il faut sur le terrain, ton statut peut changer très rapidement. Ce n’est pas quelque chose dont on parle entre nous, car ça n’entre pas en ligne de compte pour fournir la meilleure performance collective.»
Recueilli par Simon Butel
