Agacé par la défaite dans les arrêts de jeu contre la Norvège, le sélectionneur va devoir bricoler au milieu face à l’Écosse ce dimanche soir.
Le retour de la poisse ? Les Roud Léiwen ont passé l’année 2020 à tenter de survivre à une accumulation assez vertigineuse de défections, qu’elles soient dues aux blessures, aux suspensions ou encore aux casse-tête administratifs occasionnés par la lutte contre la pandémie.
Le mois de mars a vaguement pris le temps de ressembler à un retour à la normale, mais ça n’aura pas duré longtemps. En se pétant à l’ischio-jambier pour une passe sur laquelle il a un peu trop allongé, mercredi à Malaga, Christopher Martins a refait basculer Luc Holtz dans ses petits comptes d’épicier qui peine à boucler ses fins de mois. Philipps et Barreiro avaient ainsi été retenus dans l’espoir que leurs problèmes musculaires seraient résorbés après la Norvège or s’il subsiste encore un mince espoir pour le Wiltzois, «Leo» doit comme prévu faire l’impasse.
«J’ai l’habitude de faire du bricolage», a constaté Holtz à l’énumération de ses problèmes, sachant que Lars Gerson n’est pas là, qu’Olivier Thill n’est plus vraiment à sa place devant une défense depuis un bout de temps et qu’Éric Veiga a depuis plus d’un an glissé arrière gauche. Alors, qui devant la défense ? Et quel impact pour la ligne à quatre derrière, sachant que Carlson pourrait lui aussi dépanner un cran plus haut ? «Je ne sais pas s’il y a grand monde qui aurait pu deviner la composition d’équipe et le système j’ai décidé de jouer contre la Norvège, mais voilà, je me casse la tête.»
Cependant dimanche, la situation sera bien pire encore qu’en Espagne puisque le seul Skenderovic sera une option évidente, lui qui a joué défenseur central au Progrès, ces trois derniers mois et demi.
Plus de simplicité pour Gerson ?
Holtz a avoué qu’«à chaud», la naïveté de son équipe, privée alors de milieu de terrain défensif, l’avait agacé au moment du but d’Haaland, dans les arrêts de jeu. Quatre jours plus tard, les Roud Léiwen vont rencontrer un adversaire qui sera lui qualifié pour l’Euro, devrait réintégrer six garçons laissés par précaution en quarantaine après un cas Covid signalé, qui vient d’accrocher les Pays-Bas (2-2) et développe un jeu typiquement britannique (dans sa version à peu près moderne) : «Beaucoup d’intensité, des transitions très rapides, de la rigueur dans les duels», énumère Holtz.
Devoir résister à ça sans ce centre névralgique qu’ont commencé à constituer, à deux, Barreiro et Martins est gênant. Dangereux même. Il reste à ne pas oublier ce qui a été bien fait contre Haaland and Co. Et à améliorer ce qui demande à l’être depuis bien longtemps : le réalisme, la froideur, dans la zone de finition. Pour cela, Holtz a précisé les attributions de Gerson Rodrigues, sa nouvelle pointe (a priori). S’il ne veut pas lui ôter sa spontanéité, il aimerait encore lui demander plus de simplicité parfois, surtout dans ces transmissions. «Mais je ne veux pas le priver de ce qu’il est presque le seul à pouvoir nous apporter : jouer des duels en conservant la maîtrise de ballon. Mais il fera encore plus mal s’il parvient à donner son ballon et à le redemander dans les espaces.» Leçon de choses tactiques : quand on a un gros problème dans un secteur de jeu, déplacer le problème vers un point fort.
Julien Mollereau