Désormais titulaire à Cologne en D2 allemande, le milieu défensif de 24 ans retrouve la Suisse, un an après son prêt réussi à Yverdon-Sport.
La dernière fois que Mathias Olesen a posé ses valises au Kybun-Park de Saint-Gall, celles-ci étaient bien remplies quand il en est reparti. C’était il y a moins d’un an, le 13 avril 2024, et Yverdon-Sport, où il était prêté six mois par Cologne, s’était incliné 5-1 sans même que le milieu, remplaçant au coup d’envoi, puisse être totalement dédouané du naufrage vu sa courte participation à celui-ci (28 minutes) : deux des cinq buts inscrits par Saint-Gall l’avaient été après son entrée en jeu.
Mais résumer la parenthèse suisse d’Olesen à cette seule déroute serait bien réducteur, tant son semestre passé à Yverdon lui a été profitable. C’est, quelque part, dans le canton de Vaud que le natif de Copenhague (Danemark) est vraiment devenu un footballeur professionnel à plein temps, du moins du point de vue de son temps de jeu. Entre l’Eintracht Trier (une apparition en Oberliga en mai 2019), qu’il a rejoint en 2017 en provenance du RFCU, et le FC Cologne, où il a achevé sa formation à partir de 2019, Olesen a en effet moins joué (793 minutes en cumulé) qu’en quatre gros mois en Suisse l’an passé (952 minutes réparties en 17 apparitions en Super League).
De la même manière que son passage aux Young Boys de Berne (2019 – janvier 2022) avait permis à Christopher Martins de passer un immense cap dans sa carrière, ce prêt à Yverdon a constitué pour le milieu de 24 ans, présent hier en conférence de presse, «une étape très importante» de sa carrière. «Durant la première partie de saison, je n’avais pratiquement pas joué à Cologne (6 bouts de matches en Bundesliga, une rencontre complète en Coupe), or, j’ai besoin de temps de jeu pour progresser. Là-bas, j’ai gagné beaucoup d’expérience.» Et ce, malgré un virus qui l’a pas mal diminué à la fin de l’hiver et lui a fait perdre du poids.
Samedi, Holtz l’a trouvé «très très très bon»
Ce choix de s’éloigner quelque temps de l’Allemagne s’était d’ailleurs effectué en concertation avec Luc Holtz. «On est souvent en contact après ses matches ou entre ses matches pour discuter de sa situation, parce qu’à Cologne, à ce moment-là, il jouait peu, a confié hier le sélectionneur luxembourgeois. Le message que je passe à chaque jeune, c’est que s’il ne joue pas, il doit peut-être aller voir ailleurs pour justement avoir du temps de jeu. Parfois, quand on est depuis longtemps dans un club, il y a beaucoup de personnes qui ne voient plus que vos défauts, pas vos qualités. Alors parfois, il faut aller ailleurs pour qu’on regarde davantage vos qualités.»
Ses qualités, le garçon passé en jeunes par Walferdange et Mamer a eu l’occasion de les montrer dans l’élite du football suisse, où il a débuté onze rencontres et délivré une passe décisive, la toute première de sa jeune carrière au sein d’une équipe première. «Son passage à Yverdon a été bénéfique pour lui», juge Luc Holtz, qui l’a par ailleurs «trouvé très très très bon» samedi contre la Suède, dans un rôle de sentinelle qui «est son meilleur poste par rapport à son profil, ses qualités», mais où on l’avait encore jamais vu en sélection.
Pour le coach des Rout Léiwen, la belle prestation d’Olesen devant la défense contre la Suède (créditée d’une note de 6 sur 10 dans nos colonnes), pour ce qui constituait sa 28e sélection (un but), mais aussi celle de Danel Sinani (8/10) à la pointe du losange aligné dans l’entrejeu, ne sont d’ailleurs pas le fruit du hasard, mais de leur temps de jeu en hausse, respectivement avec Cologne (4 titularisations sur les six dernières journées de 2e Bundesliga) et Sankt Pauli (18 apparitions en Bundesliga, et titulaire lors des deux derniers matches).
«Si on veut qu’un joueur se développe, il faut qu’il joue, rappelle Holtz. Si tous nos joueurs, surtout axiaux, ont livré une telle performance samedi, je pense que c’est dû au fait qu’ils jouent dans leur club, que ce soit « Mats« ou Danel. Ce qu’ils ont fait sur le terrain samedi, pour nous, le petit Luxembourg, c’était énorme.» Et ça le sera d’autant plus si cela se reproduit dès ce soir, contre une Suisse très diminuée, certes, mais qui compte encore plusieurs joueurs de Ligue des champions (Zakaria, Aebischer, Rieder) dans son entrejeu.