Les Roud Léiwen comptent déjà 6 points après trois journées dans le groupe A. Il leur reste cinq matches pour établir un record dans ce siècle.
Il y avait suffisamment de bonnes choses dans le match contre l’Azerbaïdjan pour qu’on en tire des plans sur la comète. Dont celui-ci, très plausible : les Roud Léiwen, qui continuent de vivre au rythme des dix points inscrits dans la campagne de l’Euro-1996, pourraient se rapprocher de ce légendaire total plus d’un quart de siècle plus tard.
Six points, c’est bien, mais…
Il est temps de frapper un nouveau grand coup. L’évolution de cette équipe le réclame. Déjà, elle n’a plus terminé à la dernière place de son groupe de qualifications depuis les éliminatoires du Mondial-2014. Cinquième sur six pour l’Euro-2016 et le Mondial-2018, quatrième sur cinq lors des éliminatoires de l’Euro-2020, elle a aujourd’hui une occasion en or de laisser carrément deux sélections derrière elle, l’Irlande restant encore sur un zéro pointé. Mais soyons encore plus ambitieux que cette perspective de finir au pire troisième : en accrochant encore au moins un nul sur les cinq prochaines rencontres, le Grand-Duché fera son meilleur total du siècle. Avec la réception de l’Irlande et une deuxième manche contre l’Azerbaïdjan, il peut même faire mieux que les dix points de 1995. Rêvons. Autres challenges annexes : dans ce siècle, les Roud Léiwen n’ont jamais inscrit plus de sept buts sur une seule et même campagne (en dix matches en 2014 et 2018, en huit en 2020) et c’est en 2020 qu’il avait pris le moins de but : seize. Pour l’heure, il en a inscrit quatre et encaissé quatre. Sur ces plans-là aussi, cette génération peut frapper fort.
Gerson court après « Auré »
Les médisants diront qu’il ne s’agit «que» d’un penalty. Mais c’est un but qui compte, que Gerson Rodrigues a inscrit contre l’Azerbaïdjan, mercredi. Il s’agit de son troisième de la campagne déjà (il est le cotroisième meilleur buteur de la zone Euro, à égalité avec Lewandowski, Griezmann ou Cristiano Ronaldo mais derrière… le Serbe Mitrovic, qui en compte cinq) et celui-ci lui permet de dépasser, avec huit unités en carrière, des monstres sacrés tels Jeff Strasser, Dan Da Mota, au classement des meilleurs buteurs de l’histoire du pays… Mais au petit jeu du rééquilibrage historique, si l’on s’autorise à effacer des tablettes les buts inscrits dans le temps contre les équipes B ou «amateurs» que le pays affrontait régulièrement jusqu’au début des années 80, Gerson est aujourd’hui le deuxième meilleur buteur de tous les temps, à six unités seulement d’Aurélien Joachim. En ce moment, il marque comme il respire, entre son premier but, en mars 2019 et aujourd’hui, il n’aura eu besoin que de 23 rencontres pour se hisser sur les épaules des géants. Il marque une fois toutes les trois rencontres en moyenne.
Quelle ambition dans le jeu !
Luc Holtz à désamorcer la grenade tout de suite. Les questions sur l’exceptionnelle qualité de jeu de son secteur offensif en première période l’ont d’abord flatté avant de faire résonner le signal d’alarme : «Je dois faire attention à ce que je dis parce qu’il y a des gens qui cherchent toujours le négatif, qui sont systématiquement dans la critique.» La justesse minimaliste en une touche de Sébastien Thill, l’incroyable volume de courses et la capacité de positionnement utile de son frère Olivier, les percussions balle au pied du maestro Sinani, les décrochages de Gerson Rodrigues… tout cela laisse songeur d’autant que le secteur a été tout aussi performant en attaque placée qu’en transition rapide durant la première période. Une régalade! Alors qu’on se dit qu’on commence à trouver des automatismes renforcés par les récupérations de Martins et les percussions de Barreiro et alors que Vincent Thill n’est même pas encore de retour, on en salive… et Luc Holtz ramène tout le monde sur terre : «Ce match ne doit pas être notre référence. En possession de balle, on a presque atteint la perfection par moments, mais pourra-t-on le reproduire à chaque fois? On va essayer, mais il y aura aussi des matches difficiles.» Simple parenthèse? Dur à croire.
Julien Mollereau