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Sélection nationale : Joachim pas près de raccrocher les crampons


"Si physiquement je peux rester à 100%, non, ce ne sera pas ma dernière campagne. Après, on sait tous qu'en foot, tout peut arriver", explique Aurélien Joachim. (Photo Luis Mangorrinha)

Certes, Aurélien Joachim ne se sent pas à 100%, n’ayant repris les entraînements que depuis deux semaines et demie, mais les Roud Léiwen pourront bien compter sur leur attaquant aux 13 buts en sélection pour entamer au mieux le grand défi de la Ligue des nations.

Physiquement, vous vous sentez comment au moment d’aborder les premiers matches de cette nouvelle compétition ?

Aurélien Joachim : J’avoue que cela m’a fait du bien de pouvoir jouer un peu plus d’une heure mardi face à Bielefeld en amical. Et surtout le fait d’avoir pu débuter une rencontre sur la pelouse. C’est comme ça que le rythme revient. Cela n’avait plus dû m’arriver depuis la rencontre face à la Géorgie, en juin. Avec Virton, j’ai été blessé quatre semaines en préparation. C’était entre une élongation et une déchirure au niveau du quadriceps.

Vous vous êtes dit à un moment que vous ne seriez pas au rendez-vous pour ces grands débuts en Ligue des nations ?

Au début, on m’a parlé d’une déchirure. Puis, lors de l’échographie de contrôle dix jours plus tard, on m’a dit que ce n’en était pas une. À partir de ce moment-là, j’étais plus optimiste. Mais avant ça, oui, je me suis dit que cela risquait d’être un peu court. Surtout au niveau du rythme. Déjà ici, je ne me sens pas encore à 100%. Je n’ai que deux semaines et demie d’entraînement dans les jambes. C’est pour ça que les 60 minutes de mardi m’ont fait du bien. Tout comme les deux prochains matches qui se profilent.

Généralement, vous avez besoin de combien de matches pour vous sentir vraiment bien ?

Le souci, c’est que j’ai déjà eu une saison compliquée avec le Lierse en 2017/18 où j’ai été blessé à la cuisse en mars. Je suis revenu pratiquement pour nos deux amicaux de juin : le Sénégal, puis la Géorgie où c’était déjà beaucoup mieux. Mais derrière, la saison s’est terminée. Je me suis entraîné individuellement pendant un petit mois et demi, avant de signer à Virton. Et là, je me suis blessé après deux ou trois semaines. J’ai donc connu beaucoup de coups d’arrêt. Depuis six mois, on peut compter sur les doigts d’une main les matches complets que j’ai disputés. Il faut donc y aller petit à petit.

Compte tenu de tout ça, cela a dû vous faire du bien d’inscrire ce but pour l’ouverture du championnat avec le club gaumais samedi dernier…

J’avais encore secoué les filets face à la Géorgie, mais oui. Moralement et au niveau de la confiance, cela m’a apporté quelque chose. Mais marquer, cela ne me tracasse pas trop. Je sais que si je suis à 100 % physiquement, cela m’arrivera. C’est ça qui est important pour moi aujourd’hui : revenir à 100 % au niveau de mon corps et dans la tête. Et il y a encore de la marge. On ne rattrape pas ainsi ces six derniers mois en quelques jours. J’ai encore besoin au moins de deux à trois semaines et quelques parties.

Vous n’avez donc pas 90 minutes dans les jambes pour samedi (face à la Moldavie, NDLR) ?

Il faut déjà voir si je joue et, si c’est le cas, combien de temps le sélectionneur me donnera. Dans un rendez-vous international, on se donne toujours un peu plus que dans un amical. On gère moins. Je préfère jouer 70 bonnes minutes que 90 en étant moins présent. Surtout qu’il y a du monde sur le banc avec des qualités.

Vous avez 32 ans. C’est votre dernière campagne chez les Roud Léiwen ?

Si physiquement je peux rester à 100%, non, ce ne sera pas ma dernière campagne. Après, on sait tous qu’en foot, tout peut arriver. Un mauvais coup et tout peut s’arrêter. Mais j’essaie de mettre toutes les chances de mon côté en faisant tout ce qu’il faut dans ma vie de tous les jours pour garder la forme et durer. Parfois, il va sans doute falloir que j’apprenne à me freiner, à écouter plus mon corps quand j’ai mal quelque part. Car je veux en profiter le plus longtemps possible et surtout, prendre un maximum de plaisir ! Certains ont parfois tendance à l’oublier, à penser plus à l’argent, et je trouve cela dommage. C’est en tout cas ma vision des choses.

Votre choix de rejoindre l’Excelsior Virton cet été a pu surprendre certains…

C’est ce que j’ai entendu. Il paraît que le coach (NDLR : le sélectionneur, Luc Holtz) était déçu que je n’aille pas ailleurs. À mon sens, à mon âge, le nom de ton club importe peu. Ce qui compte, c’est que je joue! Après, c’est vrai que j’avais d’autres opportunités. Mais dans des divisions où on n’est pas toujours sûr d’être rémunéré à la fin du mois. C’est l’un des éléments à prendre en compte dans une décision. Il y avait Chypre, l’Italie en Serie B ou C… Mais quand je vois encore les trois clubs qui viennent de faire faillite en D2 transalpine… Et puis, Virton, c’est un peu là où j’ai commencé. Et il y a un vrai projet derrière. Un objectif.

Entretien avec Julien Carette