Jonathan Joubert a reconquis sa place de n°1. Malgré le retour (encore balbutiant) d’Anthony Moris, c’est lui qui débutera en Suède, le 7 octobre.
Difficile de s’y retrouver au poste de gardien, ces derniers temps, même quand c’est logique. Luc Holtz a validé jeudi, lors de l’annonce de sa liste pour les deux derniers matches des éliminatoires du Mondial-2018 (face à la Suède le 7 octobre et la Bulgarie le 10), la seule solution vraiment cohérente après les prestations miraculeuses de septembre du remplaçant de son remplaçant : Jonathan Joubert, 38 ans depuis 15 jours, redevient n°1 dans les buts du Luxembourg.
Le fait qu’Anthony Moris revienne seulement de sa blessure aux croisés et n’ait pas de match dans les jambes ne fait pas tout, à bien écouter le sélectionneur : «Jonathan l’a mérité. Vu son état de forme, c’est normal.»
Il y a six mois, pour rappel, Joubert n’était même plus officiellement n°3, puisqu’il avait dit, un an plus tôt, qu’il ne reviendrait que pour faire le n°1. Entretemps, Moris avait fait ses matches, Schon ses intérims et Czekanowicz (voire Cabral) la bagarre pour la succession lointaine. Reste que Joubert, l’homme qui avait appris en été qu’il n’était plus prioritaire, sera théoriquement dans 15 jours le gardien qui aura été le plus de fois aligné en compétition officielle. S’il joue la Suède et la Bulgarie, il aura disputé cinq des dix matches de la campagne, contre trois pour Moris et Schon (ils se sont partagés l’aller contre la France). Un n°5 qui joue plus que le n°1 et son n°2, en effet, ça fait plutôt mauvais genre.
Deville en manque de sens collectif
Luc Holtz a plutôt vite évacué ces questions ces dernières semaines. Un sourire entendu et son désormais fameux «quel que soit l’homme qui ait été dans les buts, j’ai de toute façon à chaque fois vu un très bon gardien» ne nous avancera cette fois pas beaucoup. Il nous avait vendu un concept fort en début de campagne, c’est-à-dire préparer l’avenir. Il en revient aujourd’hui à une logique purement sportive. Jusqu’à quand, il ne l’a pas dit. Faudra-t-il remettre Joubert à la porte avant la Nations League ou les éliminatoires de l’Euro-2020 ? La petite pression contenue dans cette nouvelle compétition qui verra le Luxembourg affronter ses pairs avec la chance de décrocher un billet pour la grand-messe continentale fera-t-elle encore les affaires de Joubert ?
Le portier dudelangeois n’en finit donc pas de ne pas partir. Ou plutôt de revenir. Personne ne s’en plaindra, au nom de la concurrence. Mais la lisibilité du projet en prend un coup. Tout comme les noms rappelés de l’exploit de Toulouse. Les gardiens au premier chef. Exit Cabral et Czekanowicz. Mais aussi Delgado et Carlson niveau défensif, ainsi que Deville, devant. Holtz lui a fait passer le message, via son staff que «si l’on regarde le cœur dont les joueurs ont fait preuve en France, on peut dire qu’ils ont mis leurs qualités au service du collectif. Et je n’avais pas ce sentiment que Maurice avait ce dévouement, cet engagement, cette volonté.» Comment le joueur l’a-t-il pris ? Plutôt bien. Il a indiqué que cela l’aiderait à se consacrer à son club du Waldhof Mannheim. Deux solutions donc : soit Holtz avait raison dans son analyse, soit le joueur se reconcentre sur l’essentiel afin de revenir plus vite…
Julien Mollereau