Mica Pinto est un homme heureux : en 2021/2022, il ne quittera plus du tout son capitaine chez les Roud Léiwen et nouveau coéquipier à Rotterdam, Laurent Jans.
Ça lui en a pris du temps pour arriver là, mais depuis que la FLF a enfin pu compléter les documents nécessaires à faire de lui un Roude Leiw, Mica Pinto fait tout très rapidement. En moins de huit mois, depuis sa première sélection contre le Liechtenstein, il est ainsi devenu une sorte de double fantasmé du patron de l’équipe, Laurent Jans, et ce n’est pas une mince affaire.
Un blond à droite, un brun à gauche mais entre les deux une ligne directrice partagée qui ne s’éloigne jamais du juste milieu, qui ne fait jamais passer l’individu au-dessus du collectif et même mieux, jamais au-dessus du drapeau. En tant que sélectionneur, Luc Holtz devait déjà se réjouir d’être ce genre d’entraîneur qui a la chance de tomber sur un homme tel que Laurent Jans dans sa carrière. Certains n’en croisent jamais. Voilà pourtant qu’il en a trouvé un deuxième.
Jamais un mot plus haut que l’autre, un engagement jamais pris en défaut et une dévotion totale à la cause ? Pinto, c’est, en effet, du Jans. Alors qu’on lui fait remarquer, après la Norvège, qu’on aimerait bien savoir quel poste il préfère jouer, entre arrière latéral «classique» et sa version plus avancée sur le terrain, la réponse du Diekirchois pourrait sembler sortir de la bouche du Doennangeois si Jans n’avait pas débuté, lui, dès l’âge de 20 ans : «J’ai attendu longtemps avant d’être là, alors moi, je fais tout. Dès mon premier entraînement, j’ai signalé au coach « je joue où tu veux ! ». Je suis là pour aider la nation.»
La saison prochaine, c’est nous qui commandons au Sparta !
Alors forcément, l’annonce très récente de l’enrôlement de Jans au Sparta Rotterdam n’est pas passé inaperçue. On a même le droit d’y voir un beau clin d’œil du destin parce que les deux joueurs, qui ont presque le même âge (27 ans pour Pinto, 28 pour Jans), ne sont bien évidemment pas réunis par hasard. C’est en se déplaçant pour superviser leur latéral gauche que les dirigeants bataves ont finalement été voir Pinto pour prendre des renseignements complémentaires sur ce blondinet qui décapait, à droite. «Je leur ai immédiatement dit qu’il fallait qu’ils le signent! Et même qu’ils fassent un effort pour l’avoir. J’ai dit au directeur sportif que s’il voulait faire enfin passer un cap au club, c’est ce genre de joueur qu’il faut absolument recruter. Parce que Laurent, je sais ce qu’il peut faire sur le terrain mais aussi en dehors. Je suis convaincu que le hors terrain est crucial et Laurent, c’est un homme qui fait tout pour son club.»
Cet été, le Sparta, qui a renoué avec les barrages pour la Coupe d’Europe «pour la première fois depuis 40 ans», va construire un groupe pour regoûter à ce genre d’expérience. Et il va confier ses deux couloirs à deux Luxembourgeois. L’idée fait visiblement un effet fou à Mica Pinto : «Oui, la saison prochaine, c’est nous qui commandons au Sparta ! Laurent, c’est un guerrier, les gens vont l’adorer là-bas, c’est vraiment la mentalité du club ! Et j’espère qu’à deux, nous donnerons une bonne image du Luxembourg pour ouvrir davantage de portes.» Faites place, les deux gendres idéaux sont en mission !
Julien Mollereau