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[Sélection nationale] Attaque, le sujet brûlant de 2024


(Photo : ben majerus/sportspress.lu)

Blessures, méformes, profils insatisfaisants, où vont les Rout Léiwen en attaque ? La réponse viendra (peut-être) du CFN, mais pas tout de suite.

Un micro s’est tendu, à l’aéroport de Plovdiv, dimanche matin, pour demander à Luc Holtz s’il commençait à s’inquiéter pour son secteur offensif, qui n’a plus inscrit le moindre but depuis le 26 mars 2024 contre le Kazakhstan (2-1), soit 495 minutes de la plus totale inefficacité, et cinq matches sacrément inoffensifs à cinq tirs en moyenne par rencontre dont seulement deux cadrés. Le sélectionneur a dissimulé le malaise d’un petite rire en suggérant au journaliste qui ne s’était rendu coupable que de pointer l’évidence… de postuler dans sa ligne d’attaque : «Si vous, vous savez marquer…»

La scène est symptomatique d’un vrai problème. Alors que Luc Holtz n’en finit plus de répéter depuis des années qu’il lui faut des joueurs qui savent prendre la profondeur, avec ou sans ballon, «parce que c’est ce que réclame le football moderne», il a perdu coup sur coup, sur des ruptures des croisés, deux de ses perceurs de coffre-fort, Vincent Thill et Yvandro Borges. Il est censé retrouver le deuxième en novembre, mais dans quel état ? Avec quelles sensations ?

Il faut que les patrons se ressaisissent

En attendant, énumérer les forces en présence est un passe-temps assez déprimant puisqu’il montre assez vite que le Grand-Duché ne possède absolument aucun des profils qui pourrait le sortir de l’ornière. À l’exception d’Alessio Curci, à qui le sélectionneur a demandé de se rasseoir sur le banc après seulement 45 minutes contre les Bulgares, samedi soir, alors même que l’attaquant des Francs Borains s’est procuré la seule vraie occasion dans le jeu, a failli provoquer un penalty qu’il aurait dû recevoir et un carton rouge qu’il aurait dû obtenir.

Au CFN, les attaquants, ils sont là! Nous en avons même qui sont très convoités!

Mais c’est le rendement des deux patrons, qui interpelle, surtout. Dans sa chronique d’hier, Sébastien Grandjean a fait preuve de transgression en demandant ouvertement s’il valait mieux  «ne pas s’en passer à l’heure actuelle». La question est ouverte, en sachant que la réponse est justement dans la question. Quelle nation en difficulté devant le but se passe-t-elle de ses meilleurs éléments quand elle sait que même en difficulté, leur classe peut leur permettre d’allumer la lumière de temps en temps?

Pourtant… Danel Sinani, non content de ne plus du tout jouer sur cette spontanéité qui faisait sa force à son époque dudelangeoise (cette fameuse «spéciale» qui le faisait naviguer à l’entrée de la surface de réparation et déclencher un tir croisé ras du sol et souvent marquer, n’est plus qu’un lointain souvenir qu’on aimerait tellement voir ravivé), a inscrit… deux buts sur cette année civile durant laquelle il n’aura cumulé que 712 minutes de temps de jeu effectif, entre le club et la sélection. Quant à Gerson Rodrigues, il doit regarder le calendrier pour raviver un peu sa mémoire : son dernier but officiel remonte au 25 février, soit il y a 232 jours. Et encore, ce que ces chiffres ne disent pas, c’est leur manque d’impact dans le jeu, notamment contre les Bulgares. On guette l’étincelle, elle n’arrive pas. Mais ils ont amplement gagné le droit d’avoir le bénéfice du doute.

Le saut générationnel est-il inévitable ?

Seulement voilà, derrière, d’où pourra venir le rafraîchissement? Holtz rappelle aussi souvent à quel point la relève peine à exister. Il vient de laisser Jayson Videira (Hanovre II) à disposition des U21, Issa Bah (Progrès), qui pourrait être intéressant, n’est pas encore naturalisé, Dany Mota (Monza) refuse toujours de venir… Les perspectives sont sombres. Sauf qu’à 1 081 kilomètres de Zalaegerszeg, là où une attaque amorphe va tenter d’exister à nouveau en ne pouvant même pas compter sur la vitesse d’un Bohnert dans le couloir droit puisqu’il sera suspendu, à Mondercange, Manou Cardoni se montre un directeur technique rassurant.

«On ne fabrique pas que des défenseurs et des milieux, au Luxembourg. Ils sont là, les attaquants! Dans nos 2009, on en a un qui est encore assez introverti et qui n’est pas encore parti à l’étranger mais qui nous plante des buts d’anthologie et qui est très, très convoité. De la graine de grand attaquant! Il y en a un autre dont vous allez entendre parler dans quelques mois normalement, qui a de vraies prédispositions physiques et mentales. Je ne vous donne pas encore les noms pour ne pas mettre la pression. Mais il faut juste patienter encore un peu.»

Le Grand-Duché risque-t-il quand même de subir un saut générationnel de quelques années? Ce n’est pas exclu. Dans les catégories jeunes qui disputent les éliminatoires européens ces derniers jours, il y a bien Fabio Domingos, un ailier du FC Metz qui adore «chercher les un contre un» ou Jess Gomes, «encore un peu frêle mais qui a d’énormes qualités», Kevin Fernandes, qui tente d’exister au Vitória Guimarães, Flavjo Hoxha, milieu offensif de Mönchengladbach qui a «le vice du but», dit Cardoni. Bref, reste à espérer que ces garçons, eux, arrivent à devenir pro dans leurs clubs selon un schéma «classique», qui leur éviterait de perdre un temps précieux.

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