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Schon, ce héros : «Un truc de dingue !»


Ralph Schon a eu, littéralement, le sort de tout un club au bout des doigts. (Photo : gerry schmit/tageblatt)

Samedi, lors du match contre Junglinster, le gardien de buts wiltzois a arrêté deux penalties dans une séance durant laquelle son club avait un pied et demi en Promotion d’honneur.

Vous nous racontez quand vous sortez le dernier penalty, celui du maintien?

Ralph Schon : Là, c’est un truc de dingue! J’étais dans tous  mes états, cassé en deux, je ne pensais plus à rien. J’ai juste couru très vite en direction des supporters, je me suis allongé devant eux et j’ai fermé les yeux. Je me rappelle qu’un pote supporter s’est allongé sur moi et il m’a dit « t’es le meilleur, merci, merci, merci… ». Après cette saison de merde, ça fait du bien. On va pouvoir refermer ce livre et le brûler!

Pour en arriver là, il a fallu, au tir au but, précédent, stopper un autre tir, mais celui-là, il pouvait être le dernier : si Junglinster marquait, vous étiez officiellement relégué…

Sincèrement, quand je suis entré dans mes buts, j’y ai pensé comme je n’avais jamais voulu y penser de toute la saison : « s’ils marquent, on est en PH! » C’est là que j’ai réalisé. C’était une catastrophe personnelle – mais ça, ça ne compte pas –, pour le club et pour la région! Alors j’ai tout fait pour l’éviter en poussant très fort sur les jambes et en choisissant un côté. Heureusement que leur tireur a eu la même idée que moi. On avait vraiment le couteau sous la gorge.

Qu’avez-vous pensé de l’échec de votre pote, Chris Philipps, qui a failli vous coûter cher?

J’ai eu mal pour lui, lui qui est si l’adroit dans ce genre d’exercice… En fait, j’étais même certain qu’il marquerait! Après ça, je devais le sauver.

Je devais sauver Chris (Philipps)

Que vous a dit le président Schenk quand il a pu mettre la main sur vous?

Il m’a demandé « mais pourquoi vous nous faites vivre ça? » (il rit) Mais moi non plus je n’ai pas trouvé ça cool! En même temps, c’est logique : on n’avait pas réussi à plier le moindre match de toute la saison alors on n’allait pas y arriver non plus en barrage… C’était fort comme sentiment, mais l’année prochaine, si j’ai le choix, je préfère mille fois finir 12e que d’avoir à repasser par un barrage.

C’est une émotion forte qu’on préfère éviter?

Tout jouer sur un match, je ne trouve pas ça très juste. Je préfère le système allemand, sur deux rencontres. Je l’ai dit aux gars de Junglinster : je suis désolé pour eux. Jouer ton destin sur un match, puis sur une séance de tirs au but, c’est dur.

Et la suite pour vous? On a croisé énormément de gens, toute cette saison, qui pensaient savoir que Ralph Schon, fraîchement papa, allait bientôt rempiler…

Il me reste encore une année de contrat, mais je suis en forme et je veux continuer tant que je le peux. Pareil pour la sélection! Je veux profiter tant que je le peux, d’être ici! Pour un gardien, je suis encore jeune. D’ailleurs, je n’ai pas fêté le maintien longtemps. Je suis rentré tôt pour rejoindre la sélection en forme, le lendemain.