Point d’orgue du centenaire de l’US Mondorf, le match de gala de Jeff Strasser et ses amis a permis de revoir plusieurs anciennes gloires du foot… et du cyclisme, comme Andy Schleck.
Retraité depuis à peine un an, le vainqueur du Tour de France 2010, 30 ans, a toujours entretenu un rapport particulier avec Jeff Strasser.
À quoi est due votre présence au jubilé de Jeff Strasser?
Andy Schleck : Premièrement, je suis mondorfois. Deuxièmement, j’ai toujours été fan de Jeff quand il était joueur. Et troisièmement, il m’a demandé si je pouvais venir, et comme c’est pour une bonne cause, je n’ai pas hésité une seule seconde.
En tant que Mondorfois, y a-t-il eu une rivalité entre Jeff et vous pour savoir qui était le roi de la commune?
Il n’y a qu’un roi à Mondorf et c’est John Grün (NDLR : né à Mondorf en 1868 et mort en 1912, John Grün était considéré entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe comme l’homme le plus fort du monde. Le stade de l’US Mondorf porte son nom). Non, que ce soit mon frère Frank, Jeff ou moi, on a toujours été fiers de représenter Mondorf partout dans le monde. C’est vrai que c’est assez drôle que, sur une petite quantité de sportifs qui ont eu une carrière internationale, autant viennent de Mondorf. Mais la rivalité n’existait pas, pour la simple et bonne raison que moi je faisais du vélo et lui du foot. Au Luxembourg, les fans de sport pouvaient tout à fait regarder le Tour de France et suivre la carrière de Jeff, ce n’était pas incompatible.
Quelle équipe supportez-vous?
À l’étranger, j’aime plutôt Barcelone. Et au Luxembourg, même si Jeff entraîne le Fola, moi, je suis supporter de Mondorf. Je vais voir presque tous les matches à domicile. Il y a un beau petit stade et j’aime bien l’ambiance. Le club a obtenu un bon maintien la saison passée et je suis persuadé qu’on peut encore faire une belle saison.
Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez vu Jeff Strasser?
Euh, non, pas de la première. En fait, la famille Strasser est très connue à Mondorf. Je la connais depuis toujours. Je connais bien Christian, le frère, et Lull, le père. Aussi, la mère de Jeff était mon institutrice à l’école.
Jeff a onze ans de plus que lui. Il vous faisait rêver quand vous étiez gamin?
Bien sûr! Jeff a toujours été mon idole. Quand j’étais adolescent, je le voyais comme un Luxembourgeois qui était connu dans le monde entier. Et puis ce n’est pas le footballeur le plus talentueux mais celui qui travaillait le plus. En ce sens, il était un modèle pour moi. J’ai déjà discuté avec lui de sa charge d’entraînement et je sais qu’il s’infligeait des séances supplémentaires. Tout ça, ça m’a aussi servi pour le vélo. Il était un exemple concret que le sportif n’était rien sans travail.
Pendant votre carrière de cycliste, avez-vous eu le temps ou le droit de vous exercer à d’autres sports?
C’était compliqué et pas toujours recommandé. Mais petit, j’ai joué au foot à Aspelt. C’était chez les poussins, alors je n’avais pas vraiment de poste, je faisais comme les potes, je courais un peu partout. J’ai aussi fait du hockey sur glace à Remich, mais ça, ça va moins vous intéresser.
Entretien avec notre journaliste Matthieu Pécot