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Samir Hadji (Fola) : « Mon style est assez fatigant »


Battre des records de buts oui, mais "moi, je préfère la régularité", assure Samir Hadji. (Photo Luis Mangorrinha)

Le meilleur buteur de DN, cette saison, ce sera lui. Mais il reste encore à Samir Hadji à sécuriser l’Europe.

On est d’accord, le meilleur buteur de DN, c’est vous ?

Bon, et bien là il reste deux matches donc ça ne fait plus beaucoup de doutes. À moins que Benamra ne marque deux fois cinq buts… C’est fait à…99% ?

En général, ceux qui finissent meilleurs buteurs ont pour habitude de dire que ça ne les intéresse pas tant que ça.

Et franchement, je pense la même chose. Ce n’est pas une obsession. Après, c’est toujours gratifiant de pouvoir dire à ses enfants qu’on a été meilleur buteur d’un championnat. Même un petit. Ce n’est jamais facile. Après, ma chance, c’est que les autres n’ont que peu marqué après leur saison à 30 buts chacun. Moi, je préfère la régularité avec toujours une vingtaine de buts par saison. Je préfère ça à en mettre une trentaine puis seulement dix. C’est plus important. C’est une garantie pour mon équipe.

La saison de Turpel et Karapetian vous étonne-t-elle ?

Turpel a toujours son sens du but, mais la fatigue est énorme après la Coupe d’Europe. Ça n’a pas dû être facile. Il repartira du bon pied la saison prochaine. Quant à Karapetian, c’est surtout la saison passée qu’il a brillé. Ses autres saisons, c’est plutôt 14-15 buts. La saison dernière, il était sur un nuage et c’est vraiment dommage pour lui qu’il n’ait pas pu en profiter pour finir meilleur buteur, le pauvre. Il a choisi la mauvaise saison.

De votre côté, depuis votre arrivée au Fola, vous avez systématiquement mis plus de buts d’une saison sur l’autre. Il vous en manque un pour égaler votre score de la saison passée.

Cela doit prouver qu’on continue de progresser constamment. Après, il suffit d’être constant, épargné par les blessures et épaulé par une équipe qui reste performante au top niveau. Tout ça, c’est grâce à mes coéquipiers. Il me manque donc un but, c’est jouable.

Et la saison prochaine, pour vos 30 ans…

Égaler ce que je vais faire cette saison, pour ne pas avoir l’impression de régresser, mais ne pas en mettre trop non plus pour que cela soit possible de faire mieux la saison d’après (il rit).

Votre jeu est-il moins énergivore que celui d’autres attaquants de ce pays ?

Moins énergivore ? Mon style est assez fatigant. Appels en profondeur, jeu de tête… Je suis sur les rotules à la fin de certaines parties. Je tiens grâce à l’expérience.

Comment expliquez-vous qu’on marque si peu chez les attaquants, cette saison ?

Biedermann, Benamra… on parle de garçons qui évoluent dans de petites équipes qui ont peu d’occasion sur un match. C’est compliqué pour eux. Le second, s’il jouait au Fola, il en serait certainement à 25 buts cette saison. Donc ce qu’ils font, mettre 12-13 buts dans leurs clubs respectifs, c’est tout aussi respectable, je leur tire mon chapeau. Je ne serais pas capable de mettre autant de buts qu’eux de cette façon, en jouant aussi souvent sur des terrains compliqués, en me bagarrant…

Il va vous falloir vous bagarrer encore un peu pour glaner le point qu’il vous manque pour acquérir votre traditionnelle place européenne.

Bon, à part une grave erreur de parcours et qu’en même temps, nos adversaires fassent le plein… C’est peu probable qu’on ne le soit pas, Européens, surtout sachant que la 4e place risque d’être aussi qualificative. Mais nous, on veut surtout assurer la deuxième place. Et si on gagne à Differdange, on l’aura fait.

Assurant du même coup le fait de lancer votre campagne au 1er tour et non pas au tour préliminaire.

C’est important pour les vacances. On en parle entre nous depuis quelques semaines. Parce que cela peut faire une semaine à dix jours de congés en plus. C’est très très important, car après, on repart pour une année de foot… Déjà un week-end, c’est énorme, alors dix jours… Moi, j’ai déjà pris mon aller pour aller voir mon père à Marrakech, mais je dois attendre pour mon retour. Gagner à Differdange, ça me permettrait d’être tranquille dans la tête.

Comment le Fola va-t-il évoluer ?

Trois ou quatre joueurs risquent de ne pas prolonger, mais le onze de base, on l’a. Il faut juste trouver de bons remplaçants.

Entretien avec Julien Mollereau