A deux jours des premiers swings de la Ryder Cup, Europe et Etats-Unis poursuivent leur acclimatation au parcours de l’Albatros, un facteur crucial dans le choix des capitaines pour vendredi et samedi.
La majeure partie des spectateurs, plus nombreux que la veille, n’avaient d’yeux que pour Tiger Woods, qui a de nouveau attiré la grande foule pour sa partie d’entraînement matinale à Saint-Quentin-en-Yvelines. Apparemment un peu fourbu lors de la traditionnelle photo quotidienne de son équipe dès potron-minet, l’homme aux 14 Majeurs a montré ensuite qu’il était bien en pleine possession de ses moyens, malgré quelques soucis inhabituels au trou N.14. Même si beaucoup éclusaient quelques bières de bon matin et que des groupes de fans bigarrés ont fait leur apparition, les chants étaient encore timides.
Le ciel bleu ne reflète pas lui la tempête qui doit régner dans les crânes des deux capitaines, en pleine réflexion sur la composition de leurs équipes de double. « Vous pouvez trouver qu’une paire s’impose de façon évidente mais en la constituant vous créez peut-être un déséquilibre sur quatre ou six autres joueurs, donc il faut prendre en compte l’ensemble, ce qui rend les choses d’autant plus compliquées », a indiqué le capitaine américain, Jim Furyk.
L’avantage du parcours
Parmi les critères pour faire son choix final, le vainqueur de l’US Open 2003 a évoqué à parts égales l’aspect humain dans le relationnel entre ses protégés, le contenu des entraînements, et bien sûr les statistiques. « Je ne veux pas mettre la pression aux gars durant leurs reconnaissances et qu’ils pensent qu’ils vont perdre leur place vendredi s’ils ne rentrent pas un putt, il faut qu’ils puissent tenter à leur guise et se familiariser avec l’environnement », a-t-il affirmé. Interrogé sur l’avantage pour les Européens d’évoluer à domicile sur un parcours conçu pour correspondre à leur jeu, Furyk a fait remarquer que plusieurs d’entre eux arpentent désormais le circuit américain tout au long de l’année.
« Bien sûr, c’est là qu’a lieu l’Open de France, sur lequel plusieurs membres de l’équipe européenne ont connu de grands succès, mais je ne suis pas sûr que cela soit déterminant », a-t-il souligné. A l’instar de Dustin Johnson et Bubba Watson côté américain, des gros frappeurs comme le Nord-Irlandais Rory McIlroy et l’Espagnol Jon Rahm devraient être tout autant contrariés sur l’Albatros, très étroit. Une donnée supplémentaire à prendre en compte, notamment dans le format des « fourballs », où seul le meilleur score des deux joueurs est retenu.
Le capitaine européen Thomas Björn, lui, a salué la très bonne ambiance régnant au sein de ses troupes. « Nous formons un collectif uni, c’est la voie que nous essayons de suivre », a confirmé McIlroy qui lors de sa partie matinale a manqué son approche au trou N.3, à la grande joie des spectateurs qui ont du coup pu l’approcher de très près derrière les cordes.
Rose aura un « rôle spécial »
Björn a également évoqué le « rôle spécial » qu’il veut faire endosser à Justin Rose, le numéro deux mondial, sans en dire davantage. « Si je dois jouer cinq matches, je serai prêt », a prévenu l’Anglais, bien remis du décalage horaire, lui qui était présent comme ses adversaires au Tour Championship dimanche près d’Atlanta. Le champion olympique 2016 a pu échanger avec un autre glorieux médaillé, Tony Estanguet, président du comité d’organisation de Paris-2024. « Ce grand événement est l’occasion de démontrer à nouveau le savoir-faire de la France et il va nous permettre, avec la Fédération française de golf, de jeter les bases de l’épreuve des JO de 2024, qui aura lieu sur le même parcours », a expliqué ce dernier.
Lors des Jeux de Rio, un certain nombre de stars avait boudé la compétition de golf, qui faisait son retour au programme olympique. « C’est un objectif pour nous d’avoir un très beau plateau dans six ans et la très grande qualité d’organisation de cette Ryder Cup nous servira à convaincre les meilleurs de venir », a assuré le triple champion olympique de canoë. Bien avant cette lointaine échéance, la cérémonie d’ouverture jeudi après-midi, sorte de veillée d’armes, devrait enfin lancer la folie douce attendue ce week-end par les amoureux de la petite balle blanche.
AFP