[Rugby] En infériorité numérique, le XV du Luxembourg craque sur le tard face à la Suède

Opposés samedi aux Suédois, nouveaux leaders de la division Trophy, les Rout Léiwen, rapidement réduits à 14, ont résisté jusqu’à l’heure de jeu avant de logiquement craquer contre plus forts qu’eux (18-57).

Pour son avant-dernière sortie de la saison en division Trophy, le XV du Luxembourg, promu à ce niveau grâce à une campagne précédente gérée d’une main de maître, recevait les Suédois. Déséquilibré sur le papier, ce duel entre les Rout Léiwen, derniers du groupe et, donc, à la lutte pour leur survie au troisième échelon européen, et les Scandinaves, qui se sont emparés de la première place, l’a également été sur le terrain (18-57).

Du moins après l’heure de jeu, lorsque les locaux, loin d’être largués au tableau d’affichage (13-24, 61^e) ont craqué physiquement, eux qui évoluaient à 14 depuis la 18^e minute à la suite de l’expulsion (sévère ?) de Stuart Logier, transporté à l’hôpital dans la foulée de son choc tête contre tête avec Johansson.

«On est forcément déçus parce que c’est une défaite, mais on a montré beaucoup de caractère, note le nouveau sélectionneur, James Kent, en poste depuis un gros mois. À un moment, on est à 13 (NDLR : Fintan Lawlor a écopé d’un carton jaune, deux minutes après le rouge de son équipier) et je pense qu’on a peut-être joué notre meilleur rugby. Même en infériorité numérique, on n’a jamais abdiqué.»

Et le Franco-Australien d’ajouter : «Je trouve que les garçons se sont bien adaptés aux décisions arbitrales et ont augmenté leur niveau par rapport à ce qu’il y avait en face, une belle équipe de Suède, toujours invaincue. Et puis, on parvient à marquer un essai en toute fin de match après au moins dix ou onze temps de jeu, ce qui montre vraiment le caractère des mecs.»

«C’est difficile à digérer, mais…»

Œuvre de l’entrant Yared Ketema, cette réalisation en coin (80+1^e) aura le mérite de donner un peu de baume au cœur à des Luxembourgeois pas avares d’efforts. Mais qui, frappés par les coups du sort, ont cédé à quatre reprises en première période (6-24). Avant de revenir sur la pelouse le couteau entre les dents. Courageux et solidaires, ces derniers parviennent à forcer le verrou adverse grâce à la hargne d’Anthony Drennan (13-24, 45^e).

Et dressent les barbelés en défense, à l’image de ce plaquage salvateur d’Hugo Bertani sur Nylén (52^e) ou de ce ballon gratté par le capitaine Christian Olsen (59^e), chaleureusement félicité par tous ses partenaires. Héroïques jusqu’alors, les Rout Léiwen commencent à subir le contrecoup physique. La Suède l’a bien compris et ne va pas se priver pour prendre le large : en l’espace de cinq minutes, Kalling-Smith et Nilsson plantent trois banderilles à eux deux (13-45, 68^e).

Quelques instants plus tard, ce sera au tour de Karlsson et de De Chavaille d’alourdir le score (13-57, 76^e). Avant le baroud d’honneur du XV du Luxembourg. «Perdre avec un écart aussi élevé, c’est difficile à digérer, évacue Christian Olsen. Mais malgré les difficultés, on a montré une certaine force de caractère. Il y a de belles choses à retenir, comme le fait qu’on arrive à rentrer dans les 22 mètres adverses.»

Et le centre de poursuivre : «Ce que l’on doit encore corriger, ce sont des petits détails qui pourront nous permettre de mieux exécuter la fin de nos actions. Je le répète, le potentiel et le talent sont là. On l’a vu, nous avons été compétitifs pendant 60 minutes.» C’est pourtant ce qu’il va falloir faire dans pile une semaine, toujours à domicile, pour créer un authentique exploit afin d’éviter la relégation devant la Pologne, qui cherchera à récupérer son trône.