Ce lundi (20h45), le Luxembourg affronte une Ukraine redevenue impressionnante en trois mois seulement. Alors qu’en mars, ils ont failli la faire exploser au stade Josy-Barthel (défaite 1-2 dans les arrêts de jeu), les hommes de Luc Holtz doivent composer avec une réalité différente : en atomisant la Serbie 5-0, Shevchenko et ses hommes sont peut-être devenus les nouveaux favoris de ce groupe. Et ce sera peut-être plus simple comme ça.
Les Roud Léiwen ont eu beaucoup de choses à digérer en trois jours entre Vilnius et Lviv. Le fait d’avoir perdu deux points contre la Lituanie (1-1) en sachant qu’ils étaient meilleurs. Celui d’avoir pris un point alors qu’ils auraient sans doute perdu ce genre de rencontre dans un passé récent. Et avoir, dans tout cela, à démêler leurs sensations sur leur niveau actuel, celui d’une équipe bourrée de talent(s) et très prometteuse, mais aussi de groupe encore trop jeune pour avoir une continuité de performances à la fois dans le jeu et les résultats.
Dans ce contexte, voilà qu’arrive l’Ukraine, monstrueuse vendredi contre la Serbie, avec un potentiel offensif à faire peur, une rapidité et une fluidité d’exécution qui pourrait en faire un potentiel vainqueur de groupe si elle venait à faire durer cet état de grâce et si l’affaire Moraes ne s’en mêle pas. Dimanche, en conférence de presse, les médias ukrainiens ont cherché à savoir ce que Luc Holtz pense de leur Brésilien naturalisé selon des règles douteuses et de la possibilité pour le Luxembourg (et le Portugal) de récupérer des points après l’appel auprès de l’UEFA, le 18 juin. Le chef de presse, Marc Diederich, a tenté de s’interposer en annonçant, un peu renfrogné, qu’ « on ne parle pas de ce sujet ». Le sélectionneur l’a coupé pour dire qu’il pouvait quand même répondre que… « ce n’est pas son travail de livrer des commentaires sur ce genre de choses ».
Yarmolenko, ou pas?
Place au football donc et rien qu’à ça. Au rayon des bizarreries qui gravitent autour de cette rencontre et de sa préparation, cette petite fantaisie qui aurait pris Andreï Shevchenko de composer un sous-groupe de quatre joueurs qu’il va intégrer à sa liste des 23 et dans lequel le nom de Yarmolenko apparaît. En attendant de savoir s’il s’agit d’une légende urbaine, Luc Holtz travaille à rendre son équipe résistante à l’armada locale. L’arrivée de Maxime Chanot, déjà, va lui faire du bien. Exempté de la Lituanie pour cause de terrain synthétique qui l’aurait flingué physiquement, le défenseur central tente d’évacuer son jet-lag en urgence. Holtz, sur ce point, est confiant : « Quand il est arrivé, il était très fatigué et a beaucoup dormi. Ce match se jouera à 3 heures du matin heure de New York donc il sera dans son cycle. Il pourra donner 100% ».
On annonce un stade plein
Il faut l’avouer, le sélectionneur nous a perdus sur cette histoire de cycle mais il faudra bien lui faire confiance : il y a besoin de retrouver de la solidité, de l’agressivité, un patron supplémentaire sur le terrain. Y compris de trouver à gauche de la défense une alternative crédible à Dirk Carlson, suspendu pour ce match.
Mangés en agressivité à Vilnius contre des Lituaniens qui n’avaient que cela à opposer, il faudra remporter plus de duels dans une rencontre qui va replacer les Roud Léiwen dans un costume plus traditionnel, celui d’outsider. Peut-être qu’il leur convient encore mieux, pour l’heure, même s’il faudra, en plus, résister à la pression de quelque 35 000 spectateurs annoncés, la folie s’emparant du pays ces derniers jours.
L’équipe probable :
Moris – Jans, Chanot, L. Gerson, Malget ou Jänisch – C. Martins, Barreiro – V. Thill, O. Thill, Gerson R. – Turpel.
Éliminatoires de l’Euro-2020, Groupe B. Ukraine – Luxembourg. Ce lundi, 20h45.
A Lviv, Julien Mollereau