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[Roud Léiwen] « Le Luxembourg a un ranking FIFA qui ne correspond pas à sa qualité »


« Cette équipe du Luxembourg a un fond de jeu, elle ne se cache pas... », estime Fernando Santos (Photo : AFP).

Alors qu’il se présente mardi au Danemark pour un amical contre la 14e nation mondiale, le Luxembourg (93e au classement FIFA) a, en dépit de la défaite (3-0), surpris positivement vendredi le sélectionneur du Portugal, Fernando Santos. Et il le dit !

Le deuxième plus beau compliment qu’on ait adressé aux hommes de Luc Holtz à Lisbonne, en fin de semaine dernière, vient du journal Record et de son envoyé spécial au stade Alvalade, Alexandre Carvalho. Et le pire… c’est que c’est une vacherie. «Les éloges accordées au Luxembourg ces derniers jours étaient amplement exagérés, écrit-il. Les Portugais n’ont même pas senti le besoin de pousser leur adversaire dans les cordes.»

D’où cette remarque toute bête : si un observateur totalement neutre du niveau actuel du Grand-Duché a jugé qu’en étant médiocre, il pouvait concédé aussi peu d’occasions de but et plus de 40 % de possession de balle contre le champion d’Europe en titre, devant 47 000 de ses supporters, imaginez un peu ce qu’il pourrait faire s’il avait été dans un bon jour…

Avant le match, Luc Holtz avait indiqué qu’il faudrait s’asseoir sur la notion de plaisir, énormément courir, mais aussi que si tout le monde était à son meilleur niveau, il y aurait moyen de se procurer des occasions de but. Il y en a eu trois ou quatre alors que certains, justement, n’étaient pas à leur niveau normal.

La déclaration d’amour de Fernando Santos

Olivier Thill et Gerson Rodrigues par exemple, qui pèsent lourd dans l’organisation offensive. Et pourtant, «avec nos armes, on leur a posé des soucis en phase de construction», analyse après coup Anthony Moris. C’est un peu le même constat que celui dressé depuis le début de ces éliminatoires de l’Euro-2020.

Contre les Lusitaniens, les Roud Léiwen n’auraient rien mérité d’autre que d’avoir énormément de réussite. Mais contre l’Ukraine ou la Serbie, leurs performances auraient mérité des points. Or depuis le début de l’année 2019, ils ne tombent pas et l’on en reste désespérément à ces marques d’estime de la part des grands du groupe.

Dernière déclaration d’amour en date et non des moindres, celle de Fernando Santos, l’entraîneur portugais, qui n’y va pas avec le dos de la cuillère : «Cette équipe du Luxembourg a un fond de jeu, elle ne se cache pas, elle essaye de jouer vers l’avant. Sa place au ranking FIFA (NDLR : 93e) ne correspond pas à sa qualité, mais alors vraiment pas. Elle mérite sans problème d’être dans les 30 premiers. Il n’y a qu’à voir ses matches contre les Ukrainiens et les Serbes.»

Le top 30 ? Mieux que Bosnie, Russie, Algérie…

Vous voulez avoir une idée plus précise du niveau auquel Fernando Santos fait référence ? Cela mettrait la sélection nationale devant l’Algérie, championne d’Afrique en titre, onze places devant l’Islande, l’île sensation que tous les contempteurs du travail de la FLF citent en exemple, douze places devant la Russie, demi-finaliste du dernier Mondial, seize places devant la Bosnie de Mire Pjanic.

Pas crédible? C’est à voir puisque l’Irlande du Nord, franchement pas impressionnante le mois dernier à Belfast et qui a dû en passer par un csc hallucinant de Malget contre son camp (1-0) pour battre le Luxembourg est… 33e, deux places devant une Serbie qui en a bavé des ronds de chapeau pour s’imposer (1-3) au Barthel, quelques jours plus tard.

Que manque-t-il pour se rapprocher, au moins, du top 50 alors que la FLF recommence à baisser au baromètre de l’UEFA, étant même désormais toute proche de repasser derrière la barre des 100 après avoir fait une percée à la 83e place avant la Ligue des nations? Des résultats. Tout simplement. Ceux qu’on n’en finit plus d’attendre bien qu’on sache pertinemment qu’ils vont finir par arriver.

Mettre fin à la spirale de 7 matches sans victoire

Le hic, c’est que ce groupe de qualifications est terrifiant. Voilà sept matches que les hommes de Luc Holtz nous enthousiasment (la plupart du temps) mais ne gagnent pas. Une telle série négative ne leur était plus arrivé depuis mars 2017 alors c’est un des petits jeunes, l’épatant Leo Barreiro, qui a sorti la machine à lieux communs pour réclamer la patience : «Plus on jouera de ce genre de matches, plus on gagnera en expérience et mieux on saura profiter de nos occasions. On gagnera aussi en confiance et on finira par être récompensés. C’est un processus qui prend du temps.»

La 30e place, ils l’ont peut-être dans les jambes, mais ce n’est pas encore l’heure. Surtout que le Danemark n’est pas n’importe qui et que le programme du mois de novembre (Serbie à Zagreb puis Portugal à domicile) n’est pas des plus simples. On en reparle fin 2020 ?

Julien Mollereau