Battu à Nicosie, le Luxembourg devra faire un meilleur résultat que le Monténégro, mardi en Nations League, s’il veut finir premier. Mais les soucis s’accumulent.
Il y a eu une courte conversation entre Luc Holtz et Johan Walem, samedi soir, dans les entrailles du stade Neo GSP. C’est-à-dire entre coaches qui doivent absolument remporter leur dernier match de groupe et se sont singulièrement compliqué la vie en livrant une rencontre à un carton rouge et six cartons jaunes, qui vont leur coûter deux suspensions chacun, mardi. «Il m’a dit que si nous prenions les trois points contre l’Azerbaïdjan, nous finirions premiers parce qu’ils vont aller chercher quelque chose au Monténégro.» Chypre doit effectivement gagner à Podgorica et espérer que le Grand-Duché fera le boulot de son côté, l’un pour ne pas finir dernier et basculer en Ligue D, l’autre pour remporter le groupe et monter en Ligue B. Le destin des deux nations est donc intimement lié. Et pareillement compliqué.
Tout semblait pourtant tellement simple jusqu’à la demi-heure de jeu, samedi. La mainmise habituelle, un but précoce sur une boulette chypriote (0-1, 5e) et quelques occasions de faire le break qui ont aussi fait dire à Walem : «C’est sans doute la meilleure équipe du groupe. Il n’est pas facile d’être dominé par eux.» Et puis, ce moment décisif, point de bascule de la rencontre et peut-être de la campagne : Selimovic qui accroche Ilias et en prend pour un penalty plus une expulsion (32e). Pour le défenseur central, exceptionnel en septembre et sur qui s’abattent les ennuis à un rythme effarant depuis un mois en club (déjà une expulsion, déjà un penalty provoqué avec l’OFI Crète), c’est cruel.
«Vous voulez un pourcentage ?»
À la pause, à 1-1 et en infériorité numérique, le plan de jeu n’est forcément plus le même, mais il y a encore moyen de sauver quelque chose tant les certitudes accumulées ces trois derniers mois sont importantes. Sans paniquer, en continuant de porter le jeu, les Roud Léiwen ont mis dans cette rencontre qui a basculé sur un fait de jeu des ingrédients d’équipe qui, lentement, devient mature. Ce ne sera pas suffisant. Ils perdent la main au cinquième match de groupe, exactement comme en 2018 après une défaite contre le Bélarus (0-2) lors de ce qui était alors une petite finale alors trop grande pour leurs épaules. Ce sont des Roud Léiwen bien plus avancés qui pouvaient boucler l’affaire à Nicosie, mais ils n’ont (encore) pas pu le faire et y ont pareillement perdu leur avantage. Ce n’est pourtant pas un ratage comme en 2018, ce n’est pas une crise de panique face à un match couperet. Et cela, Laurent Jans, en bon capitaine, tenait à le dire : «On ne peut pas se faire de reproches, on a tout donné, on y a mis de l’engagement.»
Quelles chances leur reste-t-il, aujourd’hui ? «Vous voulez un pourcentage ?, s’est désolé Jans. Je pense qu’en football, on ne sait jamais. Tout peut arriver, on l’a encore vu aujourd’hui. On a encore des chances, mais on ne peut plus influer sur l’autre match. Oui, ce soir, on a raté quelque chose. C’est une grande déception.» Les données sont limpides. Il faudra à Luc Holtz et à ses hommes faire un meilleur résultat que le Monténégro. Gagner s’ils font match nul. Faire match nul s’ils perdent. S’incliner bien bas si Chypre n’est pas assez costaud pour faire ce que Johan Walem a promis qu’il ferait. Dans 48 heures, on saura.
Julien Mollereau