Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Entre 1911 et 2011, le Grand-Duché a remporté 21 matches officiels contre des sélections A. Or mardi, les Roud Léiwen ont gagné leur… 20e match en seulement une décennie.
Le Grand-Duché est toujours invaincu à Podgorica! Car il y avait déjà joué, en 1971, pour un match nul (0-0) contre la solide Yougoslavie qui l’avait baladé tout le match sans parvenir à faire plier Jeannot Moes, le gardien de l’époque, dans une ville qui s’appelait alors Titograd.
C’était une autre époque. Un autre adversaire aussi, mais qu’importe : aujourd’hui, le Luxembourg s’impose presque logiquement dans une ville où, il y a quarante ans, elle avait énormément de mal à ne pas sombrer. Et les chiffres en attestent, il y a un emballement phénoménal de ses résultats. La preuve, jusqu’en février 2011, en 100 années de rencontres internationales (puisque la toute première l’avait opposé à la France, le 29 octobre 1911), les Roud Léiwen avaient cumulé 45 victoires dans leur histoire, dont seulement 21 contre des sélections internationales A, le reste étant réparti entre des succès contre des équipes B ou des versions amateurs.
Le Monténégro, c’était la victoire n°20
Mardi soir, à Podgorica, Luc Holtz et ses hommes ont encore un peu plus approfondi leur revisite des standards du pays, puisque depuis sa prise de pouvoir le 15 août 2010 et surtout sa première victoire officielle le 9 février 2011 avec un succès 2-1 sur la Slovaquie, le Luxembourg a remporté… 20 succès en 10 ans. Soit quasiment autant qu’en un siècle de compétitions diverses et variées.
Alors oui, l’arrivée de la Nations League et de ses groupes de niveau a forcément accéléré et aidé le processus, mais cette statistique symbolique ne peut pas passer inaperçue. En 93 matches disputés avec Luc Holtz, les Roud Léiwen n’en ont pas perdu 36, c’est-à-dire bien plus du tiers. Désormais, le Grand-Duché gagne au moins 21 % de ses matches en moyenne.
Bientôt un meilleur classement FIFA qu’en 20117?
Les victimes du Luxembourg ces dix dernières années sont assez ciblées. Des équipes des Balkans (l’Albanie trois fois, la Macédoine deux fois, le Monténégro), des équipes qui sont alors en perte de vitesse et/ou qui prennent la rencontre par-dessus la jambe (Slovaquie, Irlande du Nord, Grèce) ou tout simplement des nations devenues plus faibles parce que l’évolution luxembourgeoise porte désormais le pays à être favori de ce genre de confrontation (Azerbaïdjan, Lituanie deux fois, Malte, Géorgie, Moldavie). Il manque encore à ce palmarès des équipes en bonne santé, aux résultats solides. L’Autriche, par exemple. Qui est aujourd’hui à peu de chose près ce qu’était la Suisse de 2006, quand Hellers et ses gars étaient allés la battre au Letzigrund. Cela aurait un énorme retentissement, surtout au vu de la dynamique actuelle.
Il faudra guetter le prochain classement FIFA. Actuellement 97e nation mondiale, le Luxembourg devrait faire un petit bond pour se rapprocher de son plus haut historique (83e en 2017). Il y a dix ans, il était encore 134e. Les victoires, cela sert aussi à ça, à se situer, petite touche par petite touche, dans le monde du football.
Julien Mollereau
