Face à des Danois «bien organisés, combatifs et costauds», le Luxembourg passe un test grandeur nature, ce mardi soir (19h), à Aaalborg.
Les Roud Léiwen, ce n’est pas une grande surprise, ont couru beaucoup plus que leur adversaire lusitanien à Lisbonne, vendredi. Luc Holtz n’a pas les chiffres en tête («Désolé, ça fait longtemps que je suis sorti de l’école et la mémoire…»), mais il sait que les kilomètres courus par ses garçons sur la pelouse du stade Alvalade excèdent de beaucoup ceux effectués par des Portugais à 58% de possession de balle.
Hier, à Aalborg, sous un ciel bas et gris qui mine le moral après le soleil radieux de la capitale portugaise, la sélection a tourné la page bling-bling d’un match vorace en termes d’émotions.
Elle s’est remise au travail avec l’ardeur des laborieux et Luc Holtz a apporté de l’eau au moulin de la réflexion. Parce qu’après tout, à force de recevoir des louanges de toutes parts, il serait bon qu’un jour ou l’autre, son équipe (re)commence à avoir les résultats en adéquation avec ses performances. Les kilomètres faits, donc, n’ont pas retenu plus que ça son attention. Il s’est concentré sur un autre chiffre de ce Luxembourg – Portugal, le seul dans lequel le Grand-Duché se soit retrouvé déficitaire : «La seule différence se situe au niveau des sprints. C’est là qu’on est moins bien et c’est ça qui est décisif à haut niveau.»
Infiltration ou possession, il faut choisir
Cet aspect ne se travaille pas énormément. Il s’acquiert avec la maturité des matches à haut niveau. Et à cet égard, l’exemple d’un Cristiano Ronaldo est un éclairage aveuglant de ce que la génération actuelle doit encore apprendre à faire pour gagner en efficacité : «Ronaldo n’est pas celui qui a le plus couru, loin de là, a souligné Holtz.
Mais c’est le plus intelligent et c’est pour ça qu’il est le joueur qu’il est : il reconnaît l’espace, il prend l’info avant les autres et il plonge dedans avec la vitesse maximale.» On ne le savait pas encore, mais le sélectionneur a visiblement un slogan pour ça, une petite phrase qu’il ne cesse de répéter à ses joueurs depuis quelque temps : «Il ne faut pas qu’on coure 100% du temps à 60%, mais plutôt qu’on coure 60% du temps à 100%.»
Cela invite à repenser le concept de possession, qui séduit tant tout le monde au pays à l’heure actuelle. Parce que le profil actuel des joueurs nous y conduit tout droit. Les frères Thill, Danel Sinani, Gerson Rodrigues… L’absence de Kiki Martins dans l’entrejeu et de sa force de projection sur les transitions offensives accentuent encore la nécessité d’avoir le ballon. «Ce qui nous a manqué contre l’Ukraine et la Serbie, c’est l’efficacité. Alors il faut se concentrer non pas sur la possession, mais plus sur les zones à infiltrer. Ce qu’on ne fait pas encore assez. C’est un travail de longue haleine.» Ce soir, contre des Danois décrits par Lars Gerson comme «bien organisés, combatifs et costauds», ce ne sera pas qu’une question de kilomètres.
Les équipes probables
Danemark : Schmeichel – Dalsgaard, Kjaer, Jorgensen, Ankersen – Højbjerg, Wass – Skov, Eriksen, Braithwaite – Dolberg.
Luxembourg : Moris – Jans, Chanot, L. Gerson, Carlson – Barreiro, O. Thill – V. Thill, Sinani, Gerson R. – Turpel.