Les Roud Léiwen sont encore en course pour battre le record de 10 points de la génération 1995. Ils n’en sont plus qu’à une unité après une victoire pleine de surprises (1-3) en Azerbaïdjan, en supériorité numérique pendant une heure. Le Portugal n’ayant pas battu l’Irlande (0-0), en soirée, il faudra conquérir la troisième place de groupe, dimanche, au stade de Luxembourg, face aux petits hommes verts.
Comme le 5 septembre 2020, le Luxembourg a passé plus d’une heure en supériorité numérique sur la pelouse de Bakou, l’Azerbaïdjan lui faisant encore cadeau d’une expulsion largement évitable. On ne s’en plaindra pas. Avant le coup de savate stupide de Mutallimov dans les reins d’Oli Thill, sur un ballon long, il semblait évident que les Roud Léiwen avaient largement les moyens de maîtriser ce match. Après ce geste fou, à la 20e, l’affaire s’est transformée en attaque-défense.
Un fait de match qui a naturellement tout conditionné. Les difficultés du cœur du match comme les ouvertures de fin de match. Car avant, si Gerson Rodrigues avait gâché une bonne position de frappe (2e) et si Sinani avait tapé le pied du poteau sur un coup-franc bien travaillé (19e), après… les hommes de Luc Holtz ont longtemps étalé de sérieuses difficultés à faire le jeu et à se créer des opportunités. Il serait question d’être patient et, surtout, pas maladroit.
Or le tout jeune Borges, préféré dans le onze initial à Sébastien Thill, allait l’être pour deux : sur un centre de Sinani sur lequel Gerson allait gêner le portier azerbaïdjanais, Borges héritait d’un ballon en cloche à huit mètres d’un but quasi-vide mais ratait sa volée sans opposition (28e). Puis au retour des vestiaires, sur une frappe contrée de Sinani, seul, encore, à l’entrée de la surface, il saucissonnait totalement son plat du pied (49e).
Trois buts fantastiques à leur actif
Il serait question de patience en seconde période. Et de nerfs solides puisqu’en l’absence de réelle créativité offensive, le Luxembourg s’expose un peu. Et là encore, tout a bien tourné. De la talonnade de Mahmudov au ras du premier poteau -et peut-être même u peu dessus- (66e) à la remise de la tête d’Emrelli directement sur Gerson Rodrigues, qui se fendait d’un geste fou : un retourné acrobatique qui finissait au fond (0-1, 67e). Il y eut même, dans la foulée, la seule intervention de Schon sur cette partie, mais ce serait la bonne : une sortie au pied pour devancer Akmedzade, lancé en profondeur (70e).
Le deuxième but luxembourgeois ne sera pas moins beau, et pas inutile du tout : sur une passe de Gerson, laissée filer entre ses jambes par un Deville intelligent sur le coup, Séba Thill fusille le portier adverse du gauche (0-2, 78e). Pas inutile parce qu’à la 82e minute, un oubli au premier poteau, sur corner, ramènera les hommes de De Biasi à portée de tir. C’est un fait, le Grand-Duché a, par moments, eu un peu de mal à gérer sa supériorité numérique mais cela ne lui a pas porté préjudice et à l’entrée dans les arrêts de jeu, Kiki Martins servait Gerson d’une magnifique talonnade pour que ce dernier tue tout suspense en allumant la lucarne de Mahammadaliyev (1-3, 90e). Sublime. Le boulot est fait et bien fait, place à l’Irlande!
Julien Mollereau