Deux ans après la déception de la précédente édition de Nations League, le gardien des Roud Léiwen veut effacer le souvenir.
Il avait été l’un des plus marqués, en novembre 2018, quand la sélection était passée au travers de la «finale» de groupe qui l’opposait au Bélarus (0-2) dans la toute première édition de la Nations League. Anthony Moris, agacé, en était revenu à ce qui dirige son discours depuis environ trois ans : la marge de progression de cette équipe pas encore au bout de sa mue, loin de là. Depuis environ quatre ans, le gardien de but est, dans ce groupe, celui qui pense l’évolution des Roud Léiwen, lui donne dès qu’il le peut une consistance, de la chair. Et à la veille d’affronter l’Autriche, préambule aux deux matches éliminatoires contre Chypre et l’Azerbaïdjan, que les hommes de Luc Holtz vont aborder en position de force, dans sa tête, c’est clair : l’histoire doit commencer à s’écrire pour de bon en cette fin d’année 2020.
On est en effet 24 mois plus tard «seulement», on est en Ligue C, c’est-à-dire un échelon plus haut, on est privés de nombreux joueurs qui ont été essentiels ou le sont toujours (Philipps, Turpel, C. Martins, Chanot, O. Thill, Hall, Malget, Da Mota…), mais dans la tête d’Anthony Moris, clairement, il est l’heure. «Les joueurs de cette sélection ont désormais assez d’expérience pour que le genre de contre-performance comme face au Bélarus ne revienne pas. Cette soirée nous a fait grandir. Maintenant, on sait rester calmes dans ce genre de moment.»
«Nous sommes au pied du mur : il faut un 6 sur 6»
Mais il n’y aura cette fois pas qu’un seul moment, mais deux. Nicosie d’abord le 14, puis retour au Barthel le 17 pour valider la première place si les Roud Léiwen résistent à la pression à Chypre, dans le stade qui avait vu le F91 s’imposer 3-4 en septembre 2019, grâce notamment à un doublé de Danel Sinani, dont Moris estime aujourd’hui qu’il a «déjà posé sa griffe à Waasland-Beveren dans ce qui est une année de transition pour lui». Gérer une semaine qui nécessiterait dans l’idéal que le Luxembourg prenne six points, c’est encore un cap de plus à passer. «Mais cette équipe est mieux armée qu’il y a deux ans et elle l’est pourtant moins qu’elle ne le sera dans deux ans, assure Moris. Ce groupe a déjà appris à beaucoup mieux gérer les matches à enjeu dans des championnats plus huppés. Maintenant, nous avons des joueurs qui disputent les Coupes d’Europe. Cela amène de la maturité et de la confiance, même si, comme le mois dernier, nous sommes tout autant au pied du mur : il nous faut encore un six sur six. Car le Monténégro est bien supérieur aux deux autres équipes et ne lâchera rien. On a un joker… mais on ne doit pas l’utiliser.»
Si le Grand-Duché, même bien handicapé, a atteint le niveau que son titulaire aux buts croit qu’il a et qu’il parvient à arracher la première place, Moris ne s’interdit d’ailleurs pas de continuer à fixer un cap toujours plus ambitieux, même en Ligue B. «Pendant trois ans, on n’a mis que la qualité de notre jeu en avant. Maintenant, on veut qu’on parle de nous pour notre jeu ET nos résultats. Je le dis, à la prochaine Ligue des nations, si nous sommes en Ligue B, on aura encore assez grandi pour être au niveau et y prendre des points.» Clairement, après l’Autriche, il sera l’heure de frapper un premier très grand coup !
Julien Mollereau