Encore parmi les favoris du prochain Ballon d’Or pour ses performances sur les terrains, Cristiano Ronaldo fait partie des trois sportifs les mieux payés de la planète, grâce aux salaires XXL perçus au Real Madrid mais surtout sa capacité à monétiser son immense notoriété.
Malgré le gain d’une troisième Ligue des champions d’affilée, la star n’a pas réussi à faire « le triplé » pour un titre plus honorifique : n°1 du classement des sportifs les mieux rémunérés lors des deux dernières saisons. Selon Forbes, il n’a terminé l’année écoulée qu’à la troisième place derrière son rival Lionel Messi et le boxeur Floyd « Money » Mayweather. Le Portugais, vainqueur de l’Euro-2016 mais éliminé dès les huitièmes de finale du Mondial-2018, a empoché 108 millions de dollars (environ 92 millions d’euros) lors des douze derniers mois, dont 61 millions de dollars en salaires (environ 52 millions d’euros).
Accusé d’avoir dissimulé une partie de sa fortune au fisc espagnol, il a accepté en juin dernier de payer 18,8 millions d’euros dans le cadre d’un pré-accord destiné à mettre fin aux poursuites pour fraude fiscale. Outre son salaire annuel à huit chiffres qui l’attend à la Juventus Turin, récompensant son statut de quintuple Ballon d’Or ou de meilleur buteur de l’histoire de la Ligue des champions (120), « CR7 » est devenu une marque attractive, au cœur de nombreux partenariats lucratifs.
Panneau publicitaire ambulant
Icône planétaire, le natif de Madère est suivi sur les réseaux sociaux par 330 millions de « followers », soit plus que n’importe quel autre sportif. Une audience rare qui lui a permis d’attirer à lui plus d’une dizaine de sponsors de premier plan. De l’opérateur de téléphonie SFR, l’horloger suisse Tag Heuer, à Konami (éditeur japonais du célèbre jeu vidéo PES), en passant par le fabricant d’huile Castrol, et la compagnie aérienne Emirates, tous s’arrachent la moindre seconde de spot publicitaire avec le Portugais. « Son portefeuille est très bien équilibré avec une dizaine de secteurs d’activités très différents et complémentaires » ce qui réduit le risque de « passer pour un panneau publicitaire », avait expliqué l’an dernier Jean-Philippe Danglade, auteur de Marketing et célébrités.
C’est avec l’équipementier américain Nike, avec qui Ronaldo a signé une prolongation de son partenariat « à long terme », que les liens sont les plus forts. Égérie de la marque depuis 2003, Ronaldo (33 ans) toucherait actuellement un revenu minimum d’au moins une vingtaine de millions d’euros par an, selon les médias, Marca avançant même que la rétribution peut aller jusqu’à 40 millions d’euros si certaines conditions – non précisées – sont remplies. CR7 considère ce partenariat « comme étant à vie ». « Je suis un membre de cette famille », avait déclaré le Portugais dans une vidéo diffusée par la marque à la virgule. « C’est le meilleur contrat que j’ai eu dans toute ma carrière. »
Aéroport, hôtels…
Selon Forbes, entre le beau gosse « bling-bling » et le timide Messi, il n’y a pas photo en termes de retour sur investissement pour Nike et Adidas, rival de l’équipementier américain et sponsor de l’Argentin. En 2016, Ronaldo aurait généré 500 millions de dollars pour Nike via les réseaux sociaux, contre 53,3 millions du côté de Messi pour Adidas. « Un seul post Instagram lors de la victoire du Portugal en finale de l’Euro-2016 valait 5,8 millions de dollars pour Nike », écrivait le magazine économique en mars 2017, en se basant sur les données de Hookit, un site spécialisé dans la valorisation des contenus sur les réseaux sociaux.
Loin d’être rassasié, l’entrepreneur Ronaldo a fait de son nom une marque personnelle déclinée sous toutes les coutures, sur le modèle David Beckham, ou celui du basketteur Michael Jordan et son logo « jumpman » dans les années 1990. « C’est le petit manuel marketing illustré », souligne Jean-Philippe Danglade. « C’est vraiment une entreprise de produit, de service, de digital, un musée à son effigie également. C’est extrêmement rare. L’aéroport de Madère porte son nom, en termes d’imaginaire collectif, c’est vraiment impressionnant ».
Depuis l’ouverture de sa première boutique de sous-vêtements « CR7 » en 2006 à Funchal, l’homme aux abdos parfaits a élargi la gamme avec jeans, chaussures ou accessoires. Et fin 2015, lil s’est associé au groupe hôtelier Pestana pour bâtir cinq hôtels encore sous l’enseigne… « CR7 ».
Le Quotidien/AFP