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Roland-Garros – Tsonga : « J’ai toujours cru en moi »


Jo-Wilfried Tsonga, à l'issue de sa victoire en quart de finale contre Nishikori, n'est plus qu'à une marche d'une finale en forme de tremplin. (Photo : AFP)

Blessure, critiques, résultats en berne, Jo-Wilfried Tsonga a surmonté ces épreuves en reconfigurant son physique et son mental en mode combat, pour redevenir un possible héritier de Yannick Noah à Roland-Garros.

À 30 ans, Jo-Wilfried Tsonga disputera aujourd’hui sa sixième demi-finale majeure, la seconde à Paris, après l’échec cuisant de 2013 contre l’Espagnol David Ferrer. Cette fois-ci, ce sera contre Stan Wawrinka, 9e mondial, comme un signe du destin.

Il y a un peu plus de six mois, le Suisse dominait un Tsonga rattrapé par une vieille blessure à l’avant-bras droit, en finale de la Coupe Davis à Villeneuve-d’Ascq. Ce revers inaugural dans un stade Pierre-Mauroy plein comme un œuf allait précipiter la défaite des Tricolores (3-1), pas en mesure de renverser la situation en l’absence de leur joueur majeur.

En larmes lors des hymnes précédant le double, Tsonga allait passer le reste de la compétition le cœur meurtri par la frustration de ne pouvoir influer sur le résultat.

La présence de «JWT» dès le premier match, alors qu’il traînait cette blessure depuis quelques semaines déjà, avait interloqué après coup. Sa participation une semaine plus tard à l’IPTL, une lucrative exhibition par équipes organisée à travers l’Asie, avait agacé. Comment Tsonga, inapte quelques jours plus tôt, pouvait-il jouer?

Le Manceau s’explique et encaisse en se réfugiant dans le travail. D’abord sans raquette, avec le préparateur physique Xavier Moreau, pour laisser reposer son bras droit douloureux. Il façonne aussi son mental avec des exercices de sophrologie qui se révèleront déterminants aux Internationaux de France. Quatre mois s’écouleront entre la Coupe Davis et son retour à la compétition fin mars à Miami. Tsonga continue d’encaisser… les contre-performances. Sous le soleil de Floride, il bat tant bien que mal le modeste Américain Tim Smyczek, avant de rendre les armes contre son camarade de Coupe Davis Gaël Monfils.

«Jo» ne s’affole pas. La machine est encore rouillée. À Monte-Carlo, premier grand tournoi sur terre battue de l’année, il renvoie à ses études l’Allemand Jan-Lennard Struff puis obtient un résultat encourageant contre le talent belge David Goffin. La mécanique est-elle relancée? Pas encore. Le Croate Marin Cilic, lauréat de l’US Open, qui se remet lui aussi de pépins physiques (épaule), le ramène à la réalité. «Je ne dois pas avoir honte de perdre contre Cilic, il a gagné un Grand Chelem, il joue bien. Cela me réconforte un peu, je ne peux que penser que je ferai mieux la prochaine fois. Je dois penser comme ça si je ne veux pas me décourager», dira Tsonga.

«C’est pas une demie qu’on est venus chercher»

Mais à Barcelone, le Manceau est battu dès le premier tour en deux petites manches par l’Espagnol Marcel Granollers. Le Français analyse froidement la situation avec le secret espoir de réussir quelque chose à Roland-Garros. «J’ai toujours cru en moi», assurera-t-il après sa performance en huitièmes de finale à Paris contre le Tchèque Tomas Berdych (n° 4 mondial), qui l’avait battu à Madrid au même stade le 7 mai.

À Rome, son dernier tournoi avant celui de la Porte d’Auteuil, Tsonga paraît mieux. Il maîtrise l’Américain Sam Querrey, mais laisse échapper trois balles de match contre Goffin. Impatient que le niveau revienne, le Manceau va surmonter ce nouvel échec en s’accrochant à son rêve parisien.

Avant le début de la quinzaine, il annonce sur Europe 1 qu’il se sent capable «d’aller plus loin que les demi-finales», alors que cette année, les espoirs se concentrent autour de son copain Monfils, demi-finaliste à Monte-Carlo. Mais la «Monf» perdra en huitièmes contre Roger Federer. Après Berdych, Tsonga enchaînera, lui, une autre performance en quarts contre le Japonais Kei Nishikori (n° 5) pour raviver la flamme française, 32 ans après le triomphe de Noah. «C’est pas une demie qu’on est venus chercher. C’est autre chose», prévient alors son coentraîneur Nicolas Escudé. Et peu importe si Wawrinka est en travers du chemin.

AFP